lundi 24 février 2020

Rubrique Ciné #1 : Lords of Chaos, suicide, meurtres, black metal et perplexité

Il y a quelques temps de ça on est allé voir Lord of Chaos de Jonas Akerlund avec Louis, Dwarfram, Le Lobbyisé et Jess. Et ce fut une expérience … que j’ai du mal à définir. Non pas que Le Lobbyisé se comporte n’importe comment au cinéma ou que Dwarf ait essayé de m’embrasser à la fin de la séance, non non. J’ai énormément de pensée en tête concernant ce film, et du mal à ordonner le tout. Donc souffrez avec moi de voir ce qui va et ne va pas dans cette plongée dans le cerveau malade d’adolescents norvégiens qui voulaient être maléfiques en 1988.

Commençons par le début pour ceux qui ne suivent pas ou qui n’ont pas essayé de le faire, je vous connais, vous qui êtes assis au fond de la classe. Lords of Chaos est un film réalisé par Jonas Akerlund, clippeur connu pour avoir bossé avec Madonna, Lady Gaga, Kesha, David Guetta, Taylor Swift, Maroon 5 (ce qu’on fait pas pour l’argent putain …), Roxette, The Prodigy (Smack My Bitch Up c’était lui) et Candlemass (le légendaire clip de Bewitched …) et qui fut autrefois batteur pour Bathory à l’époque des premiers albums. Autrement dit un mec avec un CV dont personne ne saurait trop quoi faire. Le tout est “adapté” d’un bouquin du même nom, écrit par Michael Moynihan et Didrik Søderlind que je possède depuis facilement plus d’un an et que je n’ai toujours pas lu. Lequel raconte l'avènement de la seconde vague de black metal issue de la Norvège avec des groupes comme Mayhem, Burzum, Emperor et Darkthrone notamment. Une histoire assez sulfureuse puisqu’elle implique un suicide plutôt barbare, deux assassinats et une quantité plutôt impressionnante d’incendies criminels sur des églises en Norvège. Et ils en ont fait un film.
L'affiche japonaise qui est d'une redoutable classe
Et c’est un film sur lequel il y a un paquet de choses à dire. C’est mon principal souci avec en un sens. Je suis bien incapable de vous dire s’il est “bon” ou non. J’aurais la réponse là en tête ce serait simple de trancher. J’ai commencé la rédaction de cet article le surlendemain de la séance de ciné, qui a eu lieu en juin 2019, et voyez quand je le publie. Ça vous donne une idée du temps de réflexion que ça m’a pris pour mettre le doigt dessus. Le problème est … qu’il n’arrive pas à savoir ce qu’il veut donner et à quel point. Et c’est ce qui fait que le film ne se trouve jamais totalement.

Je vais commencer par l’aspect historique, parce qu’après tout c’est la base du film. Le film revendique le titre de Lords Of Chaos, comme je l’ai évoqué plus tôt, en filiation avec le bouquin de Moynihan. Pourquoi pas après tout, pour l’avoir lu (quand je vois dis qu’il y a eu un temps d’écart entre le début de rédaction et la publication …), tout n’y est pas parfait notamment les théories sociologiques boiteuses à base de citation de Jung, les digressions sur une milice d’adolescents satanistes en Floride. Mais pour ce qui est de parler des racines du black metal norvégien, des gens qui l’ont inspiré et qui s’en sont inspiré, le tableau est assez complet. Que ce soit Faust et Ihsahn de Emperor, Varg Vikernes, Hellhammer, Blackthorne, Samoth, il y a du monde de l’époque et on obtient, en recoupant les témoignages et les mentions un portrait de la scène de l’époque, de la vision de ses acteurs et de ce qu’ils essayaient de faire musicalement. Et dans la vraie vie aussi, puisqu’on ne nous épargne pas les meurtres, les incendies, les déclarations “philosophiques” sur le fait d’être black metal et donc pas comme “les autres”. Ironiquement le bouquin ne parle qu’assez peu de technique musicale et autres façon de jouer, à part quelques lignes sur la façon de jouer de la guitare d’Euronymous. Il y a des choses critiquables dans le bouquin, sur de nombreux plans, notamment en termes de complaisance politique. Mais au moins l’Histoire est racontée, on voit où ça a débuté, qui était là, qui a rejoint qui, qui a inspiré qui, et comment ça s’est répandu puis fini. Quiconque le lit avec intérêt peut se dire “OK ca a été ça l’histoire du black metal norvégien” … avec des inexactitudes et des éléments mentionnés qui vont demander des recherches additionnelles pour mieux comprendre tel ou tel fait à telle page. Ce que le film ne fait pas. Le film se focalise sur l’histoire de Mayhem uniquement. Et pourquoi pas après tout, quasi tous les acteurs de la scène, à part Varg, disent que sans Mayhem il n’y aurait pas eu tout le reste. Partir de l’arbre pour montrer qu’il a fait une forêt en somme, pourquoi pas. Sauf que justement il n’y a pas vraiment de moment où on sent l’influence de Mayhem en terme de musique. Ils ont des groupies qui viennent, une scène de concert où on voit que ça marche pour eux (avec un clin d’oeil hilarant à Candlemass d’ailleurs), on voit la boutique légendaire d’Euronymous et l’existence de son label Deathlike Silence Productions. Et c’est à peu près tout. Oh bien sûr Faust a un petit rôle dans le film, puisqu’il faut parler des faits divers sordides de la scène. D’après IMDB un type a été casté pour jouer Fenriz et vu les scènes de groupe à divers moments, il y a de fortes chances qu’il soit compris dans le tas. Comme je l’ai dit au début, il y a ce souci de savoir quoi donner et à quel point. Ça aurait pu marcher de faire un film sur Mayhem et juste Mayhem. Mais à partir de là il fallait vraiment parler de ses divers membres, des enregistrements, des projets et autre. Ce qui n’est pas le cas, la démo Deathcrush n’est même pas évoquée, pareil pour Maniac qui n’existe même pas dans l’univers du film, pareil pour le Live at Leipzig. On oublie également tous les moments peu glorieux voir complétement criminels du groupe comme les menaces de morts qu'Euronymous envoyait à tour de bras ou la tentative de meurtre du guitariste de Therion par Varg. Et Attila, le chanteur post-Dead qui est là pour une seule scène et une seule ligne de dialogue (!) et on ne sait pas qui est ce mec en fait. Et ce n’est pas non plus l’histoire d’un type qui a un groupe mais qui se focalise surtout l'individu plutôt que sa musique, comme a pu l’être Control d’Anton Corbjin sur la vie de Ian Curtis. D’ailleurs en parlant de ça …

De qui parle le film ? Si vous me dites de Mayhem vous êtes des petits rigolos, quand bien même c’est vrai. Si le tout commence narré par la voix off d’Euronymous et ses débuts laborieux, passé une demi-heure il y a un passe-passe des perspectives qui rend le tout confus. Parce qu’arrive Varg puis Faust. Et le film les suit pendant un certain moment, échangeant leurs perspectives avec celle d’Euronymous. À tel point qu’à un moment donné je me suis demandé si ça n’était pas Varg le personnage principal du film. Ce qui est assez curieux vu que le film a été écrit en collaboration avec la famille du défunt Euronymous et y’a peu de chances qu’ils aient eu de l’affect pour son assassin, oups spoiler. Et c’est perturbant, parce qu’on voit une claire évolution dans le personnage de Varg, qui devient (ou se révèle ?) de plus en plus barge et radical tandis qu’Euronymous lui est … plus statique, hormis sa frustration vis à vis de son égo et les différents cauchemars qui sous entendent un traumatisme lié à la mort de Dead, il ne “change” vraiment qu’à partir de la dernière demi-heure. Je dois néanmoins admettre que la scène où il conclut avec sa copine et tout le jeu sur son maquillage qui coule est très réussi comme résumé de ce qu’il est, veut être et à quoi il ressemble au final. Et je pourrais accepter qu’en fait Varg soit le personnage principal, vu que le film le présente un peu comme la Créature de Frankenstein engendré par Euronymous qui ne s’est pas rendu compte de ce qu’il faisait. Ce qui est très faux historiquement vu que leurs relations dans les faits était plus à l’inverse de ça, Aerseth étant fasciné par le sieur Vikernes et ses diverses opinions sur tout et n’importe quoi. Sauf que pour quiconque s'intéresse à la genèse du film, il n’est pas dur de trouver que Varg a été une épine dans le pied de Jonas Akerlund, le réalisateur, tout du long de la production. Et ça se sent. Soyons totalement honnêtes : l’habillage esthétique du black metal a un aspect assez ridicule pour peu qu’on s’arrête et qu’on prenne le temps de regarder. En soi c’est pas bien grave, c’est un parti pris et c’est pas différent des contrebassistes de classique qui bougent la tête comme s’ils étaient dans les cordes contre Mohammed Ali ou l’obsession des producteurs d'électro pour les masques à néons. Sauf que le film s’attarde dessus, et plusieurs personnages extérieurs à la scène metal commentent les divers choix artistiques et autres des personnages. Et c’est ainsi que Varg devient un bouffon pendant tout le film, occupé qu’il à être evil en toutes circonstances. Du coup c’est assez compliqué de définir dans quel position Akerlund se place : celle du fan qui veut montrer le groupe qui a donné naissance au genre ? Celle du type narquois qui s’amuse à pointer du doigt le ridicule inhérent au genre ? De “l’historien” qui présente la chose et les réactions de l’époque ? La scène de l’interview vers le milieu du film est assez représentative de ça. Elle est néanmoins absolument hilarante et ça doit être une de mes préférées du film. D’ailleurs puisqu’on parle de scènes …


La réalisation me laisse perplexe. Nan vraiment. A nouveau il y a ce souci de ce qu’il veut donner et à quel point. Je parlais du fait de savoir qui était le personnage principal, c’est assez perceptible au tout début du film comparé à la deuxième moitié : beaucoup de moments du film sont narrés en voix off et on a divers effets de narrations liés à ça, notamment la disparition subite du batteur de l’écran à partir du moment où il quitte le groupe. Sur certains aspects ça m’a fait penser à la façon dont Call of Juarez Gunslinger traite la narration, en modifiant les éléments à l’écran selon les propos du narrateur. Et ça marche plutôt bien pour faire de l’exposition au niveau des différents membres du groupe, sur les habitudes de Dead et offrir un certain humour (comme le passage avec le cercueil). Et puis ça disparaît quasi totalement à partir du moment où les incendies commencent. Ce qui est extrêmement dommage parce que c’est justement là que l’état psychologique d’Euronymous devient flou et qu’avoir plus aurait été intéressant. Un autre élément qui m’a laissé extrêmement songeur, et ce encore maintenant, c’est le dosage de la violence. Si vous ne le savez pas, l’histoire du black metal norvégien fut émaillé de trois faits divers plutôt glauques : le suicide de Dead, premier chanteur de Mayhem, un meurtre commis par Faust dans un square public et l’assassinat d’Euronymous par Varg Vikernes. Faites pas les pleureuses, si vous avez entendu parler du film vous avez dû un minimum vous intéresser au genre et auquel cas vous savez déjà ça. Et évidemment les trois sont représentés dans le film. Et si les trois sont des scènes “réussies” le problème est qu’elles sont curieusement placées dans le film. Le suicide de Dead est une scène ultra frontale et honnêtement glaçante, surtout qu’on sait que ce sont des faits “réels” (les nerds vous diront, à raison, que ça, ça et ça n’est pas historique mais vous voyez l’idée). Et c’est très impressionnant à se prendre dans la face. Trop en fait. Vu que le meurtre de Faust arrive ensuite, et semble moins impressionnant vu qu’on a déjà vu un type s’ouvrir les deux poignets et s’exploser la tête à la carabine. C’est certes brutal de voir un type se faire poignarder à mort avec acharnement et brutalité, mais c’est pas le même niveau. Et c’est encore plus le cas entre Varg et Euronymous. Sans déconner la scène prend quelque chose comme dix minutes et une quarantaine de coups de couteau. Dwarfram m’a dit que c’était complétement pas réaliste, est-ce qu’il impliquait qu’il sait combien de temps et de coups de schlass ça prend à mourir, je vous laisse décider … D’une certaine façon la première scène est trop “bonne” comparée aux deux autres et du coup ruine leur impact. Comme si on nous donnait le meilleur plat du repas en entrée et que tout le reste des supposés clous du spectacle étaient servis tièdes et pas spécialement appétissants en comparaison. Combiné aux passages comiques qui sont certes drôles mais qui donnent un aspect assez bicéphale au film. Je pense que le but recherché était de créer des changements brutaux en terme de ton et de prendre le spectateur au dépourvu, mood whiplash comme disent les anglais. Mais c’est loin d’être aussi réussi que ça aurait pu l’être. En terme de rythme également le film a des soucis. Akerlund est un réalisateur de clips et ça se voit. On passe d’une scène à une scène à une autre scène, sans jamais trop savoir combien de temps ou non s’écoule, typique des mecs qui n’ont pas besoin de s’occuper d’une timeline longue vu qu’ils réalisent des trucs qui durent quatre minutes avec le prélude sans musiciens qui jouent par dessus inclut.


Est-ce que tout est à jeter pour autant ? Bien sûr que non. Je n’aurais pas consacré autant de temps et de caractères si c’était une merdasse tiède gorgée de mouches. Comme je l’ai dit Akerlund est un réalisateur de clip, et dés qu’il y a de la musique à l’écran il est dans son élément. La scène du concert au début du film notamment est très très réussie, on y voit l’euphorie et l’excitation quasi sanguinaire du public. Pareil pour les moments de studio. Mention à Jack Kilmer qui incarne un Dead plus vrai que nature, tant dans le physique que les bizarreries qu’on s’imagine facilement en lisant sur le personnage. J’ai parlé des moments comiques de façon critiques, mais à défaut d’être à leur place ils sont drôles en eux même, et comme l’humour est une des choses les plus dures à mettre sur pied, il faut saluer la chose. Les références pointues émaillent aussi le film, que ce soit les mentions à Sarcofago, le fait d'entendre du Tormentor à un moment, à Candlemass aussi, aux idéaux politiques d'Euronymous, à Metallion et autres petites allusions qui font plaisirs aux fans. Et même si le film n’avait pas été bon tout court, Akerlund s’est cassé le dos depuis 2009 pour essayer de mener le projet à termes, rien que pour ça la chose mérite le respect. C’est un projet qui a voulu faire quelque chose, que son créateur s’est fait chier à porter et qui a de la personnalité. Mine de rien, même les enfants pas beaux peuvent avoir des parents aimants. Regardez le si ça vous fait envie, c’est ce qui compte avant tout. Et si jamais vous voulez un film apparenté et qui, d’une certaine façon, a les mêmes qualités et les mêmes défauts (à différentes ampleurs néanmoins) regardez Straight Outta Compton de F. Gary Gray, sur l’histoire de NWA. Bien des puristes grinceront des dents, mais je vois une claire parenté entre ces deux films et je le dis.

lundi 10 février 2020

Ride Nocturne

Ces derniers temps je conduis pas mal. Pour diverses raisons qui n'intéressent personne. Et de plus en plus souvent à des heures tardives. Et mine de rien, on ne ressent pas la musique de la même façon quand on est seul dans un habitacle au volant d’une bagnole à minuit moins dix que lorsqu’on se pose au bureau ou chez soi avec un casque. Je dirais même que certains morceaux ne trouvent leur réelle saveur que dans un autoradio. Notamment pas mal de morceaux de stoner, ça prend un autre sens sur un long trajet sur autoroute, croyez-moi là-dessus, j’ai roulé plus de cent bornes en écoutant du Kyuss l’an dernier. Mais j’ai plus envie de parler de la partie nocturne de mes expériences musicales automobiles. Parce que.

Apex - Inner Space

Ma découverte de la drum’n’bass est assez fraîche, je dois bien le confesser. Je n’ai jamais eu de problèmes avec la musique électronique en tant que tel, à part quand j’étais un petit connard de 16 ans, mais ça c’est normal. Mais je n’avais jamais eu spécialement d’envie de creuser la chose ou de vouloir en apprendre plus, occupé que j’étais à creuser plus profond dans des styles que je connaissais déjà. Il aura fallu que je passe quelques jours chez ma frangine en juin. Il se trouve que son conjoint est plutôt friand du genre, et après avoir passé une aprém à écouter ce qu’il aimait bien … je me suis rendu compte que ça me plaisait en fait ce truc. Et par chance il y a plein de types qui se donnent la peine de faire des compils via Youtube, donc la découverte est assez facile, que ce soit Suicide Sheep, Liquicity ou MrMoMMusic. Il y a de quoi se fournir. J’ai porté mon choix sur le défunt Apex (oui, il est mort en 2017) dont l’usage des basses est juste hypnotisant, combiné au temps que prend le drop à arriver (deux minutes, mine de rien). Et à partir de là ça devient presque un autre morceau tout en gardant exactement la même rythmique. Je vous jure qu’au volant, avec ça dans les oreilles on a l’impression de passer dans une autre dimension l’espace de cinq minutes. Surtout quand les rues sont désertes et que les lampadaires font des poches de lumière vides. La seule chose qui peut rendre ce morceau meilleur c’est le fait que sur la compile où je l’ai découvert il se fondait dans In The Future de Kamo & Crooked et c’était magique.

Seth Guecko - Je roule au ralenti feat Jason Voriz

J’ai failli dire que c’était la première fois que je parlais de rap français sur ce blog, mais en fait non, c’est la deuxième fois. Amusant … Le charme de ce morceau tient à deux choses. La première c’est la grosse voix de Jason Voriz. Techniquement ça ne sera jamais le meilleur rappeur du monde, sa technique ne décolle pas depuis 10 ans qu’il sort mixtapes et albums, même son écriture, si elle a quelques fulgurances, n’a jamais cassé des briques. Mais sa voix … Sans doute aidé par les excès à l’époque où il vivait en Thaïlande (selon lui c’était biture et défonce tous les jours) sa voix a un grain, un truc. Je ne sais plus qui disait “dans dix ans ce mec aura fondé une secte”. Et je pense que cette personne a raison. L’autre élément qui joue énormément c’est l’instru réalisée par Cody McFly, beatmaker habituel du sieur Voriz, lequel dit en interview avoir cherché un résultat façon chop and screw comme le faisait DJ Screw à Houston dans les années 90. Autrement dit du son fait pour être écouté en prenant de la codéine. Et je trouve le résultat réussi, il y a un feeling un peu … pâteux qu’on peut ressentir quand on est complètement cuit ou très très fatigué dans un état second. En un sens le couplet de Seth Guecko qui vient après ruine un peu ce feeling vu qu’il ne file pas autant le thème d’être complètement drogué et anéanti. Hélas. Mais ces deux premiers couplets ...

Ulver - Lost In Moments

Ulver est … un cas compliqué. Selon l’album que vous écoutez, vous risquez de croire que vous vous êtes trompé de groupe avec un homonyme fourbe. Après tout il y a bien deux Corvus Corax donc pourquoi pas deux Ulver ? Tenez, ce morceau là vient de leur troisième album. Vous trouvez que ça ressemble au morceau que je présente ? Si vous avez répondu oui, prenez rendez-vous d’urgence pour vous faire appareiller, vous avez un sérieux problème. A la base c’était un gros groupe de black metal qui se sont rendu compte que le genre les ennuyait à la longue. Et après une histoire de somme d’argent colossale claquée dans une bagnole et un enregistrement entier dans les bois, selon la légende tout du moins, ils ont décidé … de faire tout ce qui leur chantait. D’où l’album Perdition City, qui est un album de trip-hop honnêtement. Que ce soit les samples de jazz et de soul, les caisses claires ultra marquée et le mixage ultra … “satiné” si je puis dire. Si on ne me donnait pas le nom, je croirais à un truc sorti en 1993 à Bristol pendant l’époque où les membres du Wild Bunch faisaient tous leurs projets (les plus éminents étant … Massive Attack). Et c’est ainsi qu’on obtient un morceau ultra hantant, avec un saxophone qui sonne 50% slow jazz, 50% BO de film d’horreur sur le point de commencer. Avec ces grosses percu ultra fortes, qui me rappellent un peu Machine Gun de Portishead. Ça donne le sentiment de s’égarer quelque part, loin, dans un autre monde. Parfait pour se sentir ailleurs alors qu’on roule seul.

L'état des lieux

Je vais annoncer quelque chose de choquant : à la grande déception de beaucoup ... je ne suis pas mort. Trois ans que ce machin prend la pou...