lundi 18 mars 2019

Lundi de la fiction : Vin Blanc

Je m’assois à mon bureau et me sers un verre de blanc. J’avais pas envie de boire de la bière aujourd’hui. C’est un bon blanc d’Alsace, le genre qui passe tout seul et vous donne le sourire au bout du deuxième verre tout en vous donnant envie d’en reprendre un. Le verre dans la main gauche et le crayon dans l’autre j’essaye d’écrire. Je veux une histoire de folie. Un truc avec de l’action, du suspens, des émotions fortes, du sexe, un héros viril et badass ! Ce serait un best-seller, on en vendrait des camions et des pelleteuses.

Je me ressers un verre, le troisième je crois. Je bombarde le papier du bout de mon crayon. Première scène : un vilain ruskoff entre dans un bar, le type est un vicelard, tatoué jusqu’aux sourcils, testicules et gencives comprises. Le flingue à la ceinture et le couteau dans la manche. Il a une veste en cuir et des santiags. Sa cible le voit et alerte les truands du bar. Mais le russe c’est un dingue et un pro. Il les refroidit tous aussi sec. Au flingue, au couteau, aux poings. Il bute sa cible et part en laissant une carte de visite dans les corps ensanglantés et boit un cocktail.

Putain, ça tue ! Je sens le best-seller qui va en envoyer. Je rebois un verre de blanc pour fêter cette première scène. Suivante ! Le héros, faut qu’il soit américain, se tape une nana, pas une russe parce que c’est cliché, pas une mexicaine parce qu’il parait qu’elles sont poilues, une philippine c’est bien. Mais pas trop longtemps non plus, les services secrets l’appelle et il y va. Avant de partir il laisse une rose à la belle philippine endormie. C’est classe, je lui donne un flingue spécial, chromé or, ce serai sa marque de fabrique. Encore une scène de plié, blanc pour garder le fer chaud !

A peine il sort de chez la philippine qu’il se fait courser par des types qui veulent sa peau. Il en bute deux et s’en débarrasse dans une poursuite sur un marché piéton. C’est classe comme pas permis, il jette deux ou trois punchlines et complimente trois quatre filles en chemin. Il se sert de son flingue chromé or et escalade une grue. C’est classe. Verre de blanc pour fêter ça.

Scène suivante, le russe va voir son boss qui lui ordonne de tuer le héros américain. Le russe est content parce que l’américain l’a blessé pendant une de ses missions passée et il veut se venger. Parce qu’à cause de l’américain c’est le seul contrat de sa vie qu’il a jamais échoué. Et c’est une grave insulte à sa réputation de tuer russe ultra-professionnel qui tue les femmes et les enfants comme il se tire les crottes de nez. Le russe est content, prépare son flingue et fait un sourire de requin avant de mettre le contact de sa Mercedes pour aller traquer le héros américain. Verre de blanc, je sens le chef d’œuvre qui pointe.

Le héros américain se pointe au rendez-vous avec son contact. Alors qu’il approche la philippine est dans le coin. Il trouve ça louche et évite de s’approcher. A ce moment-là les types qui le poursuivaient se pointent aussi. Fusillade. Il s’enfuit par une fenêtre et vole une voiture décapotable rouge. Dans la boite à gants il trouve une photo du russe et comprend qu’il est sur ses traces. Il va chez la philippine pour savoir c’est quoi le délire. Là-bas le russe l’attend. Cliffhanger, c’est du bon ça, je m’hydrate le gosier avec un p’tit blanc comme il faut.

Ils se battent, cassent tout, c’est violent comme il faut. Tesson de bouteille, pied de lampe et pied de chaise. Alors que le russe a le dessus la philippine arrive et le russe la bute. En fait c’était elle qu’il voulait buter. Je rebois du blanc en écrivant ça. Le héros, enragé par la mort de cette fille qu’il a aimé et baisé fout une branlée au russe et le jette par la fenêtre. Les types qui le coursaient arrivent. Il les bute et découvre qu’ils sont de la CIA. Coup de blanc, je suis chaud bouillant là.

Il fuit et se planque. On lui colle le meurtre de la philippine et des mecs sur le dos. Il veut pas se rendre. Le voilà qui décide de retrouver le russe pour le faire avouer. Il enquête dans les bas-quartiers, tabasse des dealers et un pervers sexuel. Il le torture avec un réel sens du patriotisme américain. Et entre temps il tue d’autres mecs de la CIA qui l’ont retrouvé et le gène dans sa tâche héroïque. Je me remets une lampée de blanc pour me garder l’inspiration comme il faut.

Et à la fin il retrouve le russe et la philippine qui baisent ensemble et les butte. La CIA lui pardonne et il se tape la philippine et … merde ! Y’a un truc pas logique. Je crois qu’il est costaud en fait ce blanc.

lundi 4 mars 2019

Run for cover !

Oui le jeu de mots est honteux mais je le vis bien. Internet c’est un lieu effrayant et magnifique à la fois. On y trouve de tout, et bien nombreux sont ceux qui s’y sont trouvé un espace d’expression privilégié là où ils ne pouvaient accéder aux grands médias, suffit de regarder Até et moi, on n’aurait jamais eu notre place dans une feuille de chou quelconque, autant parce qu’on est des branleurs que parce que personne voudrait de nous. Et parlons même pas des horaires et des thèmes imposés … Mais je digresse. Tout ça pour vous dire que plein de personnes, plus ou moins douées, se sont dit qu’elles allaient exprimer leur art via le net. Et dans les plus connus y’a toutes cette bande de musiciens qui se sont dit que c’était cool Youtube pour balancer ses compos. Je ne saurais guère dater le phénomène, mais je dirais dans les hauts de 2010-2012 on a vu apparaître en masse tout ce qui touchait aux cover de jeu-vidéo, popularisé par la plus théâtrale des spin-kickeuse en costume du net, j’ai nommé Lindsey Stirling. Oui je suis quelque peu sardonique à son sujet mais faut pas se cosplay et gambader dans les champs à jouer des rigaudons si on est pas prêt à la moquerie. A sa façon je trouve ça facile comme démarche vu qu’il s’agit de flatter le “geek” dans le sens du poil tout en se basant sur la composition faite par un autre que l’on reprend en réarrangeant des trucs. Mais je suis cynique en disant ça je pense. Y’a du bon à prendre partout, donc je vous ai fait une sélection maison.


Dryante - Heroes of Might and Magic IV - Sea Theme

Je ne connaissais pas ce mec jusqu’à .... y’a un mois je pense. Il a fait une apparition surprise, tel un ninja de Youtube dans mes suggestions alors que j’écoutais le morceau original. Je sais juste que le type est russe, sa page Facebook indique qu’il vit à Sébastopol et … pour le reste bah je cause pas russe donc j’ai rien de plus à dire sur le sujet. Accessoirement je trouve qu’il ressemble à Sig, un pote du Lobbyisé mais ça n’a rien à voir avec la musique. En terme de reprise c’est assez proche du morceau original, mais le fait de rajouter son espèce de “clavier-bombarde” pour paraphraser un ami à moi, rajoute un truc assez chouette au tout, on garde l’aspect entraînant de l’original mais sur une autre tonalité. Et lui au moins il ne gambade pas dans la nature en faisant des bonds de cabri.


The Menagerie - Oh Grey Warden

J’ai parlé d’Erutan il y a un bail de ça, dans un de mes premiers articles musicaux. Et j’ai appris seulement ensuite que sa carrière avait pris un sacré coup dans l’aile après un je ne sais quoi qui lui avait ruiné les cordes vocales. Ouais ça la fout mal quand on chante ses ritournelles sur Youtube. Quand on voit la tronche de ses post facebook on se dit qu’elle a dû faire une grosse déprime, heureusement la thérapie par l’art existe et peu de temps après elle lance The Menagerie. Qui est en gros un projet parallèle multi-instrument où elle fait tout, le tout affublé de masques qui explosent la vallée dérangeante en reprenant les musiques de Dragon Age : Inquisition. Et mine de rien ça a de la gueule, faut passer au-delà des apparences quelques peu malaisantes mais ça joue bien, de plusieurs instruments et, si la mélodie est reconnaissable, on arrive sur un morceau qui est assez unique pour être plus qu’une reprise servile. Bien joué mam’zelle Kat.


Songe - Skyrim Theme

Songe le Rêveur de son nom entier, le sieur est rien de moins qu’un français dans l’océan de Youtube. Et toujours et éternellement affublé d’un couvre-chef. Me souviens avoir dit un pote que c’était le seul homme que j’étais content de voir prendre des bonnets, oui c’est facile mais bon … En l’occurrence on se penche sur sa version du thème principal de Skyrim. Que je trouve bien plus agréable rejoué à la guitare acoustique et débarrassé de la moitié de son chœur de l’Armée Rouge, ça reste épique et badass mais pas aussi bourrin que l’original. Peut-être que c’est la flûte qui fait la différence ? Allez savoir.

L'état des lieux

Je vais annoncer quelque chose de choquant : à la grande déception de beaucoup ... je ne suis pas mort. Trois ans que ce machin prend la pou...