lundi 25 juin 2018

Cool Clips

Cette fois j’ai envie de donner la parole à l’image. Après tout on dit que la musique est importante et tout ça tout ça. Mais l’image peut aussi porter une sacrée force, ou faiblesse et transcender (ou flinguer) complètement le morceau qu’elle accompagne. Je pense par exemple au clip de Capricorn de Orchid qui est garanti 100% carton pâte. Et ne parlons pas des trois quarts de ce que fait le Black Metal en terme de clips hein … Donc, comme à l’accoutumée, une petite sélection maison.

A noter que de façon assez amusante, cet article a été écrit avec celui de Até et a inspiré le sien qui est paru avant. Il est donc temps que je devienne le Yin de son Yang, un peu de qualité quoi.

The Pharcyde - Drop

Réalisé par Spike Jonze, à qui on devra Dans la Peau de John Malkovich notamment, j’ai un certain amour de ce clip. Au début je n’ai pas compris, ok c’est juste des mecs qui marchent bizarrement et font des pas étranges en chancelant un peu trop. Puis ils font des bonds vachement sans aucun élan, ça m’a perturbé. Et puis c’est seulement sur la fin que j’ai percuté que tout ce qu’ils font est en fait passé à l’envers. Bon j’avoue qu’il m’a fallu voir que l’eau remontait vers le haut pour le saisir. Et rien que pour faire des longs plans séquences comme on en voit à marcher à reculon sans se casser la gueule ça mérite du respect. Et puis c’est cool Pharcyde.

Tool - Stinkfist

J’ai déjà parlé de mon goût pour Tool dans un précédent article. Et mine de rien je pense que l’esthétique de leurs clips a été un des facteurs qui ont fait que j’ai eu du mal à entrer dans leur univers. C’était trop … dérangeant. Trop étrange et malsain. Réalisé par Adam Jones, guitariste du groupe, ce machin en stop motion a tout pour hérisser le poil, entre ses hommes de sables qui rasent jusqu’aux muscles, les tumeurs qui gigotent et les avalages de clous. Et c’est aussi sa force en un sens : est-ce que vous avez déjà vu un truc pareil ailleurs ? Evidemment que non. Et c’est cette unicité et cette étrangeté qui fait la force de Tool. C’est juste qu’il faut pas regarder ça avant d’aller à table.

Vince Stapples -Señorita

Petit prodige venu de Long Beach, Vince Stapples est un mec un peu sorti de nulle part comme ça et qui a frappé très fort à peine son premier album sorti (bon, ok y’avait eu quelques EP en amont mais c’est un détail). Investi d’un regard assez amer et d’un ton assez mordant sur la condition noire américaine, le petit Vince le démontre par ce clip qui m’a fasciné à l’époque de sa découverte. Les images étranges s'enchaînent, sur les instru froides et déshumanisées de No ID, producteur qui n’en est pas à son coup d’essai (je pense notamment à son boulot avec Common un peu plus tôt) et on se demande ce qu’il se passe à l’écran. Entre un type couvert de la tête aux pieds de tatouages, des nanas avec des fringues de stripteaseuse qui poursuivent Stapples dans la rue et une masse de type qui avancent et sont abattus un à un comme des zombies. Le tout s’achevant sur ce qu’on pourrait appeler un twist final particulièrement morbide. En tout cas en terme de clip de rap j’en ai peu d’autres en tête qui m’ont fait cet effet.

lundi 18 juin 2018

Too Cool To Use #2 : Les outils du métier

La raison même de ces articles c’est que je jette bien des choses. Des histoires, des situations, des personnages. Et cette fois-ci ce sera des objets. J’ignore d’où ça vient à l’origine, si c’est le jeu de rôle qui a façonné cette façon de pensée, ou si ça nous vient du jeu vidéo. Ou peut-être est-ce juste un héritage de la littérature et des mythes d'antan à base de Durendal, de Graal et d’Excaliburs. Mais le monde de la fiction est parsemé d’objets magiques et puissants, plus ou moins bénéfiques pour leurs porteurs d’ailleurs. Deadlands a très bien compris ça, et pendant que j’écrivais ma campagne, et jusqu’à un bon moment, j’ai aspiré à y injecter mes propres idées. Et puisque je cesse Deadlands dans sa forme actuelle, voici ce qui aurait pu être :

La masse des ancêtres

Je vais encore et encore parler des chinois dans Deadlands, je ne fais pas exprès, je vous le promet. Toujours est il que ces derniers ont une belle place en Californie. Et ils ont même ramenés … des copains on va dire. J’avais tiqué à l’époque en lisant ça, et je me souviens avoir lu sur un vieux forum qui sentait bon les années 2000 que Pinnacle, ces sales américains, faisaient de l’amalgame de merde à mettre tous les asiatiques dans le même panier. Parce qu’il y a des samouraïs dans Deadlands, oui je me pose aussi la question de savoir ce qui n’est pas dans Deadlands. Si vous vous intéressez un peu à l’histoire vous devez savoir plus ou moins ce qu’est la Restauration de Meiji. Si vous ne savez pas documentez vous et vous comprendre mieux. Je me contenterai de résumer ça simplement en : les samouraïs ont perdu leurs privilèges ancestraux et donc l’autorisation de porter des armes blanches. Et dans cet univers, une partie ont choisi en protestation de s’exiler vers les États Unis où on leur a parlé d’un daimyo tout puissant à servir. Bon au final ils se sont fait avoir comme des cons vu qu’ils se retrouvent à bosser pour un chef de triades, grosso modo, mais l’histoire se tient en tant que tel. Ça a donc été pour moi la magnifique occasion de glisser quelques objets typiques du coin comme reliques. J’y pense là, ne soyez pas étonnés par la suite : chaque relique dans Deadlands possède à la fois un pouvoir et un contrecoup (une corruption pour reprendre le terme des règles). Et c’est ainsi qu’est né la Masse des Ancêtres. Qui était un kanabo :

Aussi connu parfois sous le nom de tetsubo

Je ne sais plus comment l’idée m’est venu, je crois que j’ai mixé un peu beaucoup de choses. Je sais qu’il y a un peu de Cinq Anneaux dans le lot, sur le choix du type d’armes parce que les katanas ça va bien cinq minutes. Possible d’ailleurs que le cliché typique de la fiction sur le katana ancestral qui a été tenu par quinze autres ancêtres qui ont tous sauvé le monde, le shogun et la casserole du feu avec. Sachant que l’impact d’un précédent porteur a toujours un effet sur la relique je pense que ça a dû me rester dans l’arrière du crâne. Le déclic complémentaire ça a été de lire une discussion où quelqu’un expliquait qu’un de ses joueurs (ou joueuse, allez savoir) essayait de modeler son personnage selon Harley Quinn, aussi curieux que puisse paraître l’idée. Et si ma mémoire est bonne, quelqu’un lui répondait sarcastiquement que vu le nombre d’itérations du personnage, est-ce qu’il allait tirer une carte pour voir la personnalité de quelle version le personnage aurait ? Mettez tout ça dans un mixeur et vous avez une belle idée. Je me suis donc dit que la masse en question avait été par quatre ancêtres importants et que chacun avait imprimé sa personnalité dessus. Pourquoi quatre ? Parce qu’il y a quatre couleurs de cartes dans un jeu de poker et que c’est pas compliqué de s’y retrouver. Et quatre c’est suffisamment varié sans être trop. On avait donc :

  • L’ancêtre lâche : oui, un samouraï lâche ça colle moyen avec l’idée qu’on s’en fait, mais je m’en fous. Ayant passé la majorité de sa vie a vouloir ne pas se battre il avait du coup prit énormément de temps à apprendre l’esquive et la … retraite opportune dirons nous. Quand sa carte sortait, le porteur gagnait un bonus pour ne pas être touché (quelque chose comme deux points de difficulté supplémentaire pour un attaquant pour que son attaque touche) mais en contrepartie devait faire un jet pour avoir le courage de se lancer au combat. Si le jet était raté il se carapatait comme un faisan qui a entendu un coup de fusil. Sa couleur de carte était le trèfle
  • L'ancêtre héroïque : Parce qu’il faut un exact inverse à ses idées non ? Cet ancêtre là, lui, n’avait jamais fui et se voyait comme un défenseur de la veuve et de l’orphelin. Et en conséquence il ne pouvait s’empêcher d’intervenir s’il était témoin d’une injustice. Et parce que la vertu est sa propre récompense (ou un truc du style) la masse accordait un point d’armure à son porteur pour survivre à tous les risques qu’il encaissait. Sa couleur de carte était le carreau
  • L’ancêtre pacifiste : A nouveau j’ai un doute sur la véracité historique mais vous connaissez déjà mon avis sur la chose. Le fait qu’il ait toujours choisi de privilégier la prudence et l’observation plutôt que la violence aveugle faisait que quand l’arme était indexée sur sa personnalité, elle ne faisait aucun dégât létal, seulement des assommants. En contrepartie le type de dé qu’elle utilisait pour les dégâts assommants en question était augmenté d’un type, passant ainsi de deux dés à six faces à deux dés à huit faces. Sa couleur de carte était le coeur.
  • L’ancêtre audacieux : Et le meilleur pour la fin, ne niez pas on en a tous un dans la famille : l’ancêtre un peu dingue. Amateur de prouesses un peu tordues et autres exploits improbables. Sa légende fut cimentée le jour où il frappa en vol une flèche d’une telle force qu’elle revint empaler l’archer qui l’avait tiré. Et si l’arme était sous son influence le joueur pouvait en faire de même une fois par affrontement. Et non, ce n’est pas une blague, il y a un pouvoir exprès qui existe pour ça dans Deadlands, et ça marche avec les balles de fusil aussi. En contrepartie l’influence de l’ancêtre était telle que le joueur se devait d’être sans cesse casse-cou et ce même en dépit du bon sens. Sa couleur de carte était le pique.

Pourquoi je ne m’en suis pas servi ? Tout simplement parce que mes joueurs ne sont jamais allé en Californie et qu’aucun n’avait vraiment le profil pour manier une arme comme ça. C’est aussi bateau que ça.

Le pistolet collatéral

Je crois que dans Deadlands ma magie préférée reste le hexslinging. Qu’est-ce donc que ce mot barbare ? Hé bien c’est très simple, dans Deadlands certains mages lancent leurs sorts en jouant au poker avec les démons, littéralement oui. Ce sont des hucksters, en référence à un vieux terme anglais que personne n’a jugé bon de traduire parce que arnaqueur ça craint sérieusement quand on veut avoir l’air sérieux. Les hexslingeurs eux ont décidé d’orienter la chose, non pas par les cartes mais par les flingues. Là où un huckster va se visualiser une main de poker et canaliser ça dans un deck, le hexslingeur lui verra un duel dans la grand rue et toute la magie passera par son calibre. Maintenant que cette mise en contexte est faite, vous allez mieux comprendre de quoi je parle pour les prochains objets qui touchent au sujet. Après on va pas se mentir : l’intérêt du hexslingueur c’est de tirer des trucs encore plus bourrins et qui font d’encore plus gros trous (à l’exception de ma hexslingeur à moi, Wyonna Earp mais elle, elle est unique). Alors je me suis dit, quitte à faire des trous dans les gens autant responsabiliser les troueurs. Dans Deadlands il existe un handicap assez intéressant même si fort compliqué à mettre en scène : Larbin de la Faucheuse (ou Grim Servant o’ the Reaper en anglais, ce qui sonne bien plus cool), qui fait que les gens tendent à tomber comme des mouches et les malheurs à se produire dans les alentours du personnage qui a prit ce handicap. Et du coup je me suis dit que j’allais utiliser cet aspect là pour “responsabiliser” le tireur. D’où le nom de Pistolet Collatéral. En gros le coeur de l’idée était que l’arme offrait un bonus sympa (deux cartes de plus pour ceux qui connaissent) aux jets pour lancer des sorts de hexslinging. Mais en contrepartie, chaque fois que le bonus était utilisé un innocent alentour en faisait les frais par une conséquence du sort. Je pensais par exemple à une balle qui ricoche, une crise cardiaque face à la surprise du coup de feu, quelque chose touché par un tir qui s’écroule sur un infortuné etc … J’aimais beaucoup l’idée mais je me suis dit que c’était bien trop lourd à mettre sur pied. Pour que les morts de PNJ soient impactantes il aurait fallu qu’à chaque fois je les rende sympathique et que je créé un investissement émotionnel des joueurs vis à vis d’eux et qu’ils réalisent la portée de leurs actes. Bien trop laborieux hélas pour être viable.

Des gros pouvoirs exigent un beau flingue, s'il vous plaît


La Roulette Russe Magique

Cette idée là j’étais très très fier de la trouver, et une fois que j’en ai saisi toutes les implications je me suis haïe de chercher à autant me compliquer la vie. Pendant un long moment je me suis refusé catégoriquement à ne serait-ce qu’envisager de passer à Deadlands Reloaded, parce que je me considérai un vrai, un old school, irréductible gaulois et tout le pataqués. Et puis j’ai mit de l’eau dans mon vin, notamment parce que je voulais voir ce qu’il se passait ensuite dans l’histoire de l’univers. Et forcément quand vous achetez le bouquin qui parle de la suite, avec y’a des pâtées de règles. Que je n’ai pas lu au début, fidèle que j’étais à ma bonne vieille version Classique. Et puis j’ai essayé d’être curieux. Et ce que j’ai trouvé m’a grandement plu. Dans Stone & A Hard Place, sont traité le cas de mes bien chers hexslingeurs. Et dans la nouvelle version des règles ils ont un pouvoir assez intéressant : celui d’enchanter des balles avec leurs sorts, de façon à pouvoir les passer à d’autres membres du groupe pour que ces derniers puissent en profiter. J’ai cherché une façon de conceptualiser ça dans la version Classique, en vain malgré mes diverses recherches. Mais l’idée en a engendré une autre pour la peine. Si on ne pouvait pas donner précisément un sort à un joueur, peut être qu’il fallait laisser le hasard décider ? J’ai donc pris une liste de tous les sorts de hexslingeur de la version Classique et les ai numéroté, avec l’idée que chaque début de partie, le possesseur lancerait un dé pour voir quel sort était actif sur son arme. Et en payant un jeton, d’une valeur plus ou moins haute, le sort serait plus ou moins puissant. C’était le concept de l’objet, je n’ai jamais poursuivi pour cause de flemme en fait. Plus le fait de structurer le tout en un ensemble cohérent. A savoir : organiser la liste de sorts, équilibrer la puissance des sorts en fonction du don de jeton, réguler la fréquence de changement du sort. Et surtout s’assurer que ça reste fun. Bien trop pour moi autrement dit … Et en me relisant je pense que j’avais en tête la roulette magique de Kaito dans Hunter x Hunter, à mon avis y’a de l’influence latente.


C’est ça mais avec de la magie

La flûte du pèlerin

Des fois je suis frustré avec tel ou tel élément de gameplay dans un jeu. Que ce soit un jeu vidéo ou un jeu de rôle d’ailleurs. L’avantage d’un jeu de rôle néanmoins c’est que l’on peut aller au delà du code et faire sa propre cuisine si on le souhaite. Après j’avoue ne pas aimer changer en profondeur un système, notamment parce que je sais qu’un game designer est passé par là et que sa maîtrise des mathématiques et des différentes parties de son système est nettement meilleure que la mienne. D’ailleurs c’est pour ça que j’ai tendance à me tenir loin des contenus fanmade, souvent les gars accouchent de trucs complètement pétés qui jurent abominablement avec le reste du jeu et déséquilibre le reste. Mais je digresse. J’ai tellement parlé de Deadlands que je suis incapable de me souvenir si oui ou non j’ai déjà parlé des artistes martiaux. On va partir du principe que non, au pire ça vous fera une piqûre de rappel. Tout droit venu de Chine, et notamment de Shaolin, divers artistes martiaux sont arrivés dans l’Ouest, et comme la magie est revenu, le Chi aussi est aux abonnés présents. Résultat les pirouettes et autres prouesses digne d’un bon vieux wuxiapian. Au départ la chose marchait avec des points de chi qui étaient indexés sur une statistique multipliée par trois et il fallait sacrifier des jetons pour pouvoir faire un jet qui permettrait possiblement de récupérer du Chi. Ils se sont vite rendu compte que c’était une idée de merde et ont changé ça dans l’édition suivante via un compte de points “d’efforts”.

“Si je fais un 9 à mon jet de Chi, j’aurais peut être de quoi faire une attaque magique”

Le petit souci de ces points d’efforts c’est que malgré tout ils sont assez limités, et si leur régénération est nettement moins laborieuse, j’ai toujours eu le sentiment qu’un personnage artiste martial pouvait claquer tous ses points en un combat et se retrouver avec l’air gland au suivant s’il n’avait eu sa nuit de sommeil entre temps pour faire le plein. Alors je me suis demandé comment éventuellement faire des provisions pour plus tard. Dégainant le plus gros cliché que je connaissais, j’ai pris … David Carradine. Après tout il était cool avec sa flûte dans Kung Fu et pourquoi se priver ? La flûte du pèlerin offrait donc à son porteur la possibilité d’accumuler plus de point d’effort que normalement prévu, jusqu’à la moitié de son maximum possible s’il prenait le temps d’en jouer convenablement pendant un moment en méditant. En contrepartie, après chaque utilisation de ces points d’efforts additionnels, l’usager devait prendre le temps d’écrire une “leçon” sur ce que ce combat lui avait enseigné, en accord avec la philosophie des arts martiaux. Je l’aimais bien cette flûte franchement. Elle n’a juste jamais trouvé sa place dans mes parties pour la simple et bonne raison qu’aucun de mes joueurs n’a de personnage artiste martial et donc l’utilité de sa présence serait discutable.

L’homme, la légende
Et pour des raisons de taille, cet article aura une suite, donc restez vigilants les p'tits loups.

dimanche 10 juin 2018

Cringe Clips


Ces dernières semaines j’avais une grosse panne d’inspiration. J’essayais de me motiver pour faire le prochain gros article, en cherchant à chaque itération de mieux écrire que la précédente. Et malheureusement, cela m’a valu plus de ralentissement qu’autre chose. Il était donc temps de revenir aux fondamentaux, sous peine de s’enfermer dans la perfection. Je ne compte pas faire la même erreur que Kentaro Miura avec son oeuvre.

Et puis j’ai vu que Gerru se prépare à parler de clips sympas, et vu qu’un de mes fondamentaux concerne l’équilibre des goûts en toutes circonstances, je me suis dis que ce serait une bonne idée de préparer à ajuster la balance, en parlant de clips complètement foireux et/ou malaisants. Pour corser le tout, étant donné que Gerru est parti chercher dans les musiques de bon goût, il vaudrait mieux que je m’aventure dans les musiques dites “de merde”.

Et dans la musique dite “de merde” en général, où est-ce qu’on voit le plus de clips foireux ? Dans le metal !

Vous allez me dire, “bordel de merde, t’en as pas marre de parler de metal, sale con ?” Je vous avoue que ça me démange, car moi-même je suis enclin à écouter absolument tout et n’importe quoi. Néanmoins, à part le metal, je connais pas grand-chose d’autre qui permet de satisfaire à la fois ma soif de bon goût, et mon attirance irrépressible pour la merde visuelle et auditive (rassurez-vous, cela ne se limite qu’à ces sens-là).

Fadades

Si vous vous renseignez un peu et que vous suivez des chaînes metal sur Youtube, vous connaissez obligatoirement les 2guys, qui ont déjà fait un top 5 des pires groupes de metal existants selon un avis complètement subjectif et excluant les groupes français, car on pourrait thruster tout le classement à nous tout seuls.

Cette dernière affirmation ne manque pas de bien fondé, car en voyant la miniature, j’ai tout de suite pensé à Fadades, un mec qui peut aisément rivaliser avec Madness Reign (qui est présenté dans le top 5) en terme de performance.

 Salut, geau bosse

TOUT est fait pour nous foutre le malaise. Les plans foireux, l’incrustation sur fond vert, l’instru, la coupe de cheveux du gars et son cri complètement ridicule. Mais plutôt que des mots, il vaut mieux regarder pour prendre conscience de la portée du Cringe. Et à l’instar de Cidraxe et son groupe solo, tous ses peuclis sont dans le même style.

Toutefois, on peut aussi trouver d’autres groupes francais avec des clips tout aussi chelous/fendards, comme Hate for pain par exemple. A croire que chez les francophones, on a un talent musical et artistique inné pour marquer le spectateur, aussi bien pour le meilleur que pour le pire.

The Black Satans - The Satan of Hell

Vous avez bien lu, ces gens veulent être nanard jusque dans leur titre. Et que dire de leurs clips qui suivent totalement leur logique.

 ...Ah pardon, fallait que je commente ?

En soi, les codes du clip ne diffèrent pas trop des normes établies dans le black metal. C’est une bande de cuir-cuir-moustaches encorpsepaintés dans une forêt enneigée qui font tout les délires qui leur passent par le ciboulot, en se filmant avec la première caméra trouvée.

Mais faire des allusions à Satan h24 et afficher des églises qui crament, c’est un peu surfait. Donc on va rester dans notre forêt enneigée, et on va faire que des trucs de gamin, genre courir à tour de rôle devant la cam, faire des grimaces pour faire peur aux enfants, et casser des branches pour faire une croix à l’envers avec, etc, etc…

Et personnellement, je suis beaucoup plus réceptif à ce genre de délire. Dans les clips de black normaux, les mecs veulent tellement paraître evil qu’on finit par les prendre pour des gamins. Toutefois, The Black Satans assument ouvertement de passer pour des gamins dans leurs clips, et c’est cool de trouver d’autres groupes à l’instar d’Immortal qui apportent de l’autodérision dans un style où bien trop de monde se prend au sérieux.
Et bien entendu, ce clip n’est qu’un arbre dans leur forêt...Enneigée ! C’est tout pour moi, salut !


Infant annihilator - Motherless Miscarriage

Je voudrais terminer cet article sur une note positive. Et pour cela, on va s’aventurer dans le Deathcore, un autre terrain extrêmement favorable aux clips chelous. Ce clip va sonner très dissonant par rapport aux autres car celui-ci est de bonne facture, mais si je l’ai choisi, c’est parce qu’il a réussi à me faire poser de sérieuses questions sur…

 Eloignez les enfants quand même ( ͡° ͜ʖ ͡°)

Non, pas mon orientation sexuelle. Plus sérieusement, c’est sur la manière de faire un peucli et son impact qu’il m’a fait réfléchir.

Dans un premier temps, et je pense que je ne vais bousculer personne, quand on parle de Deathcore, on pense forcément à des clips violents/gores/fragiles, avec du sang absolument partout et autres joyeusetés destructrices. Mais là, Infant Annihilator prend toutes ces tendances en leuleu et nous balance carrément un clip qui est ni plus ni moins qu’un rêve humide dans un cadre bucolique entre 2 hommes qui s’entendent à merveille. A un tel point que dans les commentaires on parlerait de “gayporncore”, si c’est pas beau ça…

On se retrouve donc avec une musique bourrine au possible mais combinée avec un visuel qui représente tout l’inverse de son état d’esprit. C’est vrai, c’est pas demain la veille qu’on parlera d’amour, de passion et de tolérance dans le Deathcore. Pourtant, c’est la principale raison de sa popularité. Quand on voit le nombre de vues du clip et les vidéos réactions qui ont été faites dessus, on se dit que finalement, on n’a pas vraiment besoin de se casser la tête pour foutre le malaise et/ou péter le score.

D’ailleurs, on peut voir qu’il n’y a pas vraiment de gros moyens qui ont été mobilisés pour le clip. Le seul truc qui a dû coûter la blinde était la cam. Pour le reste, ben c’est 2 zikos sans fringues, une douche, des plans dans un champ, des oeufs et du gel douche. Autrement dit quasiment que dalle.

Je me suis rendu compte de manière assez accablante que c’est le clip avec lequel j’ai le plus déliré, soit pour foutre le malaise à d’autres gens, soit pour exploser de rire à chaque fois. Si je trouve ça accablant, c’est parce que les clips de musique mainstreams font facilement 30 fois le budget de celui-ci, et pourtant on les trouve insipides, certainement par lassitude et/ou manque de jusqu’au boutisme.

Infant Annihilator nous offre donc la preuve par A+B que si vous voulez faire un clip bien marquant, vous n’êtes pas obligés d’être blindés de thune. Il vous suffit juste de trouver le bon concept, avoir un minimum de créativité, et aller jusqu’au bout de votre délire. Si vous réunissez ces conditions, vous ne tarderez pas à faire parler de vous.

Je parle d’Infant Annihilator mais c’est aussi valable pour les autres groupes que je vous ai présentés ici, et ça peut aussi servir à nous aussi dans nos propres projets. Comme quoi, on n’est pas obligés de rentrer dans le moule pour réussir, du moment que les conditions susnommées sont respectées.

Je pense que ce dernier paragraphe servira de mot de la fin. Et promis, j’arrêterai de parler de metal dans les prochains articles parlant de musique.

lundi 4 juin 2018

Maynard

Je pense que vous aussi vous avez des gens, et plus particulièrement des artistes, qui ont été, voir sont encore, importants pour vous. C’est le temps de révéler un peu de moi sur ce coup là : Maynard James Keenan est important pour moi. Si vous ne connaissez pas c’est un monsieur au final assez discret et pourvu d’un certain esprit. Accessoirement, selon lui, il chante dans quelques groupes tels que Tool, A Perfect Circle ou encore Puscifer. À diverses époques de ma vie il se trouve que je suis revenu, assez spontanément vers sa musique, chaque fois y trouvant un écho avec ce que je vivais, avais ressenti et des mots que je n’avais pas trouvé. Donc j’ai envie de vous parler de Maynard, en trois morceaux, trois périodes, trois aspects de l’individu. Musique maestro.

Tool - Schism

J’ai hésité à mettre Lateralus qui est un morceau que j’aime énormément aussi (il m’a offert un 14 en cours de sémiologie des images quand je faisais mon DUT mais c’est une autre histoire) au départ. Et puis je me suis rendu compte que Schism collait mieux. D’une part par son clip assez unique, ce qui est une des marques de fabrique de Tool il faut le dire. Et bien entendu le morceau lui même. Que ce soit par ses lignes de guitares entêtantes qui semblent venues d’une autre dimension, comme sorti de la gorge d’une bête au corps maigre et étrange. Et les paroles. Si vous avez l’oreille vous verrez que la communication revient très souvent, comme un mantra. Comme souvent avec Tool c’est à vous de décider le sens que leurs chansons ont. Pour ma part j’y vois un discours sur l’impossibilité ou au moins la difficulté à parler, échanger et se comprendre. Un certain écho d’une période adolescente où on est forcément pas bien dans sa peau, et j’ai envie de dire qu’aujourd’hui le besoin de savoir parler avec ses semblables est cruellement d’actualité. Pour moi Tool me fait un peu penser à une part … un peu autiste, à défaut de meilleur terme. Autiste et aussi très mystique, comme s’il avait avalé une quelconque plante amazonienne pour se libérer de son enveloppe corporel et ne plus voir que par un troisième œil invisible qui lui serait poussé sur le front.

A Perfect Circle - Orestes

J’ai pas mal hésité sur ce coup là. Y’a un paquet de morceau de A Perfect Circle qui font résonner des choses en moi et j’ai pas mal hésité sur lequel chosir. Que ce soit When The Levee Breaks, What's Going On, Blue, Weak and Powerless ou encore Passive. Oui ça fait un panel assez large niveau hésitation. Au final j’ai choisi cette version live de Orestes, non pas que la version studio soit mauvaise bien entendu. Mais que ce soit l’interprétation de Maynard, complètement écorché vif et les backs de Billy Howerdel, le guitariste qui font que le morceau devient encore plus émotionnel. Encore et toujours, à vous de voir ce que vous voulez dans les paroles, mais je l’ai toujours perçu comme le récit d’une relation difficile qu’il a du mal à cesser. L’amour et la haine entremêlés. Ou alors si on en croit le titre on parle de rapport à la famille. Allez savoir. Je sais juste que ce morceau me transporte dès les premières notes et que je pourrais passer des heures à l’écouter en boucle. Ce que j’ai d’ailleurs déjà fait, allongé sur mon lit avec le casque sur les oreilles.

Puscifer - The Remedy

Dernier groupe en date auquel il ait participé/cofondé, Puscifer est peut-être le lieu où Maynard est le plus un être humain “normal” si tant est que le terme veuille dire quelque chose. Encore une fois j’ai hésité entre plusieurs titres tels que Momma Sed, Agostina et Telling Ghosts. Mais le premier sonnait trop comme une suite de A Perfect Circle, le second n’était pas ultra parlant du groupe et le dernier était peut être pas le mieux pour illustrer ce que j’avais ressenti en découvrant Puscifer. Pour moi c’est l’équivalent du canapé où il se pose avec une bière et parle avec des potes de la vie de tous les jours, de ce qui fait chier ou marrer. En découle The Remedy, un morceau dont le principe est simple quand on écoute le refrain “You speak like someone who has never been smacked in the fucking mouth. That’s OK, we have the remedy” c’est net, clair et concis. D’une certaine façon ça fait presque étrange venant de ce mec. Comme si d’une certaine façon il avait dû faire le chemin de la normalité, passant à travers son autisme, puis ses sentiments douloureux pour arriver à être tranquille et serein. Un peu comme Até et moi quoi.

J'espère que ça vous a donné envie de découvrir ce type un peu plus. C'est quand même le mec qui chasse les fans invasifs avec des flingues de paint-ball, fait des prises de jui-jutsu aux fans qui montent sur scène sans cesser de chanter, qui a failli être le chanteur de Rage Against The Machine et j'en passe. Un génie quoi.

L'homme, la Légende

L'état des lieux

Je vais annoncer quelque chose de choquant : à la grande déception de beaucoup ... je ne suis pas mort. Trois ans que ce machin prend la pou...