Je pense que vous aussi vous avez des gens, et plus particulièrement des artistes, qui ont été, voir sont encore, importants pour vous. C’est le temps de révéler un peu de moi sur ce coup là : Maynard James Keenan est important pour moi. Si vous ne connaissez pas c’est un monsieur au final assez discret et pourvu d’un certain esprit. Accessoirement, selon lui, il chante dans quelques groupes tels que Tool, A Perfect Circle ou encore Puscifer. À diverses époques de ma vie il se trouve que je suis revenu, assez spontanément vers sa musique, chaque fois y trouvant un écho avec ce que je vivais, avais ressenti et des mots que je n’avais pas trouvé. Donc j’ai envie de vous parler de Maynard, en trois morceaux, trois périodes, trois aspects de l’individu. Musique maestro.
Tool - Schism
J’ai hésité à mettre Lateralus qui est un morceau que j’aime énormément aussi (il m’a offert un 14 en cours de sémiologie des images quand je faisais mon DUT mais c’est une autre histoire) au départ. Et puis je me suis rendu compte que Schism collait mieux. D’une part par son clip assez unique, ce qui est une des marques de fabrique de Tool il faut le dire. Et bien entendu le morceau lui même. Que ce soit par ses lignes de guitares entêtantes qui semblent venues d’une autre dimension, comme sorti de la gorge d’une bête au corps maigre et étrange. Et les paroles. Si vous avez l’oreille vous verrez que la communication revient très souvent, comme un mantra. Comme souvent avec Tool c’est à vous de décider le sens que leurs chansons ont. Pour ma part j’y vois un discours sur l’impossibilité ou au moins la difficulté à parler, échanger et se comprendre. Un certain écho d’une période adolescente où on est forcément pas bien dans sa peau, et j’ai envie de dire qu’aujourd’hui le besoin de savoir parler avec ses semblables est cruellement d’actualité. Pour moi Tool me fait un peu penser à une part … un peu autiste, à défaut de meilleur terme. Autiste et aussi très mystique, comme s’il avait avalé une quelconque plante amazonienne pour se libérer de son enveloppe corporel et ne plus voir que par un troisième œil invisible qui lui serait poussé sur le front.
A Perfect Circle - Orestes
J’ai pas mal hésité sur ce coup là. Y’a un paquet de morceau de A Perfect Circle qui font résonner des choses en moi et j’ai pas mal hésité sur lequel chosir. Que ce soit When The Levee Breaks, What's Going On, Blue, Weak and Powerless ou encore Passive. Oui ça fait un panel assez large niveau hésitation. Au final j’ai choisi cette version live de Orestes, non pas que la version studio soit mauvaise bien entendu. Mais que ce soit l’interprétation de Maynard, complètement écorché vif et les backs de Billy Howerdel, le guitariste qui font que le morceau devient encore plus émotionnel. Encore et toujours, à vous de voir ce que vous voulez dans les paroles, mais je l’ai toujours perçu comme le récit d’une relation difficile qu’il a du mal à cesser. L’amour et la haine entremêlés. Ou alors si on en croit le titre on parle de rapport à la famille. Allez savoir. Je sais juste que ce morceau me transporte dès les premières notes et que je pourrais passer des heures à l’écouter en boucle. Ce que j’ai d’ailleurs déjà fait, allongé sur mon lit avec le casque sur les oreilles.
Puscifer - The Remedy
Dernier groupe en date auquel il ait participé/cofondé, Puscifer est peut-être le lieu où Maynard est le plus un être humain “normal” si tant est que le terme veuille dire quelque chose. Encore une fois j’ai hésité entre plusieurs titres tels que Momma Sed, Agostina et Telling Ghosts. Mais le premier sonnait trop comme une suite de A Perfect Circle, le second n’était pas ultra parlant du groupe et le dernier était peut être pas le mieux pour illustrer ce que j’avais ressenti en découvrant Puscifer. Pour moi c’est l’équivalent du canapé où il se pose avec une bière et parle avec des potes de la vie de tous les jours, de ce qui fait chier ou marrer. En découle The Remedy, un morceau dont le principe est simple quand on écoute le refrain “You speak like someone who has never been smacked in the fucking mouth. That’s OK, we have the remedy” c’est net, clair et concis. D’une certaine façon ça fait presque étrange venant de ce mec. Comme si d’une certaine façon il avait dû faire le chemin de la normalité, passant à travers son autisme, puis ses sentiments douloureux pour arriver à être tranquille et serein. Un peu comme Até et moi quoi.
J'espère que ça vous a donné envie de découvrir ce type un peu plus. C'est quand même le mec qui chasse les fans invasifs avec des flingues de paint-ball, fait des prises de jui-jutsu aux fans qui montent sur scène sans cesser de chanter, qui a failli être le chanteur de Rage Against The Machine et j'en passe. Un génie quoi.
L'homme, la Légende |
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