lundi 26 février 2018

Un concept ça ne fait pas tout

Je vais m'auto contredire sur cet article. J’ai dit dans mon article sur la magie de vous faire plaisir. Et bien faites gaffe avec ça. Parce que dans la vie rien n’est aussi simpliste. J’imagine que si je vous parle de jeu de rôle et que je vous présente un univers qui vous plait, vous allez avoir un concept. Ne niez pas, ça marche tout le temps comme ça. Et c’est tout à fait normal, un personnage en général c’est une idée, une petite graine qui pousse pour donner quelque chose avec deux bras, deux jambes et une personnalité (sauf si vous jouez thri-kren). Le hic en fait c’est que c’est loin d’être aussi simple que ça en à l’air. Et parce que j’ai commis cette faute moi même, j’ai envie d’en parler avec vous. Et de ce que j’en ai observé, y’a trois grandes catégories d'écueils en terme de concept de perso. Que voici :

L’Unique

En général si on se met à penser beaucoup, y’a forcément un moment où vous allez concevoir un personnage un peu extrême, ou “spécial” ou encore “unique”. Et sans vouloir vous offensez, vous allez probablement foncer dans le panneau neuf fois sur dix. Je m’explique : quand on commence à créer des personnages, et même ensuite, on a très souvent tendance à vouloir les rendre unique, et le problème est que le choix de comment créer cette unicité souhaitée est foireux. Par réflexe on va vouloir qu’il ait des qualités, ou alors une “vraie” particularité, souvent sous l’inspiration de tel ou tel héros vu dans un livre ou un film. Hé bah c’est encore une fois une très mauvaise idée. Faire un personnage (et je vais essentiellement parler de jeu de rôle mais ça marche aussi ailleurs) c’est compliqué. Le problème est que différenciation et unicité ne sont pas une seule et même chose.


Baldur’s Gate 2 et Planescape Torment. Comparez donc

Dit comme ça, ça peut sembler nébuleux j’en conviens. Mais je vais prendre quelques exemples tirés de jeux vidéos pour vous illustrer mon propos. Baldur’s Gate 2 doit être mon jeu favori de tous les temps parce que (oui, parce que est une raison à part entière quand ça touche à ce jeu) et une des choses que j’aime le plus dedans c’est les différents compagnons qu’on peut y recruter et leurs particularités. Et pourtant conceptuellement il n’y en a pas qui sont “uniques” dans leurs conceptions. Prenez Keldorn par exemple, c’est un paladin, loyal bon, droit dans ses bottes et dont la quête personnelle traite sur le choix qu’il doit faire entre sa famille et ses vœux de chevalerie. C’est fort, mémorable et bien foutu. Et je vais comparer à un autre jeu de l’époque : Planescape Torment. Qui est aussi un jeu qui se passe dans un des univers de Donjons & Dragons, le premier compagnon, que vous y croiserez, et je ne déconne pas, c’est Morte. Morte est un crâne volant et parlant dont l’attaque spéciale consiste à agonir d’injures ultra sales les adversaires. Je vous laisse comparer les deux et me dire lequel fait le plus “exceptionnel”. Et si vous m’accusez de prendre des cas à part (ce qui est fort injuste de votre part, je suis de bonne foi) quasi tous les compagnons de Planescape sont comme ça. Que ce soit la succube chaste, le mage éternellement en feu, l’armure habitée par l’esprit de son ancien possesseur ou le seul automate conscient de son individualité dans un monde mécanique et j’en passe. Comparez ça à une voleuse amie d’enfance un peu rêveuse, un magicien mégalomane mais pas toujours très compétent, un guerrier au grand cœur mais pas franchement pourvu niveau cerveau et tirez vos propres conclusions. Le fait d’être trop unique, que ce soit par rapport au monde qui vous entoure, comme une race spéciale (un exemple va arriver un peu après), une condition unique (la succube chaste évoquée plus tôt) ou une combinaison de trucs peu courants ou probables aura vite tendance à sonner creux. J’irais même plus loin en disant que c’est une béquille assez facile : plutôt que de se casser le dos à faire quelque chose de recherché et de travailler à rendre ça intéressant, vous vous appuyez sur le fait d’être “spécial” et pif paf pouf y’a besoin de rien de plus.

L’auteur du crime originel

D’ailleurs cet élément spécial/unique/différent peut avoir un paquet d’effets pervers. D’une part cette fameuse béquille déjà évoquée, d’autre part un possible agacement de vos camarades de jeu qui se sont peut être fait suer pour trouver quelque chose de moins extraordinaire (et du coup, paradoxalement, mieux). Et surtout, surtout, surtout : vous risquez de tomber dans le syndrôme Drizzt. Qu’est-ce donc que cela ? Excellente question. Drizzt Dro Urden est un personnage venu de l’univers des Royaumes Oubliés, un des nombreux monde de Donjons & Dragons, dont les aventures s’étalent sur une trentaine (si ce n’est plus …) de volumes écrits par R.A. Salvatore. Et sa genèse fut le point de départ d’un paquet de clones. Car ce n’est rien de moins que le seul elfe noir gentil dans un univers où tous les elfes noirs sont chaotique mauvais. Notez que sa pureté est caractérisée par ses yeux violets (là où tous les autres ont des yeux rouges) et ses tourments internes profonds (émotionnels hein, pas de blagues intestinales s’il vous plait). Vous percevez le problème ou j’ai besoin d’aller plus loin ? Et non, je ne parlerai pas de Mary Sue, c’est bien trop compliqué à aborder tout ça. A noter que l’Unique a un cousin. Et comme par hasard il arrive dans la partie qui vient.

L'Excentrique

Quand je parle de cousin de l’Unique c’est pour une raison : l’Excentrique lui ne cherche pas forcément à vouloir être le seul dans son genre, ou à briser tous les codes du genre. L’Excentrique lui veut juste “s’amuser” et forcément son personnage va être au diapason. Concepts improbables, traits farfelus, attitudes à la con c’est en général à ça qu’on le reconnait. Et là aussi ça va bloquer. Je n’en ai pas parlé à ce moment là mais comme pour l’Unique, si vous êtes “trop” spécial vous allez rapidement faire des claquettes sous les feux de la rampe pendant que les autres se font suer à vous regarder (ce qui rejoint un peu mon article précédent sur la magie quand je parlais du pied d’égalité). Je ne le répèterais jamais : pensez pas qu’à vous en jouant. Et l’autre gros problème d’un personnage un peu délirant et fifou c’est, comme pour l’Unique, son aspect potentiellement simpliste vu qu’il a un trait majeur qui le définit et qui risque de ne pas aller bien loin. Voyez ça comme une blague : vous allez sans doute éclater de rire en l’entendant la première fois, la deuxième fois ce sera toujours drôle, la troisième elle commence à s’user et au bout de la dixième vous n’aurez qu’une envie : égorger celui qui la répète encore et encore. Et ce même si c’est vous même. Je vais vous donner un exemple, voir même deux tiens. Un cas célèbre dans la communauté du Monde des Ténèbres c’est le Fishmalk. Qu’est-ce donc ? Il faut un peu d’exposition pour comprendre, mais vous verrez c’est pas si compliqué que ça. Dans Vampire La Mascarade, un des jeux de la gamme, un des clans de vampire jouable sont les Malkaviens, un clan dont le trait est que chaque membre est obligatoirement fou. Et oui, c’est inscrit tel quel dans les règles, comme le fait qu’un autre clan n’a pas de reflets ou qu’une autre portion ont la tronche du Comte Orlok. Le problème qui a vite émergé dès la première édition c’est que beaucoup prenaient le concept de “personnage fou” pour justifier le n’importe nawak le plus total. Du genre à courir tout nu pour grimper sur des statues, attaquer des flics pour piquer leurs flingues et cribler leurs bagnoles de trous avant de se rouler par terre en chialant, croire que leur lapin en peluche est vivant et leur parle (tout ce que je vous raconte là est du vécu). Ou encore le cas le plus célèbre : frapper des gens avec un poisson avant de partir en courant. Dans un jeu qui se veut gothique-punk … Pour l’anecdote malheureuse, j’ai un jour expliqué en détail le concept à quelqu’un que je voulais persuader de jouer à Vampire avec moi. Sa réponse fut “mais c’est trop bien, je veux faire ça !”. Des fois je me dis que j’explique pas si bien les choses.

Le terme a tellement voyagé qu’ils en ont fait une illustration dans un bouquin
Et si vous revoulez de l’exemple (j’en ai promis deux après tout) : sur Deadlands notre ami LeLobbyisé joue un grand-père, ex lord anglais dur de la feuille et magicien. Au départ il s’est beaucoup amusé à jouer sa semi-surdité et le fait que c’était un papy à la traîne (notamment comparé au desperado de la bande, tout le temps sur des charbons ardents). Et puis plus le temps est passé et plus, de son propre aveu, il a commencé à ne plus trop voir quoi en faire, c’est passé par du relooking (50 dollars dans un costume en soie, puis un habit complet de rurales mexicain) puis son idée (avortée) de se créer un vautour de compagnie. On en a parlé pendant un moment avant que de son propre aveu il me le dise “je suis pas content de mon perso, au final c’est juste “le vieux” et pas grand chose de plus.”. Je pense que ça illustre assez bien ce que je viens de dire. Et je pourrais aussi vous parler d'une fois sur Shadowrun avec, encore, Até et Le Lobbyisé qui a fini en un immense n'importe quoi parce que j'étais le seul personnage avec un concept qui tenait debout (Até jouait un chevalier français déplacé dans le temps (oui dans Shadowrun ...) et Le Lobbyisé faisait un videur troll qui jouait son 1 en logique comme le fait d'être un crétin fini). Au final ça a donné peut être quatre heures, marrantes sur le coup, à faire des blagues de merde sur les gens pas intelligents et à ne pas avancer dans le scenario. T'façon à partir du moment où Le Lobbyisé s'est rebaptisé Baboulinet en plein milieu de partie j'aurais dû comprendre que c'était foutu ...

Après ne soyez pas non plus pisse-vinaigre hein. Pour raconter une anecdote positive sur un perso “blague” on a eu le cas, toujours sur Deadlads, de Até qui a littéralement joué Captain Obvious. Oui oui, sans déconner. Et pour un seul scénario où il était exceptionnellement invité (qui a quand même pris trois sessions de 4h30 chacune) ça a très bien marché et tout le monde a rigolé un bon coup de ses remarques à la con. Le personnage ne servira pas plus, il a eu son moment, ça a été une bonne blague, courte donc forcément une des meilleures. Le tout étant que ça colle au moment et que ça soit adapté aux circonstances.


 Ategix comme vous ne l’aviez jamais vu
L’Inadapté

Et justement le fait d’être adapté est un réel enjeu. On peut retrouver ça à la fois dans l’Unique et dans l’Excentrique à leur façon, mais l’Inadapté est un spécimen assez compliqué à gérer. Au tout début j’ai parlé des inspirations, notamment venues de la fiction. Et un trait de caractère venu de la fiction n’est pas forcément un trait de caractère qui marchera dans un groupe de joueurs. Prenez la plupart des héros d’œuvres dites “dark”, genre Berserk avec Guts ou même dans un autre genre Docteur House ou Sherlock de la série de la BBC. Vous avez des personnages principaux charismatiques avec des personnalités fortes et des traits marqués … qui traitent absolument tout leur entourage comme de la merde en étant des connards hautains et/ou misanthropes. Quand bien même il est censé y avoir une séparation entre joueurs et personnages, je pense sincèrement que si vous passez le jeu à agir comme un connard insupportable vous allez juste pourrir le bon temps de tout le monde. Je vais encore une fois radoter : ne pensez pas qu’à vous même. Sans dire que tout doit être fait en fonction des autres, regardez un peu autour et essayez de faire attention aux autres comme vous voudriez que l’on fasse attention à vous. Si vous savez que le shaman indien a genre une vendetta personnelle contre les texans, peut être que ce n’est pas le meilleur moment pour jouer votre nouveau personnage Texas Ranger.

Vous avez vraiment envie de jouer avec un mec qui a cette attitude ?

Et en règle générale proche de l’absolue : ne faites jamais un solitaire. Le jeu de rôle est un loisir communautaire bon sang ! Si vous ne voulez pas être dans un groupe, qu’est-ce que vous foutez avec des gens qui jouent ensembles ? Et je vais partager une expérience personnelle avec vous sur le sujet, en exclusivité. Il y a neuf ans de cela (octobre 2007, la vache ça remonte …) j’ai participé à un jeu de rôle dans l’univers des Elder Scrolls, à l’époque où Oblivion était tout frais sorti. On jouait dans la ville de Bruma, à la recherche de disparus qui semble-il, s'étaient égarés dans les montagnes du coin. Honnêtement c’était pas brillant du tout, on était genre six ou sept kids de merde avec des concepts des plus affreux (dans le genre on était une bande d’Uniques/Excentriques puissance dix. Je faisais un chevalier elfe noir ambidextre avec des épées magiques dernier membre d’un ordre de chevaliers c’est vous dire. Il y avait également un vampire, un mage toqué mais génial, une sorcière aveugle hantée par un daedra et deux tueuses à gages, chacune venue d’une guilde ennemie de l’autre) qui faisions n’importe quoi, et je pense qu’on aurait jamais vu le bout de cette enquête, mais qu’importe : on s’amusait. Et puis est venu l’Inadapté, le vrai. Il jouait un ancien garde de la ville forcé à la retraite par la perte d’un bras. Clairement son personnage marchait en tant que tel, c’était même probablement le plus à même de régler le souci. Sauf que le joueur a décidé d’y aller à fond dans son concept. Et comme tous les ex-flics il s’est mit à antagoniser tout le monde, un peu comme un bully (en fait non, pas un peu, c’en était complètement un). Et vu qu’on était des petits merdeux on ne savait pas comment réagir et nos persos, qui étaient complètement nous, se mettaient en colère et qu’il se délectait de nous voir sortir de nos gonds, et en remettait une couche. Même encore maintenant me souvenir de ça est douloureux tant aujourd’hui je me rends compte que c’était pas si différent que de se faire coincer dans un coin par la brute de la classe à la récré et de se faire distribuer des claques pendant qu’il ricane. Surtout que je n’ai aucun souvenir qu’on ait parlé entre nous du problème qu’il représentait et de sa toxicité. Ou qu’on ait essayé de contacter un des modérateurs du site où la partie avait lieu pour qu’il intervienne. C’en est flippant d’ailleurs d’avoir un blanc pareil. Et écrire tout ça m’a fait remonter un sacré paquet de trucs à la surface, je vous avoue que je me sens pas super bien d’y repenser.

Fin de la digression en tout cas. Et tant qu’à faire abstenez vous de tous les absolus possibles. Vous avez le droit de jouer un gars droit dans ses bottes, vous n’avez pas le droit de jouer un moralisateur lanceur d’absolus dès que l’on dévie de votre avis. Ce qui est le cas d’énormément de mecs qui jouent des paladins loyal bon qui se considèrent comme la voix de la Justice et donc ont Raison. Tuez les dès qu’ils commencent à faire chier. Personne n’a le droit d’ordonner ou d’interdire quelque chose à quelqu’un, encore moins sous une menace quelconque et faire ça vous enverra direct dans la catégorie dont je vous parle depuis le début. D’ailleurs je pense que ce genre de comportement j’en reparlerai en détails un jour. A noter que rentre aussi dans cette catégorie tous les personnages ayant un concept ultra glauque ou qui dépassent les bornes de la sensibilité du MJ. Oui c’est de la censure, mais si vous me sortez un mec aussi crade que La Montagne de Game of Thrones vous dégagez aussi sec. Ça ou je ne sais quel sadique/violeur/tortionnaire/pédophile ou je sais pas quoi. Aussi libre que soit l’espace d’expression du jeu de rôle, chez moi on ne dépasse pas certaines limites.

L’Incompatible

Celui-là c’est un peu un cas à part. A moins que le joueur le fasse exprès (ce qui peut arriver, y’a des emmerdeurs partout) ce type de personnage n’est pas de la faute de son créateur. Comme son nom l’indique il naît d’une incompatibilité, celle entre le personnage tel qu’il est et le reste du jeu. Ce n’est pas le perso même qui est en cause, c’est le contexte dans lequel il sera et qui peut l’amener, du coup, à se transformer en un Unique/Excentrique/Inadapté. Je sens que vous avez du mal à suivre dans le fond, alors je vais vous donner des exemples. Si vous jouez à Donjons & Dragons et que vous sortez une fiche de moine de vos cartons, avec une longue histoire sur la trahison qui a déchiré son monastère et le serment qu’il a prêté de retrouver les Dix Parchemins de la Grue de Jade pour faire amende honorable, pas de soucis jusque là. Sauf que sans vous prévenir le MJ vous envoie dans une partie de Ravenloft, un univers particulièrement orienté horreur et gothique. Je pense que vous imaginez bien que vous allez faire trèèès tâche avec votre robe couleur safran et vos coups de pieds sautés face aux chasseurs de loups garous à mousquet. Vous voilà devenu l’Unique. Vous en revoulez ? Facile. Supposons que je relance Deadlands, par curiosité vous décidez de faire un indien, il faut après tout leur donner leur chance non ? Et pour faire un concept cool vous décidez de jouer un Contraire qui n’y connait rien au monde des blancs. Ce sera intéressant de le faire évoluer aux côtés des persos des autres et de voir comment l’un s’adapte à l’autre … Sauf que la campagne se passe à la Nouvelle Orléans, que vous devenez très vite relou à marcher à l’envers dans les avenues de la ville, que vous entrez par les fenêtres et vous baignez dans le canal. Le tout très sérieusement et tout ça. Mais vous êtes devenu l’Excentrique et vous risquez fort de lasser tout le monde. Ou alors si vous dégainez le paladin, ce bon vieux paladin, dans un groupe de mauvais à Pathfinder ou l’inverse, vous allez forcément ne pas vous couler dans le moule, et forcément vous devenez l’Inadapté. Ça marche pas mal aussi avec les voies d’illumination dans Vampire. Si vous essayez de préserver le peu d’humanité qui vous reste, ça va être compliqué de cohabiter avec celui de la voie des métamorphoses qui ne cesse de vouloir devenir toujours plus monstrueux. Et je parle pas de celui des Cathares et son éternelle quête de vices dans le but d’embrasser sa nature maléfique. Voyez ce que je veux dire ?

Ai pensé à ça en tapant mon truc sur l'indien. On en est pas si loin en fait

Hélas oui, jouer un bon perso c’est pas évident du tout. Surtout que l’Excentrique de l’un peut être l’Inadapté de l’autre qui sera traité d’Unique par l’Incompatible qui va se faire rejeter par le MJ et ainsi de suite. Il n’y a qu’une leçon certaine que j’ai à tirer de toutes ces réflexions : jouez en ne pensant pas qu’à vous et soyez créatifs. Des persos qui ne vont pas, c’est toujours mieux que pas de perso du tout non ?

mardi 20 février 2018

Too Cool to use #1

Je vais sans doute me vanter en disant ça, mais je me targue d’avoir une certaine imagination et créativité. Malheureusement tout ce que l’on peut imaginer ou conceptualiser n’est pas forcément exploitable. C’est par exemple mon cas avec tout un tas de trucs auquel j’ai songé à diverses occasions pour des jeux de rôle. Inspirés de choses que j’ai vu ailleurs ou nées de mon cerveau tout seul comme un grand, voici un petit panel d’imagination. Avec genèse, explication et pourquoi je ne m’en sers pas.

Le Masque de la Mort Rouge

Si ça respire pas la joie de vivre ça ?
J’ignore si vous connaissez donc je vais éventuellement vous insulter un peu si c’est le cas. Le Masque de la Rouge est une nouvelle d’Edgar Allan Poe qui date de 1842. On y assiste à la dévastation d’un pays, souffrant de la Mort Rouge, une maladie qui décime les petites gens du pays pendant que la noblesse s’est enfermée dans une abbaye où ils y font une fiesta costumée du diable dans une suite de pièces de différentes couleurs. La dernière étant en noir et dotée d’une immense horloge dont personne n’ose s’approcher. Prospero, hôte de la soirée rencontre dans ce bal un invité vêtu d’un costume de victime de la Mort Rouge qui s’avère être la Mort elle même au final, laquelle est écharpée ensuite par les richards qui meurent de l’infection ensuite et l’horloge se tait. Oui je sais, dix mille fans de littérature britannique viennent de faire une crise cardiaque face à cette simplification. Quoi qu’il en soit le côté très gothique de la chose s’est superposé assez naturellement avec … Warhammer 40 000. Je m’étais dit que ça pouvait assez facilement s’imbriquer dans du Dark Heresy : une planète ruche qui souffre d’une grave épidémie (évidemment liée au Chaos) et ses aristos qui se replient dans une station orbitale auquel les joueurs doivent accéder. Une fois dedans bal masqué où l’agent du Chaos est la Mort Rouge qu’il faut chopper sans faire de vagues, des nobles décadents et vicieux dans lequel il faut évoluer, et bim gros démon de Nurgle. Avec bien sûr de l’enrobage, pas mal de descriptions et des personnes à quoi ou non parler, des complots qui sont des fausses pistes et tout ça. Pourquoi je ne m’en suis pas servi ? Parce que tout simplement on ne joue pas à Dark Heresy et qu’en plus briefer un groupe à tout l’univers de Warhammer 40 000 c’est long et laborieux.
Le Squelette à Mille épées 
 
Celui-là je me souviens d’où il vient. Borderlands 2 est un très chouette jeu qui se paye le luxe d’avoir des chouettes DLC. Combiné à un passage dans Dark Souls 2. Je m’explique et je vais commencer par Dark Souls 2. Dans une des zones du jeu, la Forteresse de Fer, on passe au début sous une arche dont les deux piliers sont couverts d’épées plantées. Et si ma mémoire est bonne il est dit à un moment que toutes ces épées viennent d’adversaires que le roi des lieux a battu, je trouvais ça redoutablement cool et ça m’est resté en tête un moment. Et Borderlands 2 a un DLC qui se passe dans un cadre médiéval fantastique (le tout étant narré comme si les personnages jouaient à un jeu de rôle, on est au troisième niveau du méta là) et dedans on y retrouve des ennemis assez classieux : les squelettes immortels. Pourvus d’un crâne de taureau et d’une épée en cristal en travers du torse, ces saletés sont immortelles tant qu’on ne leur a pas arraché l’épée en question. Et en fait j’ai combiné les deux mentalement. Soit un énorme squelette, couvert d’épées comme un hérisson, avançant comme un Juggernaut de guerre et qu’il n’est possible de tuer qu’en lui arrachant la fameuse épée, à trouver dans la botte de foin métaphorique. Le seul souci que j’ai c’est comment rendre ça digne d’intérêt en fait ? Face à un truc invincible qui défonce tout sur son passage, comment on repère exactement ce qu’il faut et surtout comment on découvre laquelle précisément il faut ? C’est littérairement intéressant, par contre à jouer …

Notez la fameuse épée qui dépasse du torse. Quadruplez la taille et mettez au carré le nombre d’épées et vous aurez un aperçu de mon idée

Le visage de pierres précieuses 

Des fois il suffit d’une image pour que tout se mette sur pied. J’avais beaucoup ça quand j’étais plus jeune, j’écrivais mes histoires juste en partant d’une scène, et en général ça n’allait nulle part. Ici cette image vient de ce clip où son visage couvert de pierres brillantes m’était resté en tête. Je me suis dit que ça ferait un très cool effet pour un méchant. Une sorte de sorcier ou d’aristocrate maléfique aux goûts pervers et à la décadence subtile. Un peu ménilbonéen quoi. Ou un sorcier de Tzeentch. Je ne sais pas. Juste que je trouve ça cool visuellement. Et je suis jamais allé plus loin, quand je la regarde en fait elle est chiche cette idée.

Le chariot des morts

Celui-là je l’ai volé et je l’admet sans aucune gène. À Warhammer Fantasy. Je ne me souviens plus quelle armée se balade avec un chariot tiré par des chevaux squelettiques et dont la vue est tellement horrible que ceux qui le voient deviennent fous. J’y ai mélangé un bout de la légende de l’Ankou (mythe breton si vous êtes curieux) pour en tirer un chariot de squelettes, bardés de lames et tirés par des morts-vivants qui hantent les campagnes à la nuit tombée, rendant fous les gens et laissant mort et maladies derrière lui. Mais à nouveau, c’est très cool comme histoire mais c’est absolument pas jouable. Du coup c’est parti à la corbeille, puis dans cet article. J’en suis un peu triste je l’avoue.

 un peu dans le gout là

    Le Bourreau de Sodom
       
      Y'a pas de doutes, nous sommes dans les années 80
      Le metal est un genre musical magnifique où l’on trouve tout et n’importe quoi. En l’occurrence je regardais un documentaire sur les débuts du black metal quand est apparu la poche de In The Sign of Evil de Sodom, en miniature donc sur le coup j’ai pas vu à quel point elle était délicieusement kitch. Mais ce bourreau et sa tronche de psycho s’est mélangé avec le très pourri Hellraiser IV où le passage dans le passé avec le marchand de jouet et l’influence corruptrice d’Angélique était, conceptuellement, intéressant. J’ai donc commencé à écrire un scénario sur cette idée, il est quasi fini d’ailleurs, juste très flou. Le bourreau en question y apparaissait, arpentant une forteresse en ruines où les joueurs se retrouvaient coincés et devant fuir la bestiasse. Et pour un supplément d’ambiance il était, bien entendu, invulnérable (vous commencez à voir une récurrence là dans mes idées de merde ?) mais assez lent, traînant derrière lui une énorme épée dont le grincement sur le sol annonçait son arrivée. Ce concept là à la rigueur est jouable. Le gros ennui en fait c’est qu’il marcherait dans un jeu vidéo où la progression est contrôlée et où suivre le chemin fixé n’est pas choquant. Dans un jeu de rôle tout de suite on sent le rail et ça picote. Du coup pas de Bourreau.

      jeudi 15 février 2018

      Des choses, peut être, à venir

      J’ai décidé de me lancer dans la politique. Non, non vraiment. Je vais vous faire des promesses et annoncer des trucs qui ne vont sans doute jamais venir. Ça me parait un assez bon résumé de la politique non ? Trêve de cynisme, c’est un article où j’ai envie de parler du futur à vrai dire, un peu toujours comme en politique. On est “sur le point” de finir Deadlands, chaque groupe a encore deux scénarios qui seront plus ou moins rapides à boucler (vu comment c’est chaud de caler les emplois du temps on en est parfois à attendre deux mois pour se réunir) et après ? On sait qu’on a déjà prévu une partie de Loup Garou : L’Apocalypse sous la supervision du joueur surnommé Le Lobbyisé. Bien entendu Até aussi sera de la partie, j’ignore encore comment ou quoi, mais c’est officiel donc c’est pas impossible qu’on ponde des articles côte à côte si l’envie nous en prend (je trouve le concept amusant). Et ensuite de ça … c’est une excellente question. Je ne parlerai ni pour nos amis et camarades de jeu à coté et leurs divers projets ni pour Até. Je vais juste parler de moi, en bon nombriliste. Donc pour vous, une petite liste de jeux que j’aimerais éventuellement maîtriser, et que je ne ferais peut être jamais (voir sans doute parce que l’avenir est souvent trop incertain). Comme je le disais en intro : des promesses et des trucs qui viendront sûrement jamais.

      Mage : L’Ascension

      Celui là j’y pense depuis un sacré moment. Pour ceux qui ne connaissent pas, c’est un jeu de la gamme du Monde des Ténèbres (Vampire La Mascarade, Loup Garou l’Apocalypse, Hunter The Reckoning et j’en oublie) où on joue … des magiciens. Oui sans déconner. Le jeu entier se déroule dans un monde contemporain où la magie s’étiole de plus en plus, remplacée par la banalité (qui est une autre forme de magie par d’autres styles de mages) et où les personnages doivent se débrouiller pour garder le brin de magie qu’ils possèdent entre autre. Mage est un jeu compliqué, et foutoir à sa façon, vu que la magie marche à la fois par paradigme (autrement dit la philosophie de pratique de votre personnage), par sphère (le domaine sur lequel vous agissez) et par le fait qu’elle est consensuelle ou non. Et croyez moi c’est TRÈÈÈÈS dense et parfois fouilli. Mais plutôt fascinant si jamais on arrive tous à se mettre dedans. Sachant qu’Arkham Asylum Publishing a les droits et a validé son Ulule pour la traduction de la version 20éme anniversaire je me dis que c’est une opportunité. Après je dis ça, les Ulule en général ils arrivent un an ou deux après leur fin supposée. Donc 2019 qui sait ?

      Deathwatch

      Je sais pas si je peux dire que je suis “fan” de Warhammer 40 000, mais en tout cas ces derniers temps j’avoue que je me pique d’un intérêt plus que certain pour cette franchise. Je crois que ça fait bien trois mois que j’ai rien lu d’autre niveau fiction, merci les epub et l’application pour les lire sur le téléphone. Et de fil en aiguille on s'intéresse à tout le reste hein ? Bien avant ces derniers mois, ça doit remonter à deux ou trois ans, on m’avait fait découvrir l’existence de jeux de rôle dans cet univers. Je me souviens avoir vite passé sur Deathwatch, en me disant que ça devait être sommaire et assez frustre, comme je l’avais dit à un pote “une fois qu’on a powerfisté des tyrannides, et des tau et des eldars on fait quoi ?", je voulais surtout me concentrer sur Rogue Trader (en gros c’est le jeu où on fait des space conquistadors/entrepreneurs/pirates selon vos envies) en considérant que c’était le plus riche. Et puis le temps à passer, j’ai lu pas mal de bouquins sur l’univers, j’ai essayé de me plonger sans succès dans Rogue Trader. Et puis, par curiosité j’ai lu la page TVTropes ce qui a déclenché chez moi une réaction du genre “en fait ça à l’air cool ce truc”. Et de fil en aiguille, j’ai trouvé le pdf en britannique, puis acheté le bouquin dans la langue de Dupontel. Il trône dans un coin de ma chambre et j’entends bien me pencher dessus en détail. Je sais déjà un peu ce que pourrait faire les intéressés (notamment notre hornaboo de Lobbyisé et ce bon vieux Ategix. Juste voir seront les autres participants mais ça ...). Et au rayon Warhammer 40 000 il est pas seul.

      Dark Heresy

      Peut être le plus connu de la gamme, et le plus fourni en termes de suppléments. Et d’une certaine façon celui qui entre le plus dans mes cordes. Je l’évoquais vite fait dans mon article sur le metaplot, je fais souvent des enquêtes et des trucs à mystères, et souvent on y passe des longues heures de roleplay (la dernière partie qu’on a fait quand j’écris ces lignes c’était 15h-00h sans un seul combat et juste une pause pizza d’une heure) et typiquement le cadre de Dark Heresy s’y prête pas mal. Pour ceux qui ne connaissent pas c’est le jeu où on joue l’Inquisition, chargé de débusquer aliens, hérésie et impies et de purger tout ça, avec divers degrés de subtilité et de bonnes manières. Le bon côté de ce jeu c’est qu’il y a masse de contenu publié dessus, autant officiel que fanmade. Mon plus gros souci sur Dark Heresy ça reste le coté très “loreporn” comme on dit. Faire des enquêtes dans un monde avec une identité aussi marquée c’est pas évident, surtout que de mes joueurs la plupart sont des ultra néophytes de 40 000. Et une chose qui pourrait être gênante c’est la réputation de haute mortalité que le jeu se paye. À tort ou à raison je l’ignore, mais j’imagine la mine dégoutée d’un joueur si son perso qu’il a passé un moment à peaufiner se fait éclater la cervelle au premier gunfight. Mais en même temps y’a tellement à proposer dedans.

      Black Crusade

      Celui-là c’est le plus épineux je crois. En effet c’est le seul jeu de la gamme où l’on incarne explicitement des méchants. Et quand je dis méchant c’est vraiment des affreux, laids, pas beaux, vilains, on est pas sur tumblr à dire que l’on est des incompris. Les joueurs jouent des serviteurs du Chaos (qui est l'une des grosses factions de Warhammer) et doivent se faire une place au soleil en plantant qui il faut, se démerdant pour vaincre et pourquoi pas passer quelques pactes avec des démons et autres individus encore plus pourris qu’eux. Et ça c’est super glissant à une table : tout le monde n’est pas prêt à y aller à fond dans l’affreux, c’est pas simple de se mettre dans cet état d’esprit et le fait que les personnages vont s’entredéchirer (y’a des mécaniques spécialement pour ça dans le bouquin, c’est pas moi qui l’invente) là où les autres jeux, notamment beaucoup Deathwatch mettent l'accent sur la coopération. Mais c’est aussi ça qui fait sa plus grosse force je pense, c’est un tel parti-pris, extrémiste au possible et qui embrasse totalement le fait que ça va pas être pour tout le monde. Et ça j’ai envie de le voir et de le mener à fond, j’ai envie de vivre cette expérience unique. Je sais juste que je vais transpirer à mener ça à bon port. Et ma copine déteste viscéralement le concept de ce jeu.

      Pathfinder

      Je vais pas mentir, mon premier amour c’est l’heroïc fantasy, mon premier jeu de rôle sur PC c’est Baldur’s Gate quoi. Sans compter un paquet de lectures des bouquins de la première édition de Donjons & Dragons volés à mon paternel. Donc en gros si vous me demandez mon univers favori je vous répondrai forcément les Royaumes Oubliés. Plus maintenant en fait vu le n’importe quoi qu’ils en ont fait avec les éditions qui ont suivi la troisième mais c’est l’esprit qui compte. Gamin mes rêves d’aventures c’était des aventuriers guerriers nains aidés de demi elfes bardes et de roublards humains qui arpentaient de vastes plaines la pipe au bec en guettant les mouvements de troupes orcs qui menacent la ville du coin. Étant assez peu attiré par la forme actuelle de Donjons & Dragons y’a bien fallu que je cherche un équivalent. Conçu par ceux qui justement n’avaient pas aimé la quatrième édition, Pathfinder se veut une version 3.75, parfaite pour ce que je veux, avec un packaging un poil différent. Et au cas où vous auriez pas compris : j’ai fort fort envie d’un truc médiéval fantastique. Qui plus est, comme Dark Heresy, les éditeurs ont produit un paquet de campagnes disponibles à jouer les clefs en main, et plusieurs, du moins dans le postulat, m’intéressent. Que ce soit Rise of the Runelords, Kingmaker ou Curse of the Crimson Throne, y’a moyen de voir venir. Je suis juste embêté par le fait que ça pourrait d’une part être assez lourdingue (Donjons & Dragons 3 c’était pas franchement un modèle de grâce et de légèreté) à jouer et donc pas aussi fun que ça (surtout à haut niveau) et l’autre blocage qui peut intervenir c’est la réputation de l’univers. De ce que j’en ai entendu, Golarion c’est pas franchement un coin joyeux, et j’aime pas les tartines de darkeries sur un lit de noirceur. Je trouve ça ultra vain et quand c’est trop poussé ça me donne le même sentiment que quand je regarde, très gêné, un type qui fait mumuse avec son caca en se croyant inspiré. Ça et le fait que le buisness modèle est onéreux (Guide du Maitre + Guide des joueurs + Guide des monstres nécessaires pour jouer soit 50€ + 50€ + 50€, et chaque campagne est en six parties à 20€ l’une. Faites vous même le calcul …)


      Hellfrost

      Celui-là je ne sais même plus comment je l’ai découvert. Je crois que ça devait être sur le forum de Pinnacle Entertainement où quelqu’un évoquait ce qu’il ferait ensuite, une fois leur campagne de Deadlands finie. Du coup j’ai jeté un œil et j’ai trouvé ça intéressant. Hellfrost se veut un jeu de rôle médiéval fantastique, jusque là rien d’excitant, sauf que … le tout est teinté d’une forte ambiance nordique. En effet Hellfrost place son univers dans l’équivalent d’une Europe du nord/germanique avec beaucoup de neige par dessus, du fait d’embrouilles divines le pôle nord commence à prendre du terrain vers le sud. La quantité de matériaux est, comme pour les jeux cités avant, assez dodue et je me suis offert à Noël un énorme codex de 20 scénarios donc je pense avoir moyen de faire une jolie petite campagne. J’ai déjà pris plusieurs pages de notes dessus, notamment sur le fait d’expérimenter quelques machins sur la façon dont les joueurs interagissent avec le monde où ils jouent. Quelque chose dans l’idée de Saradush ou Kirkwall, pour ceux qui connaissent mais j’en dirais pas plus. Mon gros souci pour celui là c’est de motiver les troupes (à part Le Lobbyisé, lui c’est un hornaboo) et de jouer avec l’absence de metaplot (que j’avais déjà évoqué ici) qui peut parfois me sentir paumé. Mais y’a des choses à faire et dire, soyez en sûr !



      Deadlands

      Alors celui-là … en fait si je raisonne en terme de possibilités que ça arrive, j’aurais dû mettre celui au sommet de la liste. Mais comme je fais comme bon me sens, bah le voilà seulement. D’autant qu’il est bicéphale celui là


      Weird West. La version la plus connue du jeu. Comme son nom l’indique on y joue dans un univers western où tout ne semble plus totalement obéir aux lois de la nature et où les esprits ont un peu trop leur mot à dire. Actuellement on y joue depuis bientôt deux ans avec trois groupes différents (deux maîtrisés par moi et un par Até) sur la version dite “Classique” des règles (qui date 96). Une fois mes deux campagnes bouclées je prends un congé. Et je me dis que pourquoi pas, après autre chose, y revenir avec la nouvelle version : Deadlands Reloaded. Dans une volonté d'alléger la grosse choucroute que sont les règles de l’édition Classique (on parle quand même d’un JDR américain des 90’s, la grande époque du foutoir) Pinnacle Entertainement s’est attelé à en récupérer la colonne vertébrale (autrement dit le système de jeu échelonné en dé de différentes valeurs et l’usage de carte de poker) pour produire quelque chose de plus simple d’accès. D’où la naissance de Savage Worlds, système générique destiné à être utilisé de façon universelle sur n’importe quel univers. Et aussi sec ils ont convertis leur propre ancien jeu et ont continué le metaplot entamé dans l’édition Classique dans cette version. D’où plusieurs longues campagnes dites “plot point” fournies clefs en main avec liberté d’adapter et modifier ce qu’on veut autour des parties essentielles à la progression. Et pour les avoir toutes lu, je pense qu’au moins The Flood et The Last Sons seront au menu, les deux autres sorties jusqu’à maintenant sont moins ma came. Mais ça fait déjà un beau bout.

      Noir. Vous le croirez si je vous dis que cette version se joue dans une ambiance de vieux polar ? Si ce n’est pas le cas vous êtes de tristes sires d’avoir si peu foi en moi et je vous méprise. On passe d’un genre à l’autre avec cette nouvelle édition sortie y’a déjà six ans (la vache, ça passe trop vite tout ça) alors que l’histoire du monde de Deadlands avance, de même que ses soucis. Finis les cowboys, les shamans et les ouvriers du rails, voici venu les détectives privés, les chanteuses de cabarets et les prêtres vaudous. La gamme est hélas pas aussi soutenue que Weird West, du coup il n’existe que deux gros volumes (que je possède, évidement) qui proposent quelques campagnes et peu de développements d’à coté. Mais il y a déjà de quoi faire, plusieurs scénarios, chacun situé à une époque et dans une ville différente, de quoi faire un bon petit tour, sorte de “suite” de ce qu’ils ont connu de l’ancien Deadlands. Si vous me demandez, je pense que je commencerai par la campagne de Chicago. Faut juste voir qui ça intéresse de rouler en tractions avant tout en gardant son fedora sous les balles de tommy gun qui pleuvent.


      7th Sea

      Celui-ci est fraichement arrivé. Encore un où j’ai un trou de mémoire de comment j’ai découvert son existence. Faut que j’arrête la drogue et le fromage. Surtout le fromage. Quoi qu’il en soit alors que j’écris ces lignes le Ulule pour financer la traduction française est fini et les envois de bouquin ne devraient pas tarder. Ma chère et tendre ayant vu mon intérêt pour, la précommande du bouquin fut mon cadeau de Noël, j’ai une dulcinée géniale je tiens à le dire. Dans une Europe du XIXème percluse à mort des clichés qu’on se fait sur cette dernière, on est bien face à un jeu décrit comme “Mousquetaires & Sorcellerie”. Un postulat qui claque sa mère de classe et de grandiloquent. Bien sûr que c’est l’Europe vu par les américains (donc des français, pardon, des Montaignés, décadents, des espagnols, pardon des Castillans, avec des inquisiteurs partout et des clans italiens, pardon de Vodacce) mais qu’est-ce qu’on en a foutre franchement ? On est quand dans un jeu où la vitesse d’attaque dépend du panache de votre personnage, où l’équivalent de la Russie possède un hiver personnifié et où il y a des équipages de pirates fantômes liés à la volonté d’un navire conscient maléfique. Sérieusement, qui en a quelque chose à foutre des clichés face à des machins comme ça ? J’avoue que j’ai hâte de poser mes gros doigts sur le bouquin et d’éplucher avidement tout ça.

      Bloodlust

      Je me rends compte que c’est le premier jeu de rôle français dont je parle dans ces colonnes, voir en général (ce qui est triste, on a une excellente tradition du JDR de par nos contrés). Je ne sais pas comment décrire ce jeu de rôle autrement que par la réalisation du fantasme d’un fan absolu de Michael Moorcock et de son cycle d’Elric. Je m’explique : Bloodlust (oui, c’est un jeu français mais ça n’empêche qu’il faut quand même envoyer le titre ronflant en anglais) se place dans un univers très typé Sword & Sorcery (et pas médiéval fantastique, ce sont deux choses très différentes) où l’on trouve des armes dieux, c’est à dire des armes blanches où un dieu a décidé d’élire résidence afin d’être porté par un humain pour expérimenter en symbiose ce que ça fait d’avoir des émotions et sensations. Si vous ne voyez pas de similitudes avec les aventures du blanc bec aristocratique c’est votre problème. Il a été pendant longtemps introuvable, la faute au fait que la boite s’était cassée la gueule après la sortie d’un supplément tellement mauvais qu’il aurait torpillé la gamme. En tout cas c’est ce que la légende dit (ça et le fait que les auteurs disaient eux même de cracker le bouquin vu comment ils avaient merdé). Et du coup des nostalgiques de chez John Doe Édition ont décidé de republier la chose dûment remaniée par des mecs du nom de BadButa (que je ne connais ni d’Eve ni d’Adam). Toujours est-il que ce jeu a le coté très particulier qu’on peut y jouer soit une arme consciente, soit un gugusse qui la balade, et pourquoi pas faire une combinaison des deux entre les joueurs. C’est d’ailleurs une des raisons qui me font hésiter à l’achat. On en a causé un peu avec l’amigo Lobbyisé et on n’est pas d’accord sur le sujet. Lui prêche un jeu avec tout le monde qui fait une arme et le porteur de l’arme d’un autre (pour ne pas s’auto-arranger avec soi même). Moi je penche pour un groupe de 4 individus dont deux armes et deux humains qui les portent. Et la question en est restée là. Combiné, comme pour Pathfinder, à la réputation de crade un peu gratuit du monde qui ne me donne qu’à moitié envie.


      Voilà c’est un peu tout ce qu’on envisage de peut-être faire. Si jamais on a dix ans devant nous on vous fera tout ça et on le chroniquera sans doute. Si on avait une réelle fanbase on vous demanderait de voter pour choisir le prochain. Mais j’ai des gros doutes sur la chose.

      L'état des lieux

      Je vais annoncer quelque chose de choquant : à la grande déception de beaucoup ... je ne suis pas mort. Trois ans que ce machin prend la pou...