lundi 7 octobre 2019

Souvenirs souvenirs

Je pense que je suis pas le seul en ce bas monde à qui certains morceaux de musique évoquent certaines choses en particulier. A vrai dire c’est pas une question que je le pense, je le sais. Proust a écrit six volumes sur des trucs que lui rappelait une madeleine trempée dans du thé, normalement ça doit quand même vouloir dire quelque chose non ? Et même si c’est pas le cas, c’est moi qui rédige cet article donc j’ai le droit de faire ce que je veux ! Je vais pas dire que je suis blasé des jeux vidéos, ce n’est pas tout à fait vrai. Je pense être moins surpris qu’avant à force de pratiquer, que la quantité que Steam permet d’accumuler n’aide pas nécessairement à s’investir à fond dans un puisque le choix permet vite de passer à autre chose si on sent poindre l’ennui et qu’en vieillissant on est moins facilement émerveillé. Allez savoir … Mais c’est pour ça, je pense, qu’on a facilement tendance à se raccrocher aux jeux qu’on a connu plus jeune et qu’on a découvert comme d'énormes puceaux avec juste une boite au dos de laquelle il y avait quatre screenshots qu’il fallait sonder à la loupe pour espérer deviner de quoi ça parlait. Non pas que ce fut mieux avant, juste différent quoi. Et c’est dans ce terreau de jeunesse que se forment notamment ces fameuses madeleines évoqués plus tôt. Donc rien que pour vos petits yeux en voici quelques-unes des miennes.


Jeremy Soule - Peaceful water (Morrowind)

Aujourd’hui je crois bien que je serais incapable d’y rejouer à celui-là. Rigide comme un automate qu’on remonte à la clef, graphiquement ultra daté avec ses objets enchantés recouvert de cellophane, laborieux tant la carte est immense et les moyens de transports maigres, chiant tant les quêtes manquent de variétés et de choix offerts et j’en oublie. Mais BORDEL comment je l’ai saigné à l’époque celui-là. Je l’ai eu à l’époque de sa sortie, prêté par le fils d’un ami de mon père qui nous l’avait gentiment gravé (ouais, l’époque où les graveurs existaient …) à ceci près que … c’était une version anglaise. J’avais pas dix à l’époque donc je pense que mon anglais était équivalent à celui d’une borne de métro de Mulhouse. Mais j’avais mes ruses de sioux, notamment celle de faire appel à ma frangine plus âgée qui commençait les cours d’anglais au collège à l’époque et qui possédait en conséquent quelques rudiments. J’observais attentivement ce qu’elle faisait quand elle jouait, je retenais ses choix de dialogues puis quand c’était à mon tour d’avoir l’ordinateur je reproduisais le tout sur ma partie à moi. Enfin sur l’une des quarante que j’avais commencé, faisant des persos totalement random et foireux qui mourraient très vite face au premier ennemi venu parce que je ne comprenais pas que sans la compétence qui va avec, une grosse hache c’est impressionnant mais ça sert à rien d’autre. Et j’y ai passé bien des heures, à errer dans la campagne, arpenter les diverses villes et taper à peu près tout ce qui passe, ancrant sa bande son dans ma jeune caboche. Et ce morceau dans le genre … suffit que j’entende le début, je ferme les yeux et je revois tout. La côte de Seyda Neen, Arill qui m’escroque parce que j’ai un score de pygmée en marchandage, l’anneau de Fargoth, la fois où j’ai essayé de tuer un échassier des marais, le danger que représente un scrib et j’en oublie … Des bons souvenirs.

Michael Hoenig - Romance (Baldur’s Gate 2 - Shadows of Amn)

Baldur’s Gate 2 … est le meilleur jeu du monde. Fallait que je le dise et que ça sorte. Je le pense du fond de mon cœur et quiconque prétend l’inverse est un mécréant de la pire espèce qui boit des Nespresso goût vanille. TOUT mon imaginaire prend à un moment ou à un autre sa source dans ces jeux là. Les groupes de compagnons ? Baldur’s Gate. Le médiéval fantastique ? Baldur’s Gate. L’héroïsme ? Baldur’s Gate. Les objets magiques légendaires ? Baldur’s Gate. Les dragons super intelligents et menaçants ? Baldur’s Gate. Errer dans une campagne hostile où le danger guette ? Baldur’s Gate. Les vampires ? Baldur’s Gate. Le rapport à la divinité ? Baldur’s Gate. Les donjons ? Baldur’s Gate. Les guildes de voleurs ? Baldur’s Gate. Les histoires d’amour ? Baldur’s Gate. Baldur’s motherfucking Gate. La découverte du premier fut une immense claque retournée de cowboy pour le morveux que j’étais (j’avais même pas 8 ans je dirais) et encore maintenant si vous me lancez dessus je peux en parler pendant des heures. D’ailleurs pour être tout à fait franc j’ai fait le coup un paquet de fois au Lobbyisé qui doit encore en avoir des PTSD. Mais je digresse un peu trop là. J’ai évoqué en dernier les histoires d’amour, et il faut savoir, pour les plus jeunes, que c’est Baldur’s Gate 2 qui a amené la romance dans les jeux vidéos à la reconnaissance qu’elle a aujourd’hui. Ho bien sur ça se faisait déjà à l’époque dans les RPG japonais, mais l’explosion dans les jeux occidentaux vient de là. En l'occurrence ici on a le thème de deux des romances féminines, compilé en un seul morceau (le jeu se contente d’en mettre une seule moitié en boucle) correspondant à Aerie et Jaheira. Et ces deux morceaux en un ne sauraient mieux résumer la personnalité des concernées. Aerie est un personnage assez jeune et assez innocent, la plupart de ses interactions sont justement sur sa découverte d’un monde extérieur au sien et ça se sent assez bien. D’abord pour l’usage de la harpe assez sautillante qui suggère ainsi son innocence et son goût de la découverte. Puis arrive les cordes frottées qui instillent une pointe de nostalgie et de tristesse, comme pour indiquer, et elle en parle souvent, tout ce qu’elle a perdu de sa vie d’avant. Puis on arrive à la partie consacrée à Jaheira et tout de suite le ton devient nettement plus mélancolique. Tout est dans les cordes, lesquelles servent montrer la désillusion du personnage et ses conflits internes. En effet, elle perd son mari au tout début du jeu et à de nombreux moments elle questionne ses principes et le monde qui l’entoure. J’ai souvent pensé qu’on pouvait lire dans Jaheira un personnage qui essaye de sortir d’une dépression. C’est peut-être moi qui extrapole cela dit … Quoi qu’il en soit chapeau bas à Michael Heonig, un compositeur allemand qui n’a rien sorti depuis 2003 pour un live de Tangerine Dream et c’est à peu près tout, quelques compositions pour des films, pour un train fantôme et puis c’est tout. Ce mec reste un mystère que j’ai jamais su élucider d’ailleurs. Mais qu’est-ce que c’est bien Baldur’s Gate ...

Home Sweet Home de Beyond Good & Evil

Beyond Good & Evil est sorti en 2003, je crois que je l’ai eu quelques années après sa sortie, dans un boîtier avec 4 CD, dont un qu’on a paumé en l’installant avec ma sœur, ce qui fait qu’on n’a pas pu y jouer pendant un moment, incapable qu’on était de finir l’installation. Et puis on a enfin pu mettre la main dessus et on s’est lancé. C’était une époque où on jouait à deux, autrement dit un qui tient les commandes et l’autre qui conseille/commande. Et dans le genre on y est resté un bon bout de temps sur ce jeu. Entre autre à cause de son boss de fin ridiculement dur comparé à tout le reste du jeu (je sais pas trop à quoi ils ont pensés en le faisant d’ailleurs). Quoi qu’il en soit, l’univers du jeu reste enchanteur, mené par la main de maître de Michel Ancel, l’homme qui enfanté Rayman quand même. Puisant notamment dans un univers dont le visuel rappelle beaucoup Hayao Miyazaki (les animaux anthropomorphes, la présence de persos mécaniciens et d’extraction sociale humble, la contemplation de la nature, l’importance de la faune, le cochon … en fait il ne manque que la gelée) c’est juste un plaisir à partager. Et puis il y a l'hovercraft … C’est le principal moyen de transport du jeu, histoire d’aller autant sur terre qu’en mer. Et c’est sur les mers que le jeu trouve une part de sa magie : par sa bande-son. Composée par Christophe Heral qui avait essentiellement travaillé pour des courts-métrages, des téléfilms et du petit budget jusque là c’est juste du miel pour l’oreille. Extrêmement variée (ça va de Propaganda à Mamago quand même) y’en a pour tous les goûts mais j’ai porté mon choix sur Home Sweet Home qui sert à accompagner les voyages en mer. Et c’est juste ultra agréable et relaxant de glisser doucement sur l’eau sur ses petites notes de piano, c’est calme, doux et paisible. J’ai déjà utilisé ce morceau pour me détendre le soir avant d’aller me coucher. Essayez vous verrez que ça marche.

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