J’ai fait un peu plus tôt dans le mois où j’écris ça, un article spécialement consacré à se détendre en musique. Le tout placé sous la bannière de la cool attitude et de la détente pépère. Et vraiment j’aime beaucoup la sélection que j’ai fait, je me suis rendu compte cela dit qu’il manquait quelque chose. Quelque chose de plus … délicat, de plus doux et de plus planant. Quelque chose qui transporte au loin et qui évoque plus la douceur et pourquoi pas la sensualité que “juste” la détente. Ou alors on est sur une définition approfondie du mot détente et auquel cas … bah ça peut marcher aussi en fait.
Massive Attack est un groupe assez fascinant à suivre à travers par les époques. Notamment parce qu’en tendant l’oreille et en lisant ce qu’il se passait à chaque album on réalise à quel point ce n’est pas un groupe en fait. En effet l’histoire de Massive Attack démarre avec un collectif de graffeurs/DJ/breakeurs dont émergent cinq personnes : Grant Marshall, Robert Del Naja, Andrew Wolves, Shara Nelson et Tricky (de son vrai nom Adrian Thaws) lesquels fondent Massive Attack à proprement parler et sortent l’album Blues Lines en 1991. Et puis Shara Nelson fout le camp pour des histoires diverses et variés qui ne nous intéressent pas. Ils sortent ensuite à quatre Protection qui reste un album certes influencé trip-hop mais qui reste dans un style à base de samples de funk/soul/jazz de l’époque (même si le tout sonne assez dub/reggae en fait), on est en 94 et (Run DMC a marqué plus d’un esprit) puis Tricky lui aussi claque la porte. Et arrive Mezzanine, leur meilleur album à mon goût. Del Naja prend les manettes et impose sa personnalité, nettement plus rock et new wave (je serais méchant je dirais que c’est le seul blanc du groupe, mais je suis pas comme ça) et impose un son plus instrumental (notamment parce qu’il en avait marre de devoir casquer pour les droits de sample dans les morceaux) ce qui pousse Wolves à dire merde et à partir. Marshall lui aussi baisse la tête à part sur quelques morceaux (on lui doit la présence d’Horace Andy sur le morceau Angel notamment). Je pourrais parler très très longtemps de Massive Attack, de ses différents albums et influences donc je vais m’arrêter là. Retenez juste (pour l’instant) que Mezzanine est le moment où Del Naja impose sa domination sur le trio. Et c’est comme ça qu’on obtient Black Milk, un morceau envoûtant et ultra sensuel qui est parmi mes préférés en ce bas monde. Chanté par Elizabeth Fraser, chanteuse des Cocteau Twins (quand je vous parlais d’influence new wave …) et ponctué par des scratchs discrets (je pense qu’il y a là une des traces de Wolves et ses influences hip-hop) je trouve que c’est juste un morceau … magnifique. Et j’ai pas d’autres mots, donc écoutez et savourez.
Brian Jonestown Massacre est à 50% un groupe maudit au génie non reconnu. Le 50% restant c’est des gros cons mené par un as des gros cons : Anton Newcombe. Ouais y’a qu’à peu près comme ça que je peux décrire ce groupe. Fondé dans les années 90 à San Francisco, c’est assez dur de qualifier leur musique, quelque part entre le psyché, l’acid rock, la musique garage et l’alternatif, je vais donc me contenter de vous dire de choisir ce qui vous plaît, surtout en fonction de l’album (sérieusement, essayez de me dire à quel genre correspond ce morceau là ?). Soyons tout à fait honnête, une bonne part de leur créativité vient de la drogue. On est milieu 90 et c’est l’époque de l’héroïne à tout va, cet écervelé de Kurt Cobain, Bradley Nowell, Phil Anselmo, Al Jourgensen, Lane Staley et je sais que j’en oublie un sacré paquet. Tony O’Neil, un écrivain plutôt intéressant raconte notamment dans un de ses bouquins très inspiré de son vécu que ça se droguait à tout va et que tout le monde pétait un câble. L’exemple qui me revient en tête c’est quand l’équivalent d’Anton (appelé Atom dans le bouquin, subtil n’est-ce pas ?) envoie lui chercher du jus d’orange à 1h du matin alors qu’ils répètent dans les hauteurs d’Hollywood et qu’il y a pas une supérette à la ronde. Mais assez d’anecdotes, parlons plutôt musique ! Anemone donc, qui n’est hélas pas un morceau hommage à la troupe du Splendid. On y parle, chanté par Mara Kaegle (sur laquelle je n’ai rien trouvé en termes de passif ou d’histoire) d’amour, de séparation et de dépendance à l’autre. Ouais en fait c’est pas très très joyeux. Mais la patte psychédélique est juste imparable, entre la boucle de tambourin et les riffs de guitare qui rappellent du Jefferson Airplane en mieux c’est juste complètement aérien. Et allez savoir pourquoi, le clip fanmade d’une camionnette qui arpente les rues de Bunker Hill dans les années 40 (d’après ce que j’ai pu cherché, la fourchette est placée entre 46 et 48) ajoute un cachet au tout. Ça … marche, voilà tout.
Mon premier contact avec Deftones c’était … genre 2008, je découvrais le neo-metal et tout ce qui allait avec, tout en bouffant des films de vampires et Anne Rice au passage, jeune ado tourmenté que j’étais. Le premier morceau d’eux que j’ai mangé dans la face c’était Change qui m’a retourné l’esprit. Y’avait un truc dans leur façon de jouer, de chanter et d’arranger tout ça. Et puis j’ai grandi et j’ai fait connaissance avec mon meilleur ami de lycée qui m’a fait découvrir le black metal, j’ai donc laissé Chino Moreno et ses copains pour écouter Dimmu Borgir. Jeune sot que j’étais … Puis sont arrivés les années étudiants et quelqu’un de ma promo de fac m’a remis sur les rails en me faisant écouter un album entier à eux, ça devait être White Pony je crois. Et si je connaissais déjà Change, je me suis prit l’intégralité du CD dans la tronche, que ce soit Digital Bath ou leur morceau avec Maynard James Keenan (toujours dans les bons coups lui …), j’ai donc enchaîné sur les précédents, selon mon pote les nouveaux sentaient les pieds, lui aussi était un jeune sot en fait. J’ai changé d’études un an après et c’est à l’époque que j’ai commencé une relation avec quelqu’un … qui était une fan de Deftones revendiquée. Elle a juste eu besoin de faire une moue boudeuse et déçue pour que je me passe l’album Diamond Eyes, qui est juste extraordinaire je tiens à le dire. Et nom de dieu qu’on a écouté ce morceau là. Ce qui l’a rendu particulièrement dur émotionnellement quand on a rompu mais ça c’est la vie. Il m’a fallu quelques années avant d’y revenir et de le savourer à nouveau. Et je trouve ça toujours aussi magnifique, Chino Moreno y met une telle émotion que je pourrais presque croire que c’est moi qui parle avec mon cœur brisé de l’époque, essayez de lire les paroles et tirez en le sens que vous voulez, je les ai toujours trouvé superbes. Et bien entendu la musique elle même devrait parler jusqu’aux fonds de vos tripes si vous avez un minimum de sensibilité, c’est juste … quelque chose. Écoutez ça dans le noir, un soir allongé sur votre lit et vous comprendrez sans doute quelque chose à la vie. Ça a bien été le cas pour moi.
je contre avec
RépondreSupprimerBig Calm de Morcheeba
https://www.youtube.com/watch?v=jsWkPsVpe0Y
Last Day d'Unida
https://www.youtube.com/watch?v=akiwKaR4pmk
et Famous Monsters de Saliva
https://www.youtube.com/watch?v=G_jUP7TgWrE
de rien