lundi 21 septembre 2020

Bring the crew

Si vous mettez plusieurs guitaristes dans la pièce ça va faire du bruit. Beaucoup de bruit. Et sans doute que tout le monde va vouloir jouer en même temps que les autres. Et donc faire encore plus de bruit. Sauf si vous faites un de ces événements où 600 mecs jouent la même musique, mais bon ça c’est pas franchement un truc que j’ai envie d’avoir sur album et de me passer tout la journée. Pareils pour les batteurs, les bassistes, les trompettistes, les claviéristes, les saxophonistes et je n’ose parler des contrebassistes. Alors pourquoi je parle de ça ? Hé bien il se trouve qu’il y a un cas de figure où mettre des musiciens ensembles dans une pièce ça donne quelque chose de bien. C’est quand les individus utilisent leurs voix. Bon j’exclue l’opéra de la chose parce que l’opéra m’a toujours fait le même plaisir auditif que l’introduction de verre pilé dans mon tympan mais détail que cela. Et quand on parle d’usage de la voix en groupe, en général soit je pense à une chorale … soit à un bon posse cut de rap. Pour ceux qui ne savent pas, au fond là, prononcez le à l’anglais (possi ceut) avec un accent new-yorkais pour vous mettre dans l’ambiance. Le terme désigne tout bêtement un morceau de groupe où plusieurs rappeurs se partagent le micro, en général avec une certaine émulation vu la pression de groupe que ça amène. Et rien que pour vous une petite sélection de posse cuts que j’aime beaucoup. Oui c’est les deux seuls critères et je le vis bien.

Hit’em High - Coolio/B-Real/Method Man/LL Cool J/Busta Rhymes

Gamin j’ai adoré Space Jam. Non vraiment. Ça me faisait rire, je trouvais le rythme cool, le concept marrant. Et pis j’étais un gosse donc un rien m’épatait. Et puis le temps est passé, je ne l’ai pas regardé depuis plus de 10 ans je pense. Internet est passé par là, j’ai entendu tout le mal que les gens avaient à en dire, mais j’ai continué de l’aimer parce que je vais pas me laisser emmerder parce qu’internet a décrété ceci ou cela. Et puis un jour, je ne sais plus pourquoi, j’ai jeté un coup d’oeil sur la fiche du film avec un regard d’adulte. Et c’est là que j’ai réalisé que la bande son claquait sa maman. I Believe I Can Fly de R. Kelly a été spécialement composé pour ce film nom de dieu ! Et il y a Hit’em High. Déjà, tout simplement, c’est un très bon morceau en lui même. a part Coolio qui est un peu en dessous comparé aux autres, tout le monde balance un gros couplet, que ce soit Method Man avec son assurance fringante, B-Real et sa voix nasillarde inimitable, LL Cool J (avant qu’il se dise qu’NCIS c’était un bon gagne pain) qui crache du feu et surtout, surtout Busta Rhymes qui déborde de cette énergie furieuse que seul le défunt ODB savait atteindre. Rien que ça c’est un bon argument. Mais on est en 97 et c’est encore plus fou. Coolio a sorti Gangsta’s Paradise (son immense carton), Method Man est entre les deux Tical (et si le second est décevant, le premier est une tuerie intégrale), Busta sortira son deuxième juste après la sortie du film et ravagera le paysage new yorkais, pareil pour B-Real et Cypress Hill qui vont sortir Temple of Boom, un album dont le rap latino américain ne s’est pas encore affranchi. J’ai du mal à trouver un équivalent actuel pour vous dire à quel point il y a de la puissance de l’époque dans ce morceau. Donc écoutez le encore et encore.

Ain’t Hard to Find - 2Pac, E-40, C-BO, D-Shot, Richie Rich

On reste dans la même époque mais de l’autre côté des États Unis avec 2Pac. Je pense que je n’ai pas franchement besoin de présenter l’individu. Et si vous ne connaissez vraiment pas, faites quelques recherches, ça musclera vos cerveaux. All Eyez On Me sort en 1996, après que 2Pac soit sorti de taule et enfermé en studio pour pondre des morceaux comme un stakhanoviste et pond rien de moins qu’un double album en 5 mois de boulot (plus tous les morceaux qui finiront sur The 7 Day Theory sorti après sa mort). Parmi les morceaux les plus connus de l’album on citera California Love, How Do U Want It ou Ambition as a Ridaz. Mais j’avais envie de parler de ce morceau là. Parce qu’il y a une petite histoire derrière. Beaucoup lient l’histoire du sieur Shakur à Los Angeles, ce qui est cohérent vu qu’il a quand même sorti un morceau sobrement titré To Live and Die in L.A.. Mais il faut savoir qu’à la base il a grandi à Oakland puis a bougé à San Francisco où il s’est lié à pas mal de monde notamment avec le manitou local Too Short et le grand parrain de tout ça : E-40 (ce mec est encore actif aujourd’hui et sort un double album par an bordel). Et l’amitié restera jusqu’aux années Death Row vu qu’il invitera tout le monde sur le morceau dont je vous parle là. E-40 ramènera son frangin D-Shot avec que leur cousin B-Legit (quand on vous dit que le rap c’est une grande famille …) et Richie Rich qui venait de Valejo. Ce qui donne un morceau assez fascinant vu qu’il est empreint de l’énergie très Los Angeles de 2Pac mais contrebalancé par l’instrumentale et les flows des autres qui sonnent nettement plus Bay Area. Un morceau très cool, à écouter quand il fait beau pour se sentir comme un boss playa homie.

That’s Coke - La Coka Nostra

La Coka Nostra c’est l’histoire d’une bande de blancs de 40 ans pas contents avec des bides à la bière et des théories du complot en stock et d’un membre de Limp Bizkit. Dit comme ça ça ressemble vraiment à une très mauvaise blague et/ou à un groupe de merde. Y’a un truc vrai dans cet histoire : ils n’ont jamais réussi à sortir un album à la hauteur de la somme des talents impliqués mais c’est un détail que cela. La Coka Nostra est né du microcosme gravitant autour de Danny Boy, autrefois membre de House of Pain qui était resté à trainer à Los Angeles tandis que tout le monde suivait ses projets. De fil en aiguille il en est venu à se lier à pas mal de monde, tant et si bien que ça lui a donné envie de refaire de la musique. Et c’est ainsi qu’on se retrouve avec Ill Bill de Non Phixion (dont je vous avais déjà parlé), DJ Lethal de Limp Bizkit, ce qui n’est guère surprenant il avait été autrefois dans House of Pain avant, Everlast de … House of Pain, à un moment je soupçonne que Danny Boy était nostalgique de se retrouver avec ses copains, et Slaine, un mec de Boston connu à l’époque pour faire des battle de rap dans la rue qui finissaient en baston pour un oui ou un non, le fait que ce soit un alcoolo patenté n’a pas dû aider. Et au bout de trois ans à enregistrer, oui trois ans parce que Danny Boy insistait pour que tout soit enregistré avec tout le monde au studio, jamais par mail et autres, ils sortent leur premier album. Qui fut pas extraordinaire pour être franc, trop de morceaux chantés et pas assez de rap bien énervé comme les extraits sortis avant le laissaient croire. Mais il y a That’s Coke sur l’album, et ça c’est important. C’est en écoutant ça que je comprends pourquoi avoir tout le monde dans le même studio était important. Tout le morceau est construit sur le fait que chaque membre envoie quatre mesures et passe la main au suivant, chaque fois sur des jeux de mots à base de poudreuse et d’armes à feu. C’est pas Le meilleur morceau de rap du monde, c’est certain, mais la structure et l'énergie font que ça marche du feu de Dieu. Hélas La Coka Nostra perdra deux membres après ce premier album et avec une forme d’énergie qui faisait son charme.

lundi 7 septembre 2020

Ressources #1 : Vercrambre Ap-Aife

J'inaugure ici une énième nouvelle section : celle des Ressources. Étant donné que Até et moi jouons pas mal aux jeux de rôles et tout ça, je me suis fait la réflexion que proposer des aides ou du contenu en rapport avec tout ce qu'on apprécie pourrait être apprécier. Donc voici, rien que pour vois, à venir, divers articles où l'on vous fournit tout un tas de choses. En l'occurence là, ce sera un personnage pré-tiré.

Vercrambre Ap-Aife : épéiste à deux lames, obèse, malchanceux et moche. Pour Hellfrost.

Attributs :
Agilité : D8, Âme : D6, Force : D6, Intellect : D6, Vigueur : D6

Compétences :
Combat D8, Equitation D6, Jeu D6, Perception D6, Sarcasme D6, Soins D8

Langues : Anari, Trader, Hearth Elves

Handicaps : Obèse (Allure -1 et 1D4 de sprint, Résistance +1), Malchanceux (un jeton en moins) et Moche (Charisme -2)

Atouts : Ambidextre (pas de malus à l’autre main), Combat à deux armes (pas de malus à une double attaque)

Charisme : -1 Allure : 5 Parade : 6 Résistance : 6

Historique : Les Nornes ne se sont pas penchés sur le berceau de Vercrambre, ou alors une seule sur les trois aime-t-il à dire. Né dans le petit village de Odda, dans les Freelands. En effet, dès son plus jeune âge il fit preuve d’une malchance à toute épreuve, toujours à tomber dans les flaques avec des vêtements neufs, à manger les mauvaises baies qui le faisaient courir aux latrines sous les rires de ses camarades de jeux ou à se faire charger par les chèvres du pâturage d’à côté. C’est cette permanente infortune qui lui offrit son visage tel qu’il est aujourd’hui. Alors qu’il chahutait avec ses amis dans l’arrière cour de sa mère, l’un d’entre eux le poussa vers le lieu de travail maternel : les ruches, cette dernière étant apicultrice. Son visage tripla de volume et il failli mourir du nombre de piqûres, sans parler de la réaction allergique qui le piégea au lit pendant plusieurs mois. C’est d’ailleurs de là que naquit son embonpoint : folle d'inquiétude pour son unique enfant, sa mère se mit à le couver et à le gâter, pas une journée ne passait sans une friandise ou une platée entière de gâteau et son tour de taille s’en ressenti. Une fois sa convalescence finie sa prise de poids et les marques de son accident firent de lui la risée des autres enfants. La Ruche, Le Gâteau au Miel, Bonhomme Abeille et autres surnoms cruels se mirent à pleuvoir. Blessé et triste, le jeune Vercrambre se replia sur lui même et passa de plus en plus de temps en bordure de la forêt qui jouxtait le village, à jouer avec des cailloux et à parler aux arbres.

Une forêt où il fit une rencontre qu’il allait déterminer bien des choses pour son avenir. Alors qu’il jouait, une énième fois, à compter les racines d’un grand chêne, il vit quelque chose bouger plus loin. Curieux, il décida d’aller voir plus près, se faisant il vit une patrouille d’elfes, fascinés il les observa, notant chaque détails. Que ce soit leur façon de marcher, de porter leurs armes, leur langue, et surtout, surtout la façon dont le bretteur qui les menait semblait danser quand il tirait ses deux lames pour s’exercer à l’escrime. Fasciné par ce qu’il avait vu, il décida que c’était là ce qu’il voulait être plus tard. Il se mit alors à méticuleusement répéter chaque mouvement qu’il avait vu, combattant des ombres et des sapins avec un balais cassé en deux dans la forêt, à répéter des bottes maladroites et des feintes balourdes, espérant secrètement revoir la même patrouille d’elfes. En vain bien entendu, toutes ces années il ne revit jamais un seul habitant des bois, écureuils mit de côté. Les années passèrent et ses passes d’armes continuèrent, jusqu’à ses dix sept ans où il revit enfin la patrouille. Ils n’avaient pas changé d’un trait, à part une cicatrice sur le visage d’un, ou une armure plus usée que la fois précédente. Fou de joie il bondit à leur rencontre et leur demanda de l’initier à leur art. S’ensuvit une longue minute de silence inconfortable avant que les elfes éclatent de rire. Blessé au plus profond de son ego il dégaina son demi balais et bondit pour infliger ce qu’il pensait être la raclée de sa vie au meneur, lequel boucla l’affaire en trois bottes. La première coupa son arme improvisée en deux dans le sens de la longueur pour s’arrêter pile avant ses doigts. La seconde trancha son ceinturon pile à la boucle et le laissa cul nu. La troisième le frappa derrière l’oreille et le mit à terre avant qu’il ait pu comprendre les deux précédentes. L’elfe rengaina ses deux épées et lui dit, dans un anari maladroit mais néanmoins chargé de mépris, qu’aucun humain n’était digne d’apprendre l’art des danselames elfes avant de s’en aller. Ce qui était censé être une leçon n’eut cependant pas l’effet escompté. L’elfe avait raison sur un point : sa technique était lamentable et il avait encore beaucoup à apprendre, et si les elfes de la forêt de Odda ne souhaitaient pas lui apprendre l’art des danselames, d’autres le feraient. Encore plus déterminé dans son but il intégra la milice locale, désireux de s'aguerrir à la pratique des armes et des batailles en général. Son introduction fut source de nombreuses moqueries, mais ceux qui ricanaient découvrir vite que si un elfe avait facilement le dessus sur lui, il n’en était pas forcément de même pour tout le monde, frapper les arbres payait un minimum en fait, le tout combiné à un don pour la pique plus affuté qu’il n’y paraissait. Fort de ces deux atouts, il se fit petit à petit sa place parmi ses camarades, apprenant l’usage des lames et des haches ainsi que la discipline de troupes. Il y resta jusqu’à ses vingt-cinq ans et prit ensuite la route, laissant son village derrière lui. Il vend ses services en tant que mercenaire et garde du corps, tout en cherchant à la fois à perfectionner son art et, un jour peut-être, rencontrer quelqu’un qui lui apprendra ce fameux art des danselames.

Apparence : Même s’il a travaillé sa forme physique et n’est pas juste gras, Vercrambre a gardé de “bons restes” de son amour des gâteaux au miel, il dépasse facilement les 100 kilos, pour un mètre 68. Son crâne est rasé de près et son visage grêlé de cicatrices de piqûre d’abeilles qui ne sont jamais totalement résorbé. Il porte un bouc tressé en deux nattes noires. En terme de vêtements il s’habille sobrement, de gris ou bleu foncé, toujours avec une épaisse cape de fourrure. Ses deux haches, Griffe D'Ours et Poing de Géant, sont passées à sa ceinture.

Portrait :
Dessin fait sur commande par Claire Delépée
 

Attitude : En dépit des nombreuses claques que la vie lui a envoyé, Vercrambre est un individu optimiste. Le cœur de sa philosophie réside dans le fait que si ça ne marche pas aujourd’hui, il n’y a qu’à travailler durement pour l’avoir demain. Et si quelqu’un ne peut s’en sortir seul, il n’y a qu’à lui tendre la main comme l’ont fait, bien à leur façon, la troupe d’éclaireurs elfes. L'oppression d’autrui a par contre le don de le sortir de ses gonds, sans doute les restes d’avoir été la victime de choix de toutes les petites brutes de son village. Et si vous voulez vous mettre dans ses bonnes grâces : offrez lui un bon repas.

Matériel : Deux haches à une main (Force +1D6), une cape en fourrure (+1 aux jets de vigueur pour résister au froid), briquet et amadou, un sac à dos, une outre, une semaine de rations, une pierre à aiguiser et 22 écus.

L'état des lieux

Je vais annoncer quelque chose de choquant : à la grande déception de beaucoup ... je ne suis pas mort. Trois ans que ce machin prend la pou...