Quand j'ai commencé à écrire mon article sur toutes les reliques que j'avais créé, à la base c'était sensé être un unique et long article. Et puis plus la matière venait, plus je retrouvais des papiers et des notes sur le sujet (CTRL + F sur Skype ça fait des miracles d'ailleurs) plus c'était massif. A un moment je me suis dit que j'allais noyer l'attention et le lecteur si je servais un immense pâté. Donc j'ai décidé de scinder en deux parties. Voici la deuxième rien que pour vos petits yeux.
La chaîne de maintien
Le deuxième scénario que Dwarframe a
joué avec nous fut pour lui plusieurs heures à être le dindon de la
farce. En effet, son perso fraîchement commencé se retrouvait très
souvent à court de souffle et finissait dans les pommes bien plus
souvent qu’à son tour. Combiné que c’était ses débuts en tant que
huckster et que ses sorts lui buvaient ce même souffle à vitesse grand
V. Il faut savoir que plusieurs sorts, s’ils sont maintenus en continu,
grignotent petit à petit cette précieuse ressource du joueur. Et comme
je l’ai dit en parlant de la flûte, des fois je suis frustré de l’état
des règles et je m’arrange pour contourner la chose avec mes petites
astuces, sans pour autant tordre le cou du système lui même. Et du coup,
comme pour la flûte j’ai fait ma relique maison pour ça. Encore et
toujours l’idée n’est pas de briser le système, le pouvoir se doit
d’avoir une contrepartie (je pense qu’il y aura un jour un article sur
le prix de la puissance). A nouveau une longue réflexion fut entamée et
par des suites logiques j’en suis arrivé à ça : qu’est-ce qui retient
une chose ? Une chaîne la plupart du temps. Qu’est-ce qui peut retenir
un sort chez un magicien distingué ? Une chaîne … de montre. Oui, des
fois mon train de pensée est aussi simple et stupide que ça.
Un huckster élégant ne sort jamais sans |
En
terme d’histoire, j’avais gribouillé quelques lignes sur le fait
qu’elle avait été la propriété d’un huckster qui serait mort d’une crise
cardiaque en lançant plusieurs sorts maintenus en même temps, ancrant
au prix de sa vie sa prouesse dans la légende. Et comme tout marche à
base d’histoire dans Deadlands, la chaîne de montre qu’il tenait
au moment de sa mort aurait été imprégné de ce pouvoir. J’ai juste eu un
conflit personnel quant aux pouvoirs exacts de cette chaîne. Je
m’explique : très souvent pour parler de Deadlands sans spoiler
mes idées aux joueurs j’en cause avec un ami belge. Si nous n’avons pas
les mêmes philosophies en terme de façon de maîtriser, ses conseils
m’ont été souvent assez utiles. Et quand je lui en ai parlé, son son de
cloche n’était pas tout à fait le même que le mien. En gros, si nous
étions d’accord pour le fait que la chaîne maintenait un sort pour le
joueur sans que son souffle soit consommé, ce qu’il subissait en
contrepartie dépendait :
- Ma version était que pour chaque round où le sort était maintenu, le joueur recevait un “marqueur”. Une fois le sort fini, la prochaine fois qu’il devait le lancer, il recevait un malus de -X, X étant le nombre de marqueurs qu’il avait reçu la fois précédente (et donc de rounds d’usage de ce sort). Rude, un peu punitif mais facile à contourner en fait quand j’y repense.
- Sa version à lui était qu’en liant le sort, pendant tout le temps qu’il était maintenu, le huckster avait une “dette”. Oui, une dette de souffle. Un certain pourcentage, lui penchait pour un dixième, était retenu par la chaîne et déduit du maximum possible du lanceur.
Les
deux versions se tenaient, et c’était bien là le souci, j’étais bien
incapable de trancher sur laquelle était la “mieux”. Donc je l’ai laissé
dans mes cartons. Ce qui est ballo, je suis sûr que Dwarframe l’aurait bien aimé ce joujou là. D’ailleurs il me hait peut être au moment où il lit ces lignes.
Le doigt vengeur
Cette relique là, pour une fois, ce n’est pas de ma faute si elle n’est pas apparue en jeu. C’est de la faute de Louis.
Oui je vous jure. Il n’en savait rien donc on le pardonne, mais c’est
de sa faute. Bon il en est le père aussi à sa façon donc je lui pardonne
de faire ce qu’il veut avec sa création. Oui, tout ça est un peu
sibyllin, mais ne vous inquiétez pas, je vais vous expliquer. L’histoire
remonte à mon tout premier mastering, oui vraiment, sur … Deadlands,
curieux non ? Ne voulant pas me prendre la tête, j’ai décidé de les
placer dans une situation qui les forcerait à coopérer entre eux,
qu’importe leurs personnages. Donc direction prison ! Leur premier but a
été évidemment de s’évader, surtout quand ils ont réalisés que le chef
geôlier était un sadique de première. Encore aujourd’hui je suis très
fier de la tension que j’ai installé à ce moment là. Ils venaient d’être
amené dans une cave puante sous le logement du directeur et assis de
force à une table qui pue le sang séché. Là on pose devant eux un
revolver et je leur tend un paquet de cinq cartes, chacun doit en
piocher une, le geôlier charge une balle dans le pistolet et fait
tourner le barillet. Je leur annonce alors que si l’un d’eux a l’As de
Pique en main, il aura la balle dans la tête. Oui, c’est une roulette
russe du Far West. J’ai senti la sueur froide dans leurs dos à ce moment
là. Chacun a eu un petit moment de roleplay quand c’était son tour
d’appuyer sur la gâchette, avec l’hésitation au moment de dévoiler sa
carte, le soulagement de découvrir qu’il avait la vie sauve et l’anxiété
des autres qui comprenaient que du coup la balle allait peut-être être
pour eux. Un très bon souvenir que ce moment. Puis est venu le tour de
Louis d’appuyer sur la gâchette. Et il a voulu jouer au héros : au
dernier moment, au lieu de poser le canon sur sa tempe il a brandit
l’arme en direction du geôlier et fait feu … pour ensuite révéler sa
carte et voir qu’il n’avait pas l’As de Pique. Clic fit le pistolet, et
quelques instants après il se retrouva sous une pluie de coups de
crosse, on se serait cru dans Voyage au Bout de l’Enfer. Voilà
que le chef geôlier sort un énorme couteau et s’approche du personnage
de Louis, je me met à partir en impro totale en plus, ma toute première,
et je me dis que cet acte de rébellion ne doit pas rester impuni. J’ai
le cerveau qui tourne à deux cent à l’heure et j’attrape la première
idée en vol. Je demande donc, dans le personnage, s’il compte un jour se
marier, et ce avec une voix de sadique. Tout le monde a un mouvement de
recul, pensant que je vais sûrement châtrer son personnage. Encore
heureux pour tout le monde, j’ai tenu à être plus original que ça : d’un
coup de couteau, voilà l’annulaire de Louis qui s’envole.
J’ai pas envie de vous montrer un moignon donc voilà des fingers |
Et
puis l’histoire continue son cours. Ils s’évadent de prison et partent
en cavale mais ce fameux doigt me reste. Surtout que je sais que le
final est un affrontement entre eux et le geôlier devenu fou, et ce
fameux doigt coupé plane toujours (métaphoriquement bien entendu). Sans
doute inspiré par l’histoire de la main de singe dans XXXHolic (un
épisode particulièrement flippant d’ailleurs) je voyais bien ce bout de
doigt desséché devenir quelque chose. Quoi je n’en avais aucune idée.
Mais l’idée était là, j’ai songé un moment à une espèce de “boussole de
la vengeance” où le moignon indiquait la direction de l’ennemi dont le
porteur voulait se venger. Quelque chose d’étrange et d’un peu malsain.
Mais rien ne me venait, et je me suis dit que c’était pas bien grave, il
allait bien garder son doigt et entre temps moi je me débrouillerai
pour trouver une idée. Eh bah non. Après que le geôlier soit mort,
abattu par un échec critique d’un de ses sbires, le père Louis s’est
acharné sur son cadavre, le bombardant de coup de pompes avant de lui
enfoncer son moignon de doigt dans le gosier et de balancer le cadavre à
bouffer aux crocodiles. Quand je vous disais que c’était de sa faute
...
Kusanagi
Cette idée là est née … d’un gros vol en fait. Un vol justifiable parce que Deadlands l’avait
fait bien avant moi sur d’autres éléments du même genre. Donc je ne
suis pas totalement coupable de ça. C’est juste que j’ai pris la
première inspiration qui venait. L’inspiration en question c’est The Darkness 2.
En tant que jeu vidéo il n’est pas parfait, mais plusieurs éléments de
background sont sympas. Parmi eux un des personnages du mode coopératif :
Inugami. En gros c’est le personnage du samouraï qui se bat au
corps à corps avec un katana. Et c’est pas n’importe quel katana ! On a
ni plus ni moins que Kusanagi en personne. Si vous ne savez pas ce qu’est Kusanagi,
pour vous la faire courte c’est une épée ancestrale japonaise qui est
un des regalia de l’Empereur et dont on ne sait pas si l’arme est réelle
ou non et à quoi elle ressemble. Par contre en terme d’aura c’est Excalibur là
bas. D’ailleurs je parle bien d’épée parce que le peu de sources
historiques dont on dispose dessus tendent à dire que c’est une arme qui
remonte au IIème siècle après Jésus Christ, donc pas un katana comme
beaucoup s’y trompe. Et ce beaucoup inclut moi au départ, et The Darkness II.
Faut l’admettre par contre, le design de la chose a du style |
A l’inverse, Stan Sakai et sa très bonne série Usagi Yojimbo on
y voit quelque chose qui ressemblerait plus à ce que l’épée serait
“vraiment”. Oui c’est pas très utile comme précision mais j’aime
beaucoup Stan Sakai donc j’en parle ici. Lisez Usagi merde !
La version de Sakai |
Encore
et toujours, je la voyais bien avoir fait le voyage avec un samouraï
exilé, aussi improbable que soit le cas de figure. Cachée quelque part
dans le Labyrinthe de la Californie, c’aurait été aux joueurs de la
trouver et de la brandir fièrement. Pour quoi faire ? Quels pouvoirs
elle aurait eu ? Absolument aucune idée. Je me suis dit que ça aurait pu
faire cool dans une campagne officielle du nom de The Flood vu
l’objectif final et son ampleur. Mais l’aspect mécanique … Macache.
Mais je tenais au moins à dire qu’il avait existé la possibilité que Kusanagi existe dans mon Deadlands. Et ça c’est important.
Le sabre du mort
L’histoire remonte à loin, quasiment deux ans maintenant. Je me sens vieux quand je dis un truc pareil, surtout que j’ai pas vu le temps passer depuis. Ce fut le premier scénario qu’on a joué avec le second groupe sous sa forme actuelle, à savoir Louis, Até et Dwarframe (Le Lobbyisé est arrivé en back up y’a peu pour une histoire à la con qui n’a pas eu lieu d’être au final mais ça c’est un détail). Et parce que je voulais pas me prendre la tête j’ai décidé de leur faire jouer le scénario du livre de base. Après tout, et c’est encore un peu le cas maintenant, ce groupe n’avait pas vraiment de ligne scénaristique fixée. Donc j’ai pris un peu ce qui me tombait sous la main à l’époque. Et au final je n’ai aucun regret à ce sujet parce que fut dantesque. C’est dans ce scénario que sont nés plusieurs de nos mythes et légendes, dont on vous parlera ou non si on est sympa ou pas. Parmi ceux-ci les relations de Louis avec les forces de l’ordre, Dwarframe qui ventile, l’amour de Até pour les explosifs, un certain fusil et ce qui fut littéralement un punchline pour son auteur. Je me contente de teaser tout ça, ce n’est pas le sujet ici. Dans ce scénario, l’antagoniste principal était un fantôme de capitaine de cavalerie unioniste revenu d’entre les morts pour exercer sa vengeance sur ses assassins, devenus des locaux importants. Tout d’abord en récupérant ses anciennes affaires puis en levant une armée de morts-vivants pour massacrer la ville. Ce qui donna une bataille tout à fait épique, des jets de dés improbables et Dwarframe qui rote du whisky alors qu’on aspire son âme. Encore une fois il faudra qu’on en parle dans d’autres articles, il y a tellement de matière et d’histoires à raconter là dedans … Ce qui nous intéresse ici c’est ce qu’a laissé derrière lui ce fantôme, à savoir son sabre de cavalerie et un vieux pistolet. Le pistolet a fini dans la collection que se ballade le personnage de Dwarframe parce que … voilà. Et c’est Até qui a prit le sabre, et au moment où j’écris ces lignes, son perso le porte toujours à la hanche.
Pour ceux qui ne savent pas à quoi ressemble un sabre de cavalerie |
Je l’ai déjà dit plusieurs fois, dans Deadlands les pouvoirs d’un objet viennent de sa légende ou des circonstances qui l’ont entouré. Et c’est assez naturellement qu’on a évoqué à un moment avec Até le fait que son sabre devienne une relique. Au final ça ne s’est pas fait, mais j’ai quand même fait quelques conjectures sur ce qu’aurait pu être ce fameux sabre de cavalerie. Il y a eu en gros deux pistes importantes :
- La première venait de moi, et j’étais simple pour le coup. Étant donné que le sabre avait servi un capitaine et était donc un symbole de commandement ça me paraissait cohérent qu’il donne cet atout à son porteur. J’hésitais à matérialiser ça soit par un boost du Charisme du porteur (et vu le perso de Até ça aurait pu être salutaire …) ou que l’arme offre des dés dans une compétence qui remplace ceux du porteur s’ils étaient inférieurs ou absents. Et vu que le sabre avait été récupéré sur la “dépouille” d’un fantôme, ça me paraissait normale qu’il puisse à présent blesser ces mêmes fantômes.
- Et puis j’en ai parlé avec mon pote belge, et encore une fois concernant Deadlands, il avait un autre son de cloche. Pour lui l’origine des pouvoirs de la relique était à chercher non pas dans son passé mais dans le “présent”. Ce qui rendait le sabre spécial était qu’il avait été porté par un fantôme revenu de la tombe pour se venger, pas que ce soit un symbole de commandement. Pour lui le sabre devait rester un sabre ordinaire, jusqu’à la mort de son nouveau porteur. Une fois celui-ci décédé, son fantôme revenait comme l’avait fait le fantôme du capitaine et exerçait sa vengeance sur ses assassins. J’avoue que je trouve l’idée ultra classe, mais hélas injouable en tant que telle. Et personne n'a envie de voir son perso clamser pour découvrir les pouvoirs de sa relique.
Au final, par le souhait de Até et l’absence d’idées on n’en a rien fait et le sabre du mort reste un sabre ordinaire. Du moins pour l’instant, peut être que quand on relancera Deadlands ...
Ho et j'y pense, j'ai négligé de le dire dans le premier article : si vous en avez envie pour vos parties, servez vous.
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