lundi 19 novembre 2018

Cacophonies

Souvent on a une phase rebelle en terme de musique, enfin je crois. Ce moment où aime les trucs “qui font du bruit”. Faut que le son monte, que ça pulse dans tous les sens, que les parents râlent pour dire de baisser le son, que invariablement on monte aussi sec après. Après vient la maturité et on arrête de faire le petit con en mettant un casque. Il se trouve que j’ai encore un certain plaisir à tout ça, la sensation de “bruit” dans ma musique, un désordre cacophonique organisé dont on savoure la puissance. Y’en aura sûrement pour me dire que j’ai des goûts de danseuses mais j’en n’ai rien à foutre.

Dimmu Borgir - Puritania

Considérés comme des vendus et la version pop du black metal par énormément de fans de la scène, j’ai un certain amour pour Dimmu Borgir. Peut être parce que c’est eux et Arch Enemy qui m’ont fait aimer un son plus agressif, je m'arrêtais à Slipknot à l’époque. Et ce morceau garde une certaine place dans mon coeur, à la fois pour les trois couches de distorsions appliquées à la voix, la batterie qui pilonne à coup de doubles pédales et les grosses guitares bien punchy. Ca m’évoque un peu le bruit que ferait un énorme moteur, combiné dans le cas présent avec la qualité assez crade du clip (une grande spécialité de Nuclear Blast, à une époque ils étaient pas foutu d’upload un clip en HD sur leur youtube) qui donne un petit cachet supplémentaire sans le faire exprès.

Kroda - Jesus Tod

Burzum est, tristement, une des grandes références du black metal. A la fois pour l’apport musical qu’il a été au genre à l’époque et la réputation … sulfureuse de son seul membre : Varg Vikernes(ou Le Père Cachet quand Le Lobbyisé et moi on en parle). Je vous avoue que j’ai jamais eu le coeur d’écouter un album entier d’un gros con qui passe de longues vidéos sur sa chaine Youtube à expliquer que les femmes doivent servir à la reproduction et à quel point l’influence juive ruine la société occidentale. J’ai donc juste écouté un de ses morceaux les plus connus … et j’ai eu physiquement mal aux oreilles tant le mixage et tout le reste était ignoble. Ce qui n’est guère surprenant quand on sait qu’il a enregistré tout ça avec un micro-casque pourri, un ampli mal réglé, et je suis sûr que s’il avait pu, son mediator aurait eu le SIDA. Par chance, il se trouve qu’aussi con et infecte que soit Vikernes il a une légion de fan dans d’autres groupes qui ont fait des covers de sa musique dont, ici présent, Kroda un duo venu de Hongrie. Aidés par un mix propre et l’ajout d’une flûte et d’une guimbarde (qui en anglais s’appelle une jew’s harp, quelle ironie) on obtient un morceau absolument titanesque qui me donne envie de bondir partout et de tout casser en poussant des cris de bêtes. Tout est saturé à fond, des pluies de notes de guitares aux percussions ultra rapides, c’est le genre de musique qu’on voit dans un immense Pandémonium prêt à prendre les armes pour attaquer Dieu en personne.

Ministry - Eureka Pile

Dans tout ce qui est metal industriel, à un moment ou à un autre, le nom de Ministry va arriver sur la table. Mené par ce frappadingue de Al Jourgensen le groupe a marqué les esprits, que ce soit par des albums comme The Land of Rape and Honey ou Psalm 69 ou le comportement de Jourgensen qui ramène son chopper dans le studio pour enregistrer le bruit du moteur sur une track ou qui balance des têtes de cerf fraîchement tué sur la route à son directeur artistique pour qu’il arrête de lui prendre la tête sur sa pochette d’album. Et je ne raconterai pas l’anecdote sur un sachet de sperme envoyé par la poste. Des gens sympas quoi … Et puis vient le “déclin” avec les deux albums Filth Pigs et Dark Side of the Spoon. Et bien figurez vous que j’aime beaucoup le second. Mon oncle me l’a offert quand j’avais quinze ans et j’ai mit du temps à aimer. Je me suis retrouvé un goût pour y’a pas longtemps en voulant changer un peu ce qui tournait en boucle dans la bagnole. Et ce morceau là m’a captivé. Que ce soit par les voix saturées à grand coup de distorsions, le riff qui revient en boucle comme un bruit de moteur de bécane. C’est lourd et bruyant, à chaque fois que j’écoute ça j’ai l’impression d’être sur une moto lancée à toute berzingue avec dans les oreilles la radio des flics lancés à mes trousses.

dimanche 11 novembre 2018

Les Youtube Poops : historique d’un générateur de chaos

Curieuses entités que représentent ces vidéos que l’on abrège généralement en YTPs, et leur présence de plus en plus remarquée sur Youtube l’est encore plus. Il semblerait que cette catégorie de vidéos ait largement dépassé le cadre de “niche” pour interférer avec le paysage youtubesque actuel, et ce malgré leur apparence très absconte et leur utilité discutable.

Me concernant, ayant regardé ce type de vidéos pendant des années, je me dis que le format actuel de la Youtube Poop a considérablement évolué à un tel point qu’on pourrait carrément en faire une dissertation. Et finalement, quand on voit leur popularité grandissante, les différentes formes de poops ayant vu le jour, les runnings gags qui commencent à s'immiscer dans des vidéos qui ne sont pas censées être des poops, le moment est plutôt bien trouvé pour faire une rétrospective de tout ce qui a été fait en terme de vidéo chaotique.

Du coup, pour ceux qui ne sauraient pas ce que c’est qu’une YTP ou qui ne sauraient pas la définir, j’ai fait exprès de passer les explications et donner les infos progressivement au fil de l’article. Pour ceux qui veulent un TL;DR (Too Long; Didn’t Read), vous pouvez aller voir sur le wiki. Accrochez-vous, il va y avoir du pavé.

Le Foyer du chaos

Il faut remonter à 2004 pour retrouver la toute première vidéo que l’on pourrait qualifier comme étant une poop. Mais à l’époque, on ne parlait pas vraiment de poop, et encore moins de Youtube, car ça n’existait pas encore.

Donc il faut partir du début : Superyoshi, un anglophone complètement anonyme sur le web, était passé de Windows 98 à XP. En explorant ce dernier, il remarque un logiciel s’appelant Windows Movie Maker. N’ayant aucune idée de ce à quoi cet outil pouvait bien servir, il y importe l’épisode "Recycled Koopa" des Aventures de Super Mario Bros 3, et fait un réarrangement pour le moins singulier.

Certes, aujourd’hui cette vidéo peut paraître extrêmement gênante sans parler du skill de montage quasi inexistant, mais elle a été créée par un gars en pleine découverte de Movie Maker qui voulait simplement déconner. Cette vidéo a donc été envoyée sur SheezyArt, un site qui remplissait la même fonction que DeviantArt, mais aujourd’hui défunt. Alors qu’il n’avait aucune prétention en partageant sa vidéo, les gens qui l’avaient vue avaient globalement appréciés le montage. Sans le savoir, Superyoshi a ouvert la voie du montage dénué de sens et de l’humour ésotérique.

En l’occurrence, en février 2005 se fera la mise en ligne de Youtube. Ainsi, de nouveaux pseudos se feront connaître et seront considérés comme les pionniers du genre.

A commencer par DukeofFortuneMan, qui en 2006 a été le premier à utiliser les cinématiques de Zelda CD-I, que tout le monde connaît et qui est une source encore exploitée aujourd’hui.

Ensuite, Tetsuo9999, le premier à avoir exploité les cinématiques d’Hotel Mario, qui sont également une source très utilisée, et vous avez forcément déjà vu des runnings gags venant de ces dernières, pour peu que vous vous paumez un peu sur internet.


Ou encore MrSimon, ayant débuté en 2006, influencé entre autres par Superyoshi et DFM. En début 2007 aura lieu un boom de popularité pour les YTPs, qui fera de MrSimon le pooper le plus connu, et donc celui qui aura le plus popularisé le terme “Youtube Poop”.



Par ailleurs, pour ce qui est du terme “Youtube Poop”, il vient d’abord d’un détournement de Superyoshi et Yamino (pooper et ami IRL de DFM) qui appellent Youtube “Youpoop” grâce/à cause de leur humour d’attardé complètement assumé. Enfin, ils disaient : “we were submitting some poop to Youtube", c’est-à-dire “nous étions en train d’envoyer de la merde à Youtube”, ce qui résumait assez bien leur activité, car ils envoyaient des montages de merde sur des sources déjà merdiques à la base, et cette phrase n’est en aucun cas un jugement.

Même si l’auteur originel de l’appellation “Youtube poop” reste assez flou, son origine tient du délire débile de Superyoshi, Yamino et DFM, et l’appellation a été adoptée lors du boom de MrSimon.


Tout ce beau monde pourrait être considéré en quelque sorte comme les pères fondateurs des YTPs, les détournements de vidéo à grands coups de logiciels de montage. Bien évidemment, la liste des poopers de cette époque était beaucoup plus large, mais comme tout courant artistique, citer les grands noms suffit pour décrire la tendance.


Evolution

En 2007 donc, à un moment où les YTPs gagnent progressivement en popularité, de plus en plus de gens se mettent à pratiquer cet art étrange de montage vidéo expérimental. Au fil des années, les montages deviennent de plus en plus élaborés et les vidéos deviennent de facto de plus en plus étranges et/ou goleris.

Cela est dû en premier lieu à l’arsenal de logiciels de montage qui devient de plus en plus vaste au fil du temps. On pourrait classer cette évolution selon 3 catégories de logiciels :

Windows MovieMaker, logique, c’est le logiciel avec lequel tout a commencé. Simple à utiliser mais tout aussi simple dans ce qu’il propose (toujours d’actualité en ce moment, pratique quand vous devez faire des intros/outros à faire à l’arrache).

Sony Vegas / Adobe Premiere, les logiciels que l’écrasante majorité des poopers utilise. A un moment donné, la simplicité de WMM finissait par être une contrainte pour les poopers, dont la moyenne de niveau en montage ne cesse de s’accroître. Ces logiciels étaient les hôtes parfaits pour se lancer sur des poops encore plus bordéliques et barrées.

PhotoShop / AfterEffect / FlashPro, ici, ce sont des logiciels que l’on va utiliser en complément de la 2ème catégorie. A ce niveau-là, le pooper qui l’utilise serait plus enclin à faire une démonstration technique destinée à un but artistique et/ou compétitif, mais on y reviendra.

Il suffit de regarder une YTP de 2007 et de la comparer à une autre de 2005 pour se rendre compte du cap qui a été franchi en terme de niveau de montage et d’inspiration. Et oui, ma source est un top 10, comme quoi le cancer avait une forme beaucoup plus inoffensive à l’époque, mais cela prouve qu’une véritable communauté s’est formée autour de ce genre de vidéos.

Puis est venu l’an de grâce 2009, considérée pour beaucoup comme l’avènement de l’âge d’or des poops US, avec l’arrivée d’un grand nombre de poopers dont une grosse partie sera retenue comme les plus grands noms que cette discipline ait connue...En amérique, tout du moins. Mais l’âge d’or des YTPs US, c’est aussi l’affirmation de plusieurs écoles de poops. Et pour que ce soit un minimum organisé, je vous présente les différents styles de poops et les poopers types qui y sont associés :
Styles de Chaos

Il y a d’abord le sentence-mixing : l’art de détourner la voix d’un personnage pour lui faire dire complètement autre chose, mais en trafiquant la piste audio de la source concernée et uniquement cette dernière. Utiliser une autre voix n’est pas du sentence-mixing.

Dans cette école on peut par exemple trouver DinnerWarrior, que j’apprécie personnellement, dont les vidéos se basent beaucoup là-dessus et qui mettent l’accent sur la phrase bien faite. Si vous comprenez l’anglais, y’a moyen de bien se marrer. Il y en a certainement d’autres, mais DinnerWarrior est un des plus connus, il compte plus de 10 000 abonnés, ce qui est carrément ridicule aujourd’hui, mais ça lui suffit pour le faire passer dans la moyenne très haute parmi les poopers.

Ensuite, il y a l’approche appelée "random”, c’est-à-dire le bordel vraiment complet. Avec des incrustations dans tous les sens, des références à fond la caisse et où la moindre seconde de vidéo peut en valoir un bon millier en terme de travail. Le genre de bordel qui ressemble à une démo technique, où le pooper joue avec vos yeux et peut vous troller à tout moment.
Dans ce style, il n’y a qu’un seul blaze que tout le monde retient : ThatComputerPerson. Précision quand même, il faut voir ça comme un trip sans guedro. Aucune logique, aucun répit, c’est que du bordel dans ta gueule.

Mais finalement, la YTP américaine de base est un mélange des deux écoles précédentes. On alterne entre le random bordélique, les montages chelous et le “mixage de phrase”, dans la langue du Roi Heenok. Et en terme de représentants, c’est carrément le festival.

Pour commencer, on a le duo cs188 et EmperorLemon, les 2 poopers les plus connus si on s’en réfère au nombre d’abonnés, qui est assez incroyable si on compare à la moyenne. Ensuite, même si leur popularité est très faible comparée à celle du duo précédent, certains noms reviennent assez souvent . Sans tous les citer, Avojaifnot, TimoteiLSD, ChemistryGuy, Likety, SporeDotCam, etc, etc…
(J'avoue, j'ai la flemme de faire tous les liens pour appuyer le namedropping, en plus ça prend plein de place)

Maintenant que l’évolution au fil du temps et les différentes façons de pooper sont énoncées, on sait comment est faite une poop dans les grandes lignes. Mais la YTP n’est pas qu’un style de vidéo à faire dans son coin. Les poopers étant de plus en plus nombreux et fédérant une communauté, ce n’était qu’une question de temps avant qu’ils commencent à interagir entre eux.


Interactions

Il y a forcément un moment où un pooper finit par en connaître un autre par n’importe quelle raison. Et certains décident carrément de sortir de leur coin pour faire des coopérations ou carrément des combats de bite pour savoir qui monte le mieux.

En premier lieu, les collabs. On réunit un groupe de poopers, on prend un thème choisi plus ou moins au hasard, tout le monde fait une poop dessus avec son style, on regroupe le tout en mixant toutes les poops au hasard pour réduire les temps morts et les écarts de style, et c’est dans la boîte. Parmi ces collabs, j’en retiens 2 pour les ricains :
The grand galloping collab, sur My Little Pony, une source également très exploitée chez les cainris.
The several multiple personalities of Adolf Hitler, je pense que je n’ai pas besoin d’expliquer.
Il y en avait une 3ème, mais qui s'est fait striker. Pas de bol, en plus y'avait un namedropping de poopers assez fourni.

Dans un second temps, les “YTPs Tennis”, ou l’art de se renvoyer la poop mutuellement. Il faut d’abord 2 poopers qui ont préalablement accepté de faire un tennis (c’est con, mais c’est un prérequis), il peut y avoir un thème sur les sources exploitées comme pour les collabs même si en général ce dernier est assez libre.

Et il faut définir la règle du tennis. Ca peut être un duel sur un style donné, ou alors chacun dans son propre style, du moment qu’il faut être plus trippant que son vis-à-vis.

Mais la règle la plus souvent adoptée et appréciée est ce qu’on appelle la règle “à l’américaine”.

C’est-à-dire qu’on prend une source, on la poop, on la met en ligne. Ensuite, l’adversaire doit prendre la poop, prendre une nouvelle source, et faire une poop avec le tout, puis la mettre en ligne, et ainsi de suite. Autrement dit :
Round 1 : Le premier pooper prend la source et en fait une poop
Round 2 : Le second pooper prend la poop du round 1 + une autre source et fait une poop avec ce mélange.
Round 3 : Le premier pooper prend la poop du round 2 + une autre source et fait une poop avec ce mélange.

Etc…

Les sources s’accumulent et à terme, on arrive à voir des montages sur des montages sur des montages sur des montages. En gros, plus on avance dans le tennis et plus c’est le bordel. C’est un style de tennis qui poussent les poopers dans leur retranchements, car le bordel s’amplifie à chaque round, et il faut faire de plus en plus de montage pour garder le crescendo chaotique tout au long du tennis. C’est une forme de poop qui est déjà appréciable pour son côté ultra psyché, mais qui l’est encore plus quand on a déjà exploité des logiciels de montage.

Que ce soit pour le fun, la collaboration ou la compétition, il est indéniable que le niveau de montage des YTPs ne cesse de s’accroître au fur et à mesure des années, et ce peu importe le style. Le random envoie un bukkake de sources encore plus dense, et le sentence mixing est encore plus précis. Cela combiné à une popularité toujours en hausse, une voie à été ouverte pour certains types de vidéos qu’on pourrait qualifier de dérivés.


Mutations

Les MVs, pour Musical Videos. Pour faire court, une reproduction d’une musique faite à partir de samples de vidéo provenant de sources diverses. La MV peut être à contrainte ou non, l’important est de caler les samples sur les beats et de pitcher le son de manière à ce qu’il corresponde à la musique. Un travail qui nécessite un certain sens du rythme, du minuti, et beaucoup de patience.

Sur certaines YTPs, on tombe forcément sur ce genre de montage pendant une paire de secondes avant de retomber dans la poop. Mais au fur et à mesure c’est devenu un style de vidéo à part entière, comme en témoigne Ronald McDonald Insanity, une reprise du thème de Flandre Scarlett de Touhou avec des samples de Ronald. Malgré certaines imperfections dans le montage, ça reste un bonne illustration de la MV et une des plus connues, si ce n’est la plus connue.

Et puis il y a les montages MLG. Si vous étiez relativement assidu sur Youtube pendant l’année 2014 (un peu 2015 aussi), vous avez forcément vu des vidéos, ou plus généralement des runnings gags qui incrustent des Doritos, du Mountain Dew, Snoop Dogg qui fait la danse “Drop it like it’s hot”, Eddy Wally qui dit “Wow”, et des hitmarkers plein l’écran. Ce sont des runnings gags de MLG, qui au départ s'incrustaient dans certaines vidéos et qui muteront en un genre à part entière avec des parodies en tous genres.

Une sorte d’héritage spirituel des YTPs, car le principe reste le même, à savoir parodier de façon bordélique la source de base à l’aide de logiciels de montage. Un héritage qui sera néanmoins de courte durée, car la tendance ne durera qu’un an et demi, avant de commencer à sombrer dans ce cimetière dans lequel gît tous les memes morts, qui grandit à une vitesse exponentielle.


Qu’en est-il de tous ces poopers ?

Il semblerait que dans les US, tous les pionniers et toutes les têtes se soient retirées des YTPs, mis à part quelques irréductibles (et pas mal de gens malheureusement invisibles). Beaucoup d’entre eux ont tourné la page, car ce genre de vidéos ne leur plaisait plus, ne les faisait plus tripper, ou même tout simplement car ils en avaient marre d’en faire. Il faut garder à l’esprit que la YTP reste un exercice de montage très barbant. Très pédagogique certes, mais très barbant, surtout dans le format ricain.

Si vous faites un minimum gaffe vous avez remarqué que je n’ai parlé quasiment que de poop cainri, et pas des poops de chez nous. Et ça tombe bien, parce qu’on verra tout ça dans une deuxième partie, traitée de la même façon qu’ici.

Et pour avoir regardé des poops françaises pendant des années et témoigné de son évolution dans la scène Youtube Française, j’aurai des choses à dire...Beaucoup de choses...

lundi 5 novembre 2018

Compte rendu : on a joué à … Hellfrost à nouveau !

Une fois de plus les emplois du temps nous font des crasses. Mais pas les mêmes que la fois d’avant, comme quoi tout change en ce bas monde. On voulait, encore, jouer à Deadlands mais cette fois c’était Louis qui était pris. On a donc rouvert la porte de Hellfrost et Le Lobbyisé, qui avait des prétirés en stock qu’on avait fait tous les deux, s'est joint à nous. Du coup on accueille Gungir “Crâne Tonnerre” Thunorsunu, un paladin du dieu des tempêtes avec un léger pet au casque et les oreilles un peu foireuses. Até jouant toujours Sigeberht et Dwarfram toujours Ketill.

On reprend donc l’histoire dans la ville de Radhylrby, dans le temple de Var où ils venaient de collecter leur récompense. Toujours un peu esquinté de leur rencontre avec le dragon, ils se mettent en quête d’un guérisseur. Qu’ils trouvent en la personne d’une clerc de Eira, déesse de la vie et de la guérison. Cette dernière incante un sort de guérison pour eux deux, refermant leurs plaies. Elle ne leur demande en compensation qu’une maigre donation à son clergé, Ketill commence à traîner les pieds et compter ses pièces … au moment où Sigeberht décide de donner toute sa paye donnée par le grand prêtre de Var, soit 50 écus. Se sentant du coup obligé d’être généreux, notre élémentaliste crache 22 écus au bassinet, en grognant bien entendu. Mais au moins ils sont intacts, et le perso de Até récupère son dé d’agilité intact, lequel avait été diminué d’un rang du fait de sa blessure de la partie d’avant (oui, les carrioles sur la tronche ça laisse des séquelles). Maintenant que c’est fait ils se grattent la tête pour se rappeler ce qu’ils étaient censé faire, Até désignera ça comme la chasse au scénario. C’est d’ailleurs lui qui se souvient qu’ils doivent aller à Sumorton apporter un pli au cousin de l’aubergiste de Dalseter. Pendant ce temps Gungir mange tranquillement dans une auberge. Avant de vous raconter ce qu’il s’est passé ensuite, je dois faire un peu de contextualisation. Notre ami Le Lobbyisé m’a expliqué que dans son historique, son personnage s’est pris un éclair sur la poire, ce qui lui a grillé un tympan et convaincu qu’il est le fils de Thunor, dieu des tempêtes, des vents et de la foudre. Par conséquent il interprète chaque vent comme un message de son “père”, et lesdits messages c’est moi qui lui envoie en off par sms. C’est donc ainsi que la porte de la taverne qui s’ouvre d’un coup suite à une bourrasque est compris comme un signe de prendre la route. Il sort donc en trombes et manque d’envoyer ladite porte dans la face de Ketill. Et direct Gungir commence à lui porter sur les nerfs, je sais pas si vous avez déjà fréquenté un sourd, ou même un malentendant, ce sont des gens bruyants. Sans déconner. Et Le Lobbyisé s’applique à bien le faire. On a donc un grand saxa d’un mètre quatre-vingt-dix, avec la coupe d’Halfdan le Noir, des cicatrices d’éclairs sur les joues et qui beugle “Oui père !!” au ciel dès qu’il entend un coup de vent. Jugez-vous même du tableau que ça peut donner … Il se présente en brâmant, un truc que tout de suite Ketill prend en grippe, Dwarf déclarant que si Le Lobbyisé faisait ça toute la partie, il allait lui faire perdre des degrés d’audition. Et puis arrive un moment cocasse où eux même se présentent, Até donne ses états de service tranquillement, Dwarf lui nous offre un long silence gêné. Au départ on a pensé que c’était en réaction à l’exubérance de Gungir … sauf qu’en fait il avait oublié de noter le nom de son personnage sur sa fiche et n’arrivait plus à s’en souvenir. J’admets qu’on a ri à ses dépens. Et à peine présenté que Gungir se sent le besoin d’écouter son “père” et de se mettre en marche vers le sud. Ce qu’il fait, laissant les deux autres plantés là. Jusqu’au moment où le vent change de sens. Donc il revient en arrière vers eux, et au moment où il les dépasse, le vent rechange de sens. Oui c’était pas subtil pour un pet mais ça m’a fait beaucoup rire comme façon d’unir le groupe. Ils décident donc de faire route ensemble, après tout la région n’est pas tout à fait sûre.

La fine équipe (et Le Lobbyisé qui se prend pour Gendo Ikari)
Les voilà donc qui se mettent en route, Gungir essayant de discuter ici et là, mais ses hurlements font que Ketill regrette plusieurs fois d’avoir été victime du Siphon vu à quel point la tentation de lui cramer la face est forte. J’imagine qu’être un élémentaliste de feu va de pair avec le fait d’avoir un sale caractère … La journée passe et alors que la nuit approche, ils décident de monter le camp. Sigeberht ayant une tente à deux places, il est décidé que l’un montra la garde pendant que les deux autres dorment et ce avec une rotation pour un tiers de la nuit. Gungir prend le premier tour et tout se passe tranquillement, assis qu’il est sur une souche avec sa lance plantée dans le sol non loin. Puis vient l’heure de passer la garde à quelqu’un d’autre, il s’en va donc réveiller Sigeberht et prendre sa place dans la tente. Lequel commence à veiller, gardant les alentours à l’œil … jusqu’au moment où il voit quelque chose bouger. Plissant les yeux il aperçoit qu’il s’agit d’un ours. S’en suit un bref moment de panique avant qu’il fonce informer les autres, faisant au passage un jet d’agilité pour ne pas se prendre les pieds dans les fils de la tente (tous ceux qui ont un jour fait du camping savent de quoi je parle), ce qu’il réussit. Malheureusement l’ours le voit s’agiter et se dit qu’il prendrait bien un casse-croûte goût saxa. Du coup combat ! J’avoue avoir utilisé cette opportunité pour montrer au Lobbyisé fraîchement arrivé comment ça marchait dans Savage Worlds. Dwarfram ouvre le bal … en décidant que Ketill met tout dans la parade (via une manœuvre de défense totale, encore un élément de jeu), Sigeberht lui lance un sort de lumière histoire de chasser les malus de visibilité, on est quand même en pleine nuit. Gungir lui bondit pour attraper sa lance, toujours plantée non loin et se fend d’une pique sur l’ours. Le jet est bon et il arrive à ébranler l’ours en lui ouvrant une plaie au-dessus de l’œil qui le désoriente. Brièvement seulement et notre ourson décide d’égratigner le bouclier de Ketill d’un coup de patte, heureusement pour eux, il n’y a que la peinture qui déguste. Dans l’espoir d’utiliser la chose pour charger ou un machin du genre Sigeberht lance son sort de vitesse sur Gungir, mais hélas le plan n’amène pas bien loin, surtout que ce dernier fait un échec critique et perd sa lance dans les pattes de l’ours et bondit en arrière en conséquence. Ketill de son côté taillade de l’épée mais rien qui n’arrive à entamer l’animal. Sigeberht voulant aider, il essaye de ramasser la lance pour l’envoyer ensuite à son propriétaire, ce qui aurait été possible avec deux jets d’agilité réussis. Hélas il rate le premier pour l’attraper, on ne se posera donc pas la question du second pour la lancer. Qu’à cela ne tienne, aux grands maux les grands moyens : Le Lobbyisé déclare qu’il va utiliser sa magie. Il fait donc un jet pour envoyer un sort de foudre, le tout en clamant en RP “Tu vas sentir la colère de Thunor !!”, sauf que … bah son sort ne marche pas. Mais la chance est avec d’autres, parce que Ketill arrive à frapper de son épée dans la même blessure à l’œil qu’avait fait Gungir et remet l’ours momentanément hors-jeu, ce qu’un jet de vigueur de la cible annule vite. De façon assez dérisoire et vu ses moyens Sigeberht lui essaye de contribuer en attaquant avec sa fronde … et arrive à nouveau à désorienter l’ours. Comme quoi David a des successeurs. Remonté comme jamais Le Lobbyisé met le paquet : il envoie la quantité maximale d’éclairs et de dégâts possible sur son sort, prenant au passage un bon malus à son jet, et ça marche ! L’ours s’écroule mort à terre, tout le monde se fait un high-five et retourne se pieuter. Le lendemain matin, réveillé de bon matin et fort inspiré, Gungir se met à l’œuvre sur l’ours, voulant récupérer quelques crocs en trophée pour les porter fièrement en collier. Une idée amusante … qui foire à cause d’un jet de connaissance complètement raté, en effet si Gungir a été autrefois trappeur, le coup de foudre qu’il a pris sur la caboche a visiblement amoché plus que son ouïe. Le voici donc avec des crocs d’ours en collier, crocs qui sont fournis avec la gencive histoire de sentir bon la rose. Il se venge néanmoins en découpant trois côtes d’ours qui servent de petit déjeuner à notre bande de joyeux drilles.

Les voilà donc qui reprennent la route, le temps est correct et un vent furtif se fait entendre, réjouissant Gungir, qui a un peu arrêté d’essayer de discuter et se contente de chanter. Inutile de dire que Ketill est toujours tenté de lui cramer la face, mais hélas le Siphon est toujours de la partie. En cheminant notre saxa foudroyé essaye d’arranger comme il peut son croc d’ours et sauve vaguement les meubles, bon par contre c’est sûr qu’il arrivera jamais à vendre ça à un jarl. Ils marchent toute la journée et décident de remonter le camp en bordure pour la nuit. Gungir prend le premier tour, et c’est là que j’ai décidé de m’amuser avec lui. Je lui envoie un sms lui disant que “le vent te dit que l’un d’eux te cache quelque chose”. Ouais c’est gratos et c’est juste pour me marrer, j’avais envie de voir le résultat. Et ledit résultat ne se fait pas attendre, Gungir ouvre la tente où les deux autres dorment et exige qu’ils s’expliquent. Oui, Le Lobbyisé il est comme ça. Les deux autres ne comprennent absolument pas de quoi il parle, Ketill a encore plus envie de le cramer, Sigeberht essaye de voir ce qu’il pourrait avoir fait et demande des explications. Évidemment comment faire pour se comprendre quand le type qui vous réveille en sursaut hurle que le vent lui a dit que vous lui cacher un truc ? Hé bien ça ne marche pas. Et en conséquence Gungir fait la gueule et monte la garde seul dans son coin, restant éveillé toute la nuit. Ca donnera lieu à une blague assez sale cela dit quand il hurlera “Je vous laisse donc jouir de la tente toute la nuit !” qui amènera un jet de sarcasmes de la part de Sigeberht. Ils se remettent en marche, avec une sale ambiance, toujours direction Surmoton. Mais alors qu’ils cheminent je leur fait faire un jet de perception, qu’ils réussissent tous. Ils entendent un bruit venu des sous-bois, comme si quelque chose arrivait vite et en nombre. Prudence est mère de sûreté : ils dégainent tous. Et ce sont trois sangliers du Hellfrost qui déboulent, et visiblement ils ne sont pas contents. Ils se placent à toute vitesse en une ligne de trois pour faire front. Sigeberht lance un sort de vitesse sur Gungir dans l’espoir que ce dernier puisse utiliser celle-ci pour charger les sangliers, Ketill lui se remet en défense. Et Gungir n’a pas le temps de faire quoi que ce soit parce que l’initiative des sangliers est meilleure que la sienne, tant pis pour la charge. Le premier d’entre eux encorne Ketill qui malgré sa parade se retrouve déséquilibré et vulnérable. Les deux autres attaquent Gungir et Sigeberht et ratent leurs attaques malgré la charge. Ayant retenu la leçon, le clerc de Thunor met la patate dans son sort d’éclair et en calcine un comme il faut. Sigeberht lui empoigne son bâton et assène un coup à son sanglier. Un coup qui touche et fait un critique, ce qui relève de l’exploit avec son D4 en combat. Il lance les dés et fait plusieurs critiques, résultat des courses c’est 24 points de dégâts pour le sanglier. Je me souviens très bien lui avoir décrit qu’il frappe la bestiole à la nuque et qu’un gros craquement se fait entendre. Plus qu’un sanglier pour Ketill, lequel arrive à se secouer les puces et se fend d’une botte de son épée. Il fait mouche et transperce le sanglier du groin à l’arrière du crâne. Vite fait, bien fait ce combat, et il aura au moins eu le mérite de réconcilier tout le monde après la prise de tête de la veille, on ne le dira jamais assez : l’adversité créée des liens.

Un sanglier du Hellfrost ça ressemble à ça (illustration tirée du guide des monstres)

C’est après ça que s’est passé quelque chose … d’assez inhabituel. En amont du combat, quand les sangliers ont débarqué j’ai fait faire un jet de connaissance aux deux locaux du coin : Sigeberht et Gungir, ce sont eux qui ont reconnus les bestioles. Et dans ce qu’ils savaient j’ai mentionné que c’était une espèce dont la chair était réputée et prisée pour son goût. Du coup Le Lobbyisé décide qu’il y a du biff à se faire … et me demande s’il peut faire des jets de survie pour prélever de la barbaque. Je ne vois pas de raison de dire non, donc voilà que Gungir emprunte sa dague à Sigeberht et se met à dépiauter nos trois suidés histoire de faire chier les vegans. Sur ses trois jets il en fait deux avec des relances, ce qui fait qu’il prélève au final 15 livres de viande mine de rien. Et pour pouvoir faire un bon chiffre d’affaire, parce que Sumorton est à encore plus d’un jour de marche, ils décident de boucaner la viande. D’où nouveau jet de survie pour conserver celle-ci. Je suis parti aux toilettes pendant qu’ils débattaient sur cette question, quand je suis revenu Dwarfram était en train de chercher sur son téléphone combien de temps se conservait exactement la viande boucanée, c’est dire si c’était du sérieux. Ils se mettent à l’œuvre sous la supervision de Gungir toute l’après-midi, mais perdent 3 livres de viande dans le procédé, qu’ils ont mangé du coup le soir même pour éviter de perdre quoi que ce soit. Oui c’est la première fois que j’assistais à de l'entrepreneuriat mené par des PJ, ça fait étrange. Je me souviens aussi d'un débat sur le fait de savoir s'il fallait prendre les crânes des animaux pour en faire des casques de façon à être plus intimidant. Je crois que n'a rien donné par contre, trop absurde j'imagine. En tout cas la nuit est paisible et au matin Ketill est heureux de découvrir que sa magie s’est débloquée. Faut dire que hors RP c’était le gimmick de Dwarfram, sans cesse dire “si ça nous fait prendre du temps moi ça me va, ça débloquera ma magie”.

Enthousiastes à l’idée de vendre leur viande à bon prix ils voient Sumorton approcher. Et avant la ville ils repèrent un couple sur le bord de la route, un couple qui semble avoir une discussion animée. Alors qu’ils s’approchent la femme éclate en larmes et l’homme se met à la bercer doucement pour essayer de la calmer. Curieux ils les saluent et l’homme se présente comme Grim et la demoiselle Marushka. Ils viennent de s’enfuir du mariage forcé que le père voulait imposer à sa fille, un mariage d’affaire sans amour bien entendu. Là où, bien entendu, Grim aime la demoiselle de tout son cœur mais le beau-père refuse catégoriquement que sa fille épouse un simple roturier, surtout qu’en plus il a le prêtre local dans la poche, bloquant ainsi leur possibilité de se marier en cachette. C’est en disant cela qu’il voit le médaillon de Sigel que porte Sigeberht et lui tombe littéralement aux pieds, le suppliant de les marier. Notre clerc n’a même pas le temps de dire oui que Grim lui colle sa bourse dans les mains et le remercie de tout son cœur. De son côté Gungir trouve ça ultra mignon et Ketil … disons que l’amour c’est pas sa tasse de thé. Néanmoins les deux se plantent de chaque côté des mariés pour faire office de témoin, Gungir affalé sur sa lance. Sigeberht commence la cérémonie, faisant réciter aux deux mariés des vœux de fidélités, puis demande les alliances. Tout gêné Grim retourne ses poches, vides, avant de mettre un genou à terre et retirer un lacet qu’il coupe en deux d’un coup de dents pour nouer les deux moitiés en cercle. J’entends Dwarfram qui soupire face à ça tandis que Le Lobbyisé, tant en vrai qu’en personnage trouve ça ultra adorable. Le tout inspire visiblement Até qui déclare lancer un sort de lumière sur les deux alliances improvisées pour manifester la bénédiction de Sigel. Une idée complètement improvisée mais très très cool je dois dire. Alors que la cérémonie se poursuit, voilà qu’ils entendent du bruit venant de la ville : toute une troupe de types visiblement pas très contents et équipés d’armes improvisées, telles que des fourches, une pelle ou un nœud coulant trop court, rappliquent. Grim flippe un gros coup, reconnaissant la famille de la mariée et les supplie de les retenir, sans tuer personne par pitié. Ils sont à six contre deux du coup (j’ai été sympa dans mon interprétation : le scénario dit trois gars par joueur, j’ai considéré que c’était par joueur disponible plutôt que joueur présent. Sinon c’aurait été neuf contre deux). Sentant que ça peut être coton, Dwarfram sort sa carte d’aventure qui permet de convaincre un sbire de lâcher l’affaire, même si au final il faut que je lui souffle une justification RP comme quoi il crie que c’est un mariage d’amour au moins. Et comme je l’ai déjà dit, lui et l’amour … Quoi qu’il en soit l’un d’entre eux se débine, ce qui en laisse toujours cinq à mettre à terre. Gungir empoigne sa lance et se prépare à s’en servir comme d’un bâton de combat tandis que Ketill lance un sort de manipulation élémentaire pour cramer le nœud coulant d’un des attaquants. Le sort réussi et il se retrouve désarmé. C’était pas très utile mais il l’a fait et c’est son droit. Gungir lui ne tergiverse pas et décoche un gros coup de bâton dans les noisettes du premier type qui essaye de lui coller un coup de binette, l'intéressé mord la poussière en conséquence. Et puis les lyncheurs se mettent à essayer de leur cogner dessus. Sans aucun succès avec leurs D4 en combat, plusieurs font d’ailleurs des 1 et se gamellent dans la neige fondue qui se change en bouillasse sous l’effet des flammes de Ketill. Lequel commence aussi à distribuer des coups à droite à gauche, que ce soit avec le plat de la lame, le pommeau ou de la tranche de son bouclier, envoyant encore un adversaire au tapis. Le père de la marié se jette sur Gungir qui lui envoie un sérieux coup de manche dans la bouche, le faisant cracher ses dents. Mais il ignore la douleur et continue d’essayer de frapper notre saxa balafré de sa pelle. Pendant ce temps je demande à Até de faire un petit prêche pour interpréter la cérémonie qui se déroule en parallèle, lequel nous sort avec un immense sérieux “Mes enfants l’amour ne saurait être entravé, comme le prouve ce qu’il se passe derrière moi” qui nous fait exploser de rire, sacré Até. Le combat se poursuit et Ketill et Gungir font un boulot net et propre, cassant la gueule des noceurs pas content avec soin et méthode sans même récolter une égratignure. Sigeberht clôt la cérémonie et les déclare mari et femme. Et au moment où il serait censé embrasser Marushka, Grim éclate de rire. Perplexes ils le regardent en se demandant si lui aussi a pas récolté un coup sur la caboche. Il se tourne vers eux et se présente : Ulfnyr Skallagrimsunu (ouais, y’a des mecs chez Triple Ace Games qui ont pas beaucoup d’idées en terme de nom) … prêtre de l’Inconnaissable. Pour ceux qui ne savent pas : L’Inconnaissable est le dieu de la tromperie, des embrouilles et des histoires, le but de son clergé est de donner des leçons par la duperie. Et ils viennent de se faire habilement rouler dans la farine. Sur un jet de connaissance en religion, Sigeberht se souvient qu’un prêtre qui marie deux personnes se doit toujours de vérifier les antécédents des deux conjoints, justement pour éviter les arnaques et que les vœux prononcés sans cette vérification sont caduques. De même ils auraient bien dû faire attention avant de faire confiance au premier venu. Quant au père désormais édenté de la mariée, il y réfléchira à deux fois avant de forcer quelqu’un à se marier contre son gré. Face à ce jugement il baisse la tête, tant de honte que parce qu’il cherche s’il ne peut pas retrouver au moins un ou deux chicots par terre. Sigeberht en est tout secoué pendant que Ketill maugre qu’ils auraient dû rien faire et que l’amour c’est nul. Gungir lui est plutôt amusé de ce qui s’est passé et prend la leçon avec un sourire. Et subitement, en claquant des doigts, le fameux Ulfnyr disparaît dans un nuage de fumée. Et on s’est arrêté là-dessus.

Mes impressions là dessus : Ce fut une séance déjà mieux roulée que la précédente. Certes moins mouvementée en termes d’animation vu que c’est dur de hausser toujours la barre quand on prend le dragon comme point de départ. J’ai eu un peu peur de gonfler en expérimentant à la fois avec le principe des extra (des adversaires trop peu importants pour être considéré et qui donc tombent en trois coups, comme les noceurs par exemple). De même les premiers combats étaient là pour montrer au Lobbyisé comment la chose marchait, je ne me voyais pas leur envoyer directement l’histoire du mariage comme ça. Ça a mieux rôlé, notamment les initiatives très réussies d’Até pendant le mariage, pareil pour la surdité de Gungir qui a amené quelques moments cocasses. Il faut aussi saluer le running gag, non mentionné dans le texte, de l'empressement de Até, tous les matins à saluer le soleil en accord avec la religion de son perso. Une chose qu'il répétait immédiatement dés que j’annonçais un lever de soleil, par peur que son perso commette un péché. On a eu aussi notre premier “level-up” et je me suis fait la réflexion qu’il va falloir que j’arrive à intéresser notre petite bande à la possibilité d’acheter des atouts avec les promotions. Ça m’aurait permis de montrer un autre pan de Hellfrost et mine de rien je le sens de mieux en mieux cet univers. Un bilan positif quoi.

L'état des lieux

Je vais annoncer quelque chose de choquant : à la grande déception de beaucoup ... je ne suis pas mort. Trois ans que ce machin prend la pou...