lundi 19 novembre 2018

Cacophonies

Souvent on a une phase rebelle en terme de musique, enfin je crois. Ce moment où aime les trucs “qui font du bruit”. Faut que le son monte, que ça pulse dans tous les sens, que les parents râlent pour dire de baisser le son, que invariablement on monte aussi sec après. Après vient la maturité et on arrête de faire le petit con en mettant un casque. Il se trouve que j’ai encore un certain plaisir à tout ça, la sensation de “bruit” dans ma musique, un désordre cacophonique organisé dont on savoure la puissance. Y’en aura sûrement pour me dire que j’ai des goûts de danseuses mais j’en n’ai rien à foutre.

Dimmu Borgir - Puritania

Considérés comme des vendus et la version pop du black metal par énormément de fans de la scène, j’ai un certain amour pour Dimmu Borgir. Peut être parce que c’est eux et Arch Enemy qui m’ont fait aimer un son plus agressif, je m'arrêtais à Slipknot à l’époque. Et ce morceau garde une certaine place dans mon coeur, à la fois pour les trois couches de distorsions appliquées à la voix, la batterie qui pilonne à coup de doubles pédales et les grosses guitares bien punchy. Ca m’évoque un peu le bruit que ferait un énorme moteur, combiné dans le cas présent avec la qualité assez crade du clip (une grande spécialité de Nuclear Blast, à une époque ils étaient pas foutu d’upload un clip en HD sur leur youtube) qui donne un petit cachet supplémentaire sans le faire exprès.

Kroda - Jesus Tod

Burzum est, tristement, une des grandes références du black metal. A la fois pour l’apport musical qu’il a été au genre à l’époque et la réputation … sulfureuse de son seul membre : Varg Vikernes(ou Le Père Cachet quand Le Lobbyisé et moi on en parle). Je vous avoue que j’ai jamais eu le coeur d’écouter un album entier d’un gros con qui passe de longues vidéos sur sa chaine Youtube à expliquer que les femmes doivent servir à la reproduction et à quel point l’influence juive ruine la société occidentale. J’ai donc juste écouté un de ses morceaux les plus connus … et j’ai eu physiquement mal aux oreilles tant le mixage et tout le reste était ignoble. Ce qui n’est guère surprenant quand on sait qu’il a enregistré tout ça avec un micro-casque pourri, un ampli mal réglé, et je suis sûr que s’il avait pu, son mediator aurait eu le SIDA. Par chance, il se trouve qu’aussi con et infecte que soit Vikernes il a une légion de fan dans d’autres groupes qui ont fait des covers de sa musique dont, ici présent, Kroda un duo venu de Hongrie. Aidés par un mix propre et l’ajout d’une flûte et d’une guimbarde (qui en anglais s’appelle une jew’s harp, quelle ironie) on obtient un morceau absolument titanesque qui me donne envie de bondir partout et de tout casser en poussant des cris de bêtes. Tout est saturé à fond, des pluies de notes de guitares aux percussions ultra rapides, c’est le genre de musique qu’on voit dans un immense Pandémonium prêt à prendre les armes pour attaquer Dieu en personne.

Ministry - Eureka Pile

Dans tout ce qui est metal industriel, à un moment ou à un autre, le nom de Ministry va arriver sur la table. Mené par ce frappadingue de Al Jourgensen le groupe a marqué les esprits, que ce soit par des albums comme The Land of Rape and Honey ou Psalm 69 ou le comportement de Jourgensen qui ramène son chopper dans le studio pour enregistrer le bruit du moteur sur une track ou qui balance des têtes de cerf fraîchement tué sur la route à son directeur artistique pour qu’il arrête de lui prendre la tête sur sa pochette d’album. Et je ne raconterai pas l’anecdote sur un sachet de sperme envoyé par la poste. Des gens sympas quoi … Et puis vient le “déclin” avec les deux albums Filth Pigs et Dark Side of the Spoon. Et bien figurez vous que j’aime beaucoup le second. Mon oncle me l’a offert quand j’avais quinze ans et j’ai mit du temps à aimer. Je me suis retrouvé un goût pour y’a pas longtemps en voulant changer un peu ce qui tournait en boucle dans la bagnole. Et ce morceau là m’a captivé. Que ce soit par les voix saturées à grand coup de distorsions, le riff qui revient en boucle comme un bruit de moteur de bécane. C’est lourd et bruyant, à chaque fois que j’écoute ça j’ai l’impression d’être sur une moto lancée à toute berzingue avec dans les oreilles la radio des flics lancés à mes trousses.

2 commentaires:

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  2. Je n'ai pas les même habitudes musicales que Gerru en terme de format : j'écoute presque exclusivement les albums d'une traite sans prêter attention à quelle chanson s'appelle comment (ce qui me vaut de parfois passer pour un con). Cela vaut aussi pour Burzum.
    Alors, oui il faut souvent se munir d'un doliprane à prendre immédiatement après l'écoute d'un album de la première période du père Cachet, tant la saturation vous nique le tympan. Mais comme beaucoup de bons albums, écouter d'une traite ça vous met dans une ambiance, un mood particulier qui est aussi un outil pour apprécier la musique.
    Burzum, et là on va parler de l'album Filosophem dont Jesus Tod est extrait, ça vous met dans une sorte de colère froide... en tout cas pour la première partie de l'album. La seconde est au synthé (Vikernes aime beaucoup les synthés, TMTC) et, contrairement à l'autre moitié qui est un vacarme de bruits parasites, celle ci est... apaisante. Le genre de musique qui vous met ni de bonne humeur, ni de mauvaise. En fait, moi qui ait des ptis soucis niveau sommeil, cette seconde moitié d'album m'a aidé à m'endormir, à me détendre, pendant un bon moment. Comme quoi, il sais fait autre chose que sodomiser un micro casque en hurlant Varg.

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