Ce blog, c'est un bordel de pensées. Toutes les idées qui nous passent par la tête, toutes nos inspirations, toutes nos fulgurances aussi raisonnées que démentes sont rangées là-dedans. Ce n'est pas organisé, ça part dans tous les sens, mais ça nous ressemble.
Je sais pas si je l’ai déjà dit sur ce blog, mais à la base je viens vraiment d’une éducation musicale à base de rock. Mes parents m’ont foutu dans le bain là très tôt et c’était ce que eux aimaient donc j’ai suivi. Les années métaleuses sont venues bien plus tard, le jour où on m’a fait découvrir notamment Hammerfall (ouais, j’assume complétement mon amour de ce groupe, ils faisaient des références à Game Of Thrones avant que ce soit cool !) et puis sont arrivés après les Slipknot, Korn, DimmuBorgir et j’en passe. Mais jamais je n’ai cessé d’aimer mes racines et c’est pour ça que je vais vous faire un article qui ne parle pas de la musique qu’écoutaient mes parents. Oui je vous ai feinté et je le vis bien. J’ai envie de parler de morceaux qui ont une énergie rock avant.
Motörhead - Marching Off To War
En général si on cause Motörhead les gens vont parler de Ace of Spades, qui est un album très cool faut bien l’admettre. Mais c’est balisé d’aller sur ce terrain-là, et accessoirement j’ai toujours trouvé que la pochette sentait l’enfume quand on me met trois britanniques en chapeau de cowboy/santiags sur fond de désert ... Pour ça que j’ai eu envie de parler de Another Perfect Day, sorti trois ans plus tard. Déjà parce que c’est la meilleure pochette de leur carrière, et aussi parce que c’est le seul album qu’ils feront avec Brian Robbertson à la guitare. Et ça change beaucoup de choses mine de rien. Robbertson était un mec largement plus technique et moins punk que les précédents gratteux et ça se sent. Combiné en plus à un mix assez particulier des riffs (Écoutez tout l’album puis comparer aux autres, vous comprendrez, j’ai du mal à le mettre en mots) qui sonnent pesants mais pas “lourds” comme on en a l’habitude avec Motörhead. Et au sein il y a Marching Off To War, un morceau redoutablement efficace, complètement rock’n’roll avec une énergie comme on en fait peu. Entre les riffs ultra patates, la voix de Lemmy inimitable, c’est juste Motörhead quoi, c’est comme la pluie ou les steaks, on Sait ce que c’est, pas besoin de le définir.
Fu Manchu - Knew It All Along
Fu Manchu c’est l’archétype d’un groupe “ordinaire” en fait. Ils tournent depuis 1994 et ont sorti un album encore l’année dernière. Le genre de groupe avec un line-up qui fluctue et deux ou trois mecs qui restent là façon dernier des Mohicans. Donc je ne vous en voudrais pas si le nom ne vous parle pas. J’ai fait leur connaissance y’a peut-être dix ans en trainant chez mon oncle qui passait du stonerrock en boucle, et le nom m’est resté. Puis il est retombé dans les limbes parce je voulais des trucs plus agressifs que ça. Je crois que c’est la série Sons Of Anarchy qui a réveillé en moi l’intérêt pour ce groupe quand en pleine fusillade la bande son a envoyé le morceau Hey qui sonnait familier à mes oreilles. J’ai été curieux à nouveau et je me suis dit que ça devait être le destin qui me faisait un geste. Je me suis donc fait leur discographie pour me fixer sur leur album We Must Obey qui est sans doute mon préféré d’eux. Quand j’en ai parlé avec le fidèle Skoeldpadda il m’a avoué son manque d’amour pour eux, du fait d’une énergie punk et d’un son trop garage. D’où la comparaison que comparé au reste du genre stoner, Fu Manchu c’est de la bike-music comparé aux autres qui se la jouent cadillac-music. Et je trouve cette image ultra parlante, entre les gros riffs saturés qui évoquent un moteur en train de chauffer, les accélérations subites façon coup de kick de moteur, les cris qui backent la chanson façon hurlements de motards dans un rally un peu aviné, y’a une sorte de chaos là-dedans qui me plait beaucoup, c’est rock’n’roll comme diraient nos parents.
Pantera - Walk
Je me souviens avoir longtemps pensé que Cowboys From Hell ça claquait comme titre, et quiconque sortait un truc pareil comme titre d’album devait avoir la classe. Enfin je dis ça, j’ai pas écouté Pantera avant l’année dernière … pour une histoire de profanation de tombes en plus. Ho bien sûr je savais qu’ils avaient compté dans l’histoire du metal, notamment par le jeu de leur guitariste, le défunt Dimebag Darrell mais j’avais jamais creusé par flemme. Et puis l’an dernier je vois passer un article comme quoi des mecs du groupe Nuclear Hellfrost (à votre avis comment je suis tombé dessus ?) ont profané la tombe de Darrell, notamment en pissant dessus, parce que … sans doute que c’est des gros cons j’imagine ? Peut-être par esprit de contradiction j’ai eu envie d’écouter et d’aimer parce que j’aime pas être comme des gros blaireaux. Et c’est pas mal en fait, tout ne me plaît pas, je vais pas mentir et faire le fanboy. Mais pour m’être passé Vulgar Display ofPower (qui est lui aussi un titre d’album classieux) y’a une patte trash metal qui est ultra efficace, pas aussi agressive que chez Slayer par exemple, ça rapelle plus … un petit peu Motörhead en un sens parce que ça pue l’assurance crâneuse et flegmatique au milieu des riffs ultra vénères et des hurlements de Phil Anselmo. Et dans tout ça y’a Walk, qui est ultra représentatif de la mentalité de cet album. C’est brutal, efficace, complétement boastful, les paroles parlent de respecter Anselmo et que t’es un faux ami si tu le fais pas et que tu te mets dans son chemin, le tout avec les riffs de Darrell bien saturés et l'aspect ultra scandé du morceau qui le rend encore plus entrainant et limite martial. Certains pourraient dire que c’est simpliste, mais est-ce que c’est pas ultra porteur d’un supposé Vulgar Display of Power non ?
Pour une fois dans cette section je ne vais pas parler d’un livre en particulier, je vais parler … de moi. Oui ça peut sembler nombriliste dit comme ça, mais je vous assure que j’ai une vraie raison de le dire. Et vous en aurez une vraie de ne pas m’aimer à la fin si jamais vous ne pensez pas comme moi, tout le monde est gagnant non ? Quand j’étais adolescent j’avais une seule et unique grande passion littéraire : l’heroïc fantasy. Et ça m’a suivi jusqu’à mes 18 ans je dirais. L’ennui c’est qu’un genre à la longue on le connait, et si on n’arrive pas à se renouveler au sein de celui-ci l’intérêt se tarit. C’est ce qui s’est passé pour moi et j’ai reporté mes goûts sur le roman policier pendant quelques temps avant d’également épuiser le filon là. Comme quoi y’a des choses qui ne changent pas. Mais revenons-en à la fantasy voulez-vous. C’est un genre que la plupart des gens connaissent, parfois superficiellement vu qu’ils se sont arrêtés aux films du Seigneur Des Anneaux et auquel on a tendance à associer des clichés assez tenaces. Et réducteurs il faut le dire. Comme un peu tous les genres si on les observe d’un œil extérieur. Cela dit je ne suis pas celui à qui vous devez demander de vous initier au genre. Déjà parce qu’il est largement trop vaste pour qu’une chatte y retrouve ses petits, alors moi dans le genre … Et ensuite parce que c’est aussi à vous de trouver votre voie et faire des fouilles. Moi je n’entends que parler de livres que j’ai aimé, c’est déjà bien assez comme ça croyez moi. Enfin je dis ça … dans ce présent article je vais me contenter de parler de ma façon d’apprécier et d’évaluer le genre. C’est pas compliqué j’ai mes trois piliers :
Le représentant le plus connu, parfois hélas,
Le style : Ça peut paraitre bateau à certains, mais pas moi. Je pense qu’un paquet de profs de français ont froncé les narines face au style parfois assez nazes que peuvent avoir certains auteurs de fantasy (essayez de souffrir les pensums objectivistes de Terry Goodkin vous comprendrez …) et ils ont bien raison, quand bien même c’est des snobs. Je le sais, ma prof de littérature en IUT en était une qui désignait ça comme “de la littérature de genre”, et on sait qu’elle aurait parlé d’une gangrène de la jambe avec le même amour dans la voix. Mais laissons les souvenirs du passé derrière nous … Le fait est que si vous écrivez avec le style du bottin, votre histoire va être gonflante et la motivation de suivre aux abonnés absents. Prenez Georges R. R. Martin par exemple. Le mec est à la base un scénariste et ça se ressent cruellement : son style est pauvre, qui plus est pas aidé par la traduction française, et franchement il n’y aurait pas eu la proposition novatrice qu’était à l’époque Le Trône de Fer je pense que pas grand monde aurait pas suivi et que ça n'aurait pas été le phénomène que c'est aujourd'hui. Bon après je dis ça, faites gaffe à pas non plus trop en faire hein … Pour moi j’ai un très bon représentant de ça qui en fait largement trop. Je demanderai donc aux vieux de la vieille de s’agripper à leur fauteuil : pour moi Tolkien est coupable de ça. Dieu sait que je me bats avec mon père là-dessus, lui est un grand fan. Mais faut cinq minutes arrêter la vénération béate : Tolkien était un universitaire et un linguiste, qui a utilisé son univers comme un produit de travail universitaire et linguistique où il écrivait un mythe “local”, mythe au passage fortement inspiré par des kilos de traditions européennes. Dont notamment Beowulf et les légendes celtiques et scandinaves. Et pour paraphraser une collègue qui l’a lu en anglais y’a peu “il a dit mille synonymes pour parler de feuilles ce con !”. Perso j’ai capitulé à chaque tome du Seigneur Des Anneaux, et je n’ai aucun complexe à ça. Rappelez-vous que le style porte votre histoire, et parfois il peut faire accepter bien des choses qui sont apparence très chiantes. Prenez par exemple la nouvelle Le Quai des Étoiles de Fritz Leiber (que je ne saurais que trop recommander, Le Cycle des Épées nom de dieu !), les deux tiers se composent des héros qui escaladent une montagne, en essuyant des intempéries, en prenant soin de leur lynx des neiges et … en grimpant. Pourtant le talent de Leiber fait que vous continuez à lire et ce avec toujours autant d’intérêt. Voyez le style comme un moteur : il va vous porter plus loin s’il marche bien, qu’importe que votre carrosserie soit laide. Ce qui me fait rebondir sur ...
Fritz Leiber, fils de Fritz Leiber, un des padré du game
L’univers : Le but de la fantasy, parmi d’autres, c’est quand même de faire rêver. Et si jamais votre univers “fantastique” consiste en le fait de changer trois noms et où les légionnaires gudlus menés par le général Caesion se battent contre les barbares altwiqs on va pas aller bien loin. Un grand fautif de ça que j’ai lu dernièrement c’est Jean-Philippe Jaworski que ma sœur m’avait vendu avec forces louanges et moult accolades … et pis je me suis fait chier. Je pourrais parler de son style qui en fait trop en prenant trop de temps sur chaque élément d’intrigue, mais ce serait injuste, ce type sait se servir de la langue française. Son réel souci c’est juste d’avoir une Venise/Florence fictive avec des celtes pas loin, et ici et là se disputent trois petits trucs “magiques” et un elfe qui est là parce que … on ne sait pas trop, il sert quasi à rien dans l’histoire. Honnêtement, je ne rêve pas beaucoup là-dedans. Et c’est pareil si vous peuplez votre monde de version bagnole volée des elfes de John Ronald évoqué plus haut, ce sera tout aussi emmerdant. Je m’avance peut-être un peu, ça vaudra éventuellement un article de mea culpa, mais je suis actuellement dans la trilogie des Fils-des-Brumes de Brandon Sanderson. Et là je dis oui, quand on me propose un univers où la magie fonctionne selon quel type de métal on utilise pour faire une réaction propre à chacun. Le tout avec des branches bien définies et des possibilités bien exploitées (par exemple le héros utilise l’attraction et la répulsion magnétique pour se propulser et “voler” dans les airs en lançant des pièces ou en s’amarrant aux cheminées). Rien ne me dit que tout le reste ne sera pas fécal mais les 100 pages lues pour l’instant me bottent bien. Si je devais parler d’une valeur un peu plus sûre, j’avais beaucoup aimé Les Mensonges de Locke Lamora de Scott Lynch. Où l’on a effectivement une sorte de république vénitienne décadente … mais bâtie sur les ruines de précurseurs assez mystérieux, avec des aperçus ici et là de magie et autres choses fantastiques (dont des requins bicéphales ultra flippant qu'on exhibe dans des combats de gladiateurs sur plateformes dans l'eau) discrètes mais qui suffisent à rester en tête et mettre l’eau à la bouche. Si le style est un moteur, voyez l’univers comme une carrosserie, qui peut être plus ou moins belle. Et vous savez où tout ça nous amène
D’abord à cette vidéo qui m’a fait beaucoup rire et sert mon propos
L’intrigue : La question qu'on se pose souvent quand quelqu’un vous raconte un truc c’est de savoir si ça vaut la peine de l’écouter. C’est d’autant plus vrai quand on est face à un médium narratif comme la littérature (ou le cinéma mais là ce n’est pas mon propos). Quand j’évoquais les lieux communs de la fantasy en intro, c’est ici que l’on voit se battre les héritiers du royaume face au sorcier démoniaque, aidé par un vétéran bourru qui a en fait un cœur d’or et un lourd passé dont il a honte. Et pareil, si jamais votre chapitre se finit sur des points de suspension alors qu’un personnage révèle qu’il a la marque occulte sur le dos de la main lui aussi. Et dans le style on a aussi des magnifiques recycleurs. DavidGemmell, paix à son âme, était un grand expert du copier/coller des plots. La quantité de forteresses attaquées, d’assauts désespérés en mode perdu pour perdu, de troupes d’assassins redoutés lancés aux trousses du héros est incroyable dans ses bouquins. J’en sais quelque chose, j’en ai lu 17 ! Dans un cas totalement inverse Robin Hobb a toujours su me balader où elle voulait, et tout du long des Aventuriers de la Mer, je n’ai rien vu venir tant elle jonglait admirablement entre ses différents personnages et reliant subtilement les fils des sous-intrigues. Je ne saurais d’ailleurs que trop vous en recommander la lecture, ce sont de beaux pavés mais qui valent le détour. Je pense que c’est aussi ce qui a fait le gros succès du Gros Georges à l’époque, quand on a découvert Le Trône de Fer et la shock value de tuer des personnages en prenant le lecteur à contrepied. Bon hélas aujourd’hui le gimmick est éventé et plus grand monde n’en a quelque chose à foutre mais ça a été marquant.
Après je tiens à préciser un truc avec cette grille : elle n’a aucune valeur. Je vous vois lever un sourcil perplexe, si c’est peanuts, pourquoi est-ce que je viens d’en parler longuement et en détail ? Déjà parce que ce que je viens de dire est une formule pour la provoc’, je l’assume parfaitement. Et ensuite parce qu’en tant que tel, si ces critères sont “importants” pour moi, ils ne sont en rien des indicateurs de la valeur d’un bouquin. Parce qu’une histoire, certes, se jauge, mais avant tout elle se vit et s’apprécie. Comme le disait Robin Williams dans le très beau Cercle des Poètes Disparus : “Est-ce qu’on évalue la littérature comme dans le dernier hit-parade ?” (Oui désolé j’ai pas retrouvé l’extrait sur Youtube). Et bien là c’est pareil. Ce qui compte c’est votre plaisir de lecteur et ce qui vous touche et vous parle. J’ai cité David Gemmell un peu avant et, nom de Dieu, tous ses livres se ressemblent. Pourtant j’en reprends volontiers par brouettes entières, parce que son monde et ce qu’il raconte me plaît, que c’est ce que j’aime. Bien plus par exemple que la fange perpétuelle d’un Richard K. Morgan qui offre un univers plus original que lui (même si j'aime bien Richard K. Morgan, c'est juste qu'il en fait trop). Ou alors prenez Stan Nichols et ses deux trilogies : Orcs et Vif-Argent. Dans le premier les peuples non humains locaux et polythéiste se frittent contre des humains venus de par-delà la mer monothéiste, oui c’est très subtil comme métaphore … Dans l’autre on a un monde entier dont les classes sociales sont déterminées à partir du degré de magie et de charmes que l’on peut se payer. Normalement le second devrait l’emporter sur le premier en terme d’originalité et donc de qualité. Faux, Orcs m’a laissé un bien meilleur souvenir et je le recommande encore aujourd’hui quand j’en parle à des amis. Ou alors Jean Laurent Del Socorro, un auteur français que j’ai découvert y’a peu. Son Royaume de Vents et de Colères se déroule dans une Guerre de Cent Ans à peine différente de la nôtre, il a juste ajouté une forme de magie à l’usage très restreint. Mais juste ça et son style font que le tout est captivant et me reste en tête dès la première nouvelle du sieur que j’ai lu. Lisez le aussi, avec sa nouvelle qui complète le bouquin : Le Vert est Éternel. Et Robin Hobb aussi, vraiment hein. Et dites-vous bien que je me limite à parler de fantasy “pure”, sans aborder les dérivés tel que la low ou l’urban qui est un de mes styles favoris. Ça attendra peut être un autre article, qui sait. En attendant …
Pour une fois je ne vais accuser les emplois du temps de personne. Ouais promis juré. D’ordinaire les parties de Hellfrost ont lieu parce qu’on ne peut pas être dispo, hé bien celle la non. Pour vous faire le contexte : on sortait d’une bonne session de Deadlands (avec le groupe composé d’Atégix, Dwarfram, Le Lobbyisé et Louis) et alors que je raccompagne tout le monde dehors vers les bagnoles et autre, Louis demande si, au lieu de la date qu’on a fixé à la fin, y’a des gens qui sont disponibles le week-end suivant. On s’est un peu tous regardé, Le Lobbyisé avait des obligations, Dwarf aussi mais les trois autres, moi inclus, rien. Donc tout naturellement est arrivé la suggestion “pourquoi pas Hellfrost ?”. J’ai envoyé un message à Wein et Grey qui ont répondu présent et en moins d’une semaine une partie apéro de Hellfrost a été mise sur pied. C’est pas beau ça ? D’où un groupe composé de Atégix qui joue toujours Sigebehrt “Le Cramoisi” Wiglafsunu, toujours prêtre de Sigel, dieu du soleil, de Wein qui joue Wigmung Haywardsunu un guerrier saxa en quête de gloire et d’argent mais surtout de gloire, de Louis, qui joue Ansfrid Ap-Theor, le lorekeeper magicien élémentaliste et Grey dans les pompes de Bedrac Bonerock, le nain du froid borgne et Scorbut son fidèle pigeon. Et comme toujours on fait un bisou à tous les absents, on vous aime les gens.
Nous revoici donc dans la tombe de Ingkar, alors qu’ils décident de quitter les lieux. J’ai retcon un tout petit peu la fin du dernier scénario après une conversation SMS avec Le Lobbyisé pour savoir comment expliquer l’absence de son personnage et de celui de Naeko. Donc Numenil est en fait réveillé là où il était censément porté par Offron la fois dernière. Occupé qu’il était à ausculter Gungir il n’a pas prit le temps de venir se battre, mais faut le comprendre : notre clerc de Thunor a une énorme balafre sur le côté de la tête, probablement dû au fait qu’il s’est pris un angle de marche sur le crâne en tombant. Vu qu’il redoute la commotion cérébrale, notre ami l’elfe considère qu’il est plus raisonnable de ne pas le déplacer avant d’être sûr que son état ne peut pas s’aggraver. Il donne à Wigmund une poignée de chiffons pris sur les corps des orcs pour baliser le chemin du retour. Maintenant que j’y pense, même si Wein m’a dit qu’il les prenait, j’ai pas le souvenir qu’il m’ait dit qu’il s’en servait en chemin … Histoire d’être bien sûr, je demande à chacun s’ils prennent ou non tout le loot qu’ils ont trouvé la fois d’avant sur les orcs, dont une côte de maille, une cuirasse de plates et la hache à deux mains du chef orc. Après délibérations et passe-passe, Wigmund enfile la côte de mailles (qui sent un peu le dessous de bras crasseux faut l’admettre) et range son armure de cuir dans son sac, il y a un moment de discussion pour savoir si Sigebehrt peut mettre l’armure de plates, mais le fait qu’il soit en D4 de Force est un tantinet dissuasif on va dire … Et au final je sais même pas si on a décidé s’ils embarquaient la hache ou pas. Con de moi. Offron lui jette ses robes du clergé de Hela et préfère enfiler les affaires d’un orc, lequel est mort plus ou moins proprement ainsi que son armure. Les voilà donc qui repartent, laissant effectivement Numenil et Gungir derrière. Grey n’a pas compris la remarque de Wein comme quoi tout irait bien avec de la broderie, on a donc dû lui expliquer l’histoire de la suture en flot à perles. Alors qu’ils avancent à travers les bois Sigebehrt et Wigmund se rendent compte qu’ils ont l’impression d’avancer plus lentement qu’à l'aller. C’est Wein qui capte qu’ils ne sont pas repassés par le chemin de cailloux blancs. Nouveau regard interloqué de la part de Grey et Louis d’où nouvelle explication sur les chemins fey pour ceux qui n’étaient pas là la fois d’avant. C’est pratique en fait pour pouvoir expliquer du lore en fait les absences et présences … Pendant le trajet je demande à tout le monde de faire un jet de survie, histoire de voir comment ils arrivent à se débrouiller pour trouver à manger et autre en chemin. Wigmund et Ansfrid font de très bon résultats et choppent de quoi nourrir le groupe pour plusieurs jours, chapeau bas à eux. Hélas à la seconde moitié du voyage Louis fait un échec critique de survie tandis que Wein fait un 3, résultat Wigmund fait chou blanc tandis qu’Ansfrid s’enfourne une poignée de baies … qui le font galoper dans les fourrés et gémir le pantalon aux chevilles. Faut vraiment un jour que je me calme avec les gags scathos, on va finir par croire que je régresse au stade maternelle. Sur le chemin, Ansfrid prend le temps d’essayer de parler à Offron, histoire d’en apprendre plus sur ce dernier, d’où il vient et tout ça. Ce dernier lui raconte qu’il vient des Licheterres d'Antan, une région située au nord de Rassilon où le Prêtre Liche a autrefois fondé son royaume puis l’a quitté, laissant les lieux ravagés et dépérit derrière lui. Il y a vécu une enfance de misère dans un village où l’on peinait à avoir ne serait-ce qu’un pain par semaine vu les récoltes anémiques. Sauf quand des étranges individus venaient acheter des enfants locaux contre de la nourriture, comme ça a été le cas pour lui. Néanmoins il refuse d’évoquer comment il a été intronisé dans le culte de Hela, son regard laissant comprendre que ça n’a pas été plaisant … Ansfrid préfère ne pas insister sur le sujet.
Les voici donc qui approchent de Sumorton, pour rendre la Pierre de Voixcôté Wigmund/Sigebehrt, se reposer en paix côté Bedrac/Ansfrid. Alors qu’ils ne sont qu’à quelques de marche, voilà qu’ils entendent un bruit provenant de non loin dans les bois. Tout le monde se met en garde, Bedrac avec sa hache, Ansfrid lance un sort d’armure (on a eu une longue conversation avec Louis sur l’apparence que prenait l’armure en question et s’il avait l’air d’avoir pris un bain de boue ou pas) et Sigebehrt garde son bâton à la main. Le bruit se rapproche petit à petit et je crois que c’est Wigmund qui arrive à faire un bon jet de perception et reconnaît des bruits d’armure et de cheval. A vu d’oreille ce qui arrive est seul et monté. Après une petite minute où je les fais mariner, plus une imitation de bruit de sabot par Louis (merci à lui pour sa contribution) voilà qu’émerge des fourrés … un bien étrange chevalier. Vêtu d’une armure de plates couleur perle avec des traits fins qui semblent sculptés, des yeux intégralement noirs comme des billes. Até reconnaît, après un petit moment, qu’il s’agit d’un chevalier fey comme celui qu’ils ont rencontré quelques sessions plus tôt. Et puis ce dernier prend la parole … et personne ne comprend rien, ce qui sort de sa bouche ressemble à un mélange entre des trilles d’oiseaux, une langue ancienne que personne ne connaît, le vent dans les branches et quelqu’un qui tente de parler sous l’eau. Oui, ça leur apprendra à ne pas savoir parler le fey ! Parce contre v’la comment c’est compliqué à interpréter quand on est MJ … Ansfrid se met à essayer de lui parler, épluchant un peu tout le répertoire de langues qu’il possède, le anari ne marche pas, le saxa non plus, le trader encore moins, le finnar pareil, il n’y a qu’en vieux anari que le chevalier semble comprendre, mais il semble incapable de répondre. C’est là que Sigebehrt sauve les fesses de tout le monde en se rappelant qu’ils avaient parlé en vieux saxa la fois d’avant. Ce qui fait que chaque échange que j’ai avec le personnage de Até est ensuite questionné par les autres joueurs et relayé par ce dernier, on est presque dans cette scène légendaire. Le chevalier dit à Sigebehrt qu’il est bon de revoir des visages familiers, ce qui fait comprendre à ce dernier que c’est le même que la fois d’avant ! Quand on dit que le monde est petit … Il est en quête pour retrouver le bouffon du Roi des Feuilles qui a été volé. Quand Até a dit ça aux autres j’ai senti un grand moment de perplexité, c’est Louis qui a demandé si bouffon n’était pas un terme pour autre chose qu’ils ignoraient. Mais non, selon le chevalier relayé par Sigebehrt c’est bel et bien un amuseur de la cour, qui ressemble à l’idée qu’on se fait d’un bouffon. Sigebehrt dit ok, on va le faire, le tout sans rien demander à personne, c’est Wein qui a souligné en off qu’il avait fait ça comme un bâtard dans leur dos en fait, en profitant de la barrière du langage. Bon on est dans un JDR donc évidemment qu’ils acceptaient, mais la remarque était à la fois pertinente et amusante donc je me sens le devoir d’en parler dans ces lignes. Selon le chevalier le bouffon devrait se trouver dans la ville non loin, il ne peut y aller lui-même en raison d’un serment de chevalerie qu’il a prêté au Roi des Feuilles. Bien entendu il promet un paiement en échange des services rendus. A peine l’ont-ils quitté des yeux qu’il disparaît, comme par magie pour ainsi dire.
Ledit chevalier, venu tout droit du Bestiaire de Hellfrost
En route pour Sumorton donc ! Mine de rien ça fait du bien de retourner à la civilisation. Ils discutent un bref instant pour savoir comment ils s’organisent pour retrouver le bouffon et la décision est prise de partager le boulot : Sigebehrt et Wigmund vont d’abord encaisser leur récompense auprès d’Emeric pour la Pierre de Voix et ensuite chercherons ici et là tandis que Bedrac et Ansfrid vont fureter directement. Et comme par hasard tout cela les amène tous les quatre à la taverne, aussi parce que Grey a déclaré que son perso voulait boire une chopine. Chopine qu’il est malheureusement incapable de se payer vu que tout son argent à la création est passé dans l’achat de matériel. Ce qui fait qu’il déclare vouloir gagner sa croûte sur place … en faisant faire un spectacle à Scorbut son pigeon. Ouais, rien que ça … Et du coup j’ai fouillé dans les règles de Savage Worlds pour trouver comment je pouvais représenter ça, le seul truc correspondant étant les règles pour les situations dramatiques, qu’on utilise pour les trucs du genre désamorçage de bombes ou un truc du style. Du coup le voilà qui me fait une série de jets avec à chaque fois une carte qui indique s’il va y avoir une complication ou non. Et c’est ainsi que Bedrac fait faire des tours à Scorbut, d’abord plutôt simple, avant de le faire passer dans un bout de corde enflammée pour finir sur une interprétation en roucoulement de La Coucaracha (que j’ai mimé !). Et mine de rien les gens apprécient et balancent des piécettes dans son écuelle, tant et si bien qu’il se retrouve avec 2 écus d’or et cinq d’argent à la fin de son spectacle, auquel Sigebehrt rajoute 1 écu d’or supplémentaire. Et il peut du coup enfin se payer sa chopine. Pendant ce temps la Pierre de Voix est livrée et Emeric est tout fou de joie. Ansfrid s’incruste et demande s’il y aurait moyen qu’il puisse avoir une transcription de ce qu’il y a dans la pierre pour son ordre. Le prêtre d’Hoenir lui explique que ça va être long vu qu’on ne peut lire une pierre que dans des crânes magiques ancestraux et que ces derniers sont stockés dans le temple d’Hoenir sur l’île d’Atlantaris, autrement dit pas la porte à côté. Mais comme les bons comptes font les bons amis, il s’engage à envoyer une version transcrite au lieu de son choix pour qu’il puisse la récupérer plus tard, Ansfrid lui demande d’envoyer ça à l’université d’Aslov, une ville plus au nord où il a autrefois vécu. Bedrac de son côté essaye de suivre le scénario comme un grand et questionne l’aubergiste sur des nouveaux arrivés dans le coin et tutti quanti. Ce dernier lui raconte qu’on a effectivement vu un type un peu zarb arriver en ville y’a peu mais qu’il n’en sait guère plus, l’auberge lui prend tout son temps libre, d’autant plus qu’on fête ce soir le non-mariage de Marushka, une cérémonie en l’honneur de la demoiselle restée pure. Et pour appuyer son propos il montre le nombre de personnes qui s’affairent à transporter de la bouffe et autres meubles de fête vers la grand-salle du village. Até est de nouveau complètement écroulé de rire et les autres le regardent interloqués, il se met à raconter l’histoire (plutôt fendarde, d’après Até elle est dans son top 3 des meilleurs trucs qu’on a joué) de Grim et du mariage. Et au fil de son récit il en vient à se demander si en fait … Grim et le bouffon ne serait pas la même personne ? Après tout, les clercs de l’Inconnaissable connaissent le sort de changement de forme, et comme leur but est en partie de faire tourner les gens en bourrique … Disons que c’est illogiquement logique ce qui est du coup cohérent pour les fidèles de ce dieu. Certains émettent des réserves mais une chose est sûre pour eux : il sera à la fête ce soir et c’est là qu’eux aussi doivent être pour le trouver.
Les festivités ayant lieu en début de soirée ils ont une certaine marge que chacun décide d’utiliser. Après avoir parlé un peu avec Offron qui ne sait pas du tout, du tout où il en est, Ansfrid se tourne vers l’aubergiste avec une demande un peu spéciale. En effet il aimerait bien voir l’intérieur des cuisines, parce que … hé bien … heu … comment dire … L’aubergiste le regarde comme s’il avait une fiente de piaf sur le front et ne comprend pas du tout où il veut en venir, mais sur un jet par défausse de persuasion Louis arrive à le convaincre de le laisser entrer. Ce qu’il fait en l’assignant à tourner la broche d’un chevreuil sur un rotissoir. Tout content Ansfrid s’affaire à la tâche pendant bien une vingtaine de minutes, coupant un bout de la viande au passage pour son repas à lui. Un épisode qui inspire Wein mine de rien et il me dit que Wigmund va du coup chercher un forgeron. Ce qu’il trouve en la personne d’une solide saxa qui est occupée à forger des tournebroches en série pour la fête du soir. Il passe commande d’un ajustement/entretien de l’armure de plate du chef orc (parce vous imaginez bien que des affaires d’orc c’est pas le top de l’hygiène …) et … d’un tournebroche. Aussi interloquée que je le suis en vrai, la forgeronne lui demande pour quoi faire, ce à quoi il répond qu’il veut bien payer un écu de plus pour ne pas avoir à répondre, marché conclu, il repart donc avec un tournebroche d’un mètre trente à la main et une armure à récupérer le lendemain. Je vous cache pas que j’ai été perplexe quant au pourquoi de cet achat, mais il y a un plan derrière tout ça … En effet il compte rester en retrait pour le début de la soirée, puis arriver en retard avec le pic en question et dire que c’est la forgeronne qui avait du retard qui l’a envoyé l’apporter, pour ensuite se mêler aux servants. Avec un bouclier et un arc dans le dos, vêtu d’une cotte de maille … Quand on en a parlé plus tard, Wein et moi, on s’est dit que c’était un peu comme dans Hitman quand on essaye d’aller dans une zone interdite pour le costume qu’on porte, avec un objet flagrant à la main. Le temps passe, et Bedrac et Sigebehrt décident qu’il est l’heure pour eux de se rendre sur place, je me souviens qu’on a blagué en demandant s’il y allait main dans la main pour essayer de passer pour un couple. Je ne sais plus quelle a été la réponse de Grey à ça … La grand-salle est pleine de monde, les habitants en joie finissent d’installer les plateaux et autres tonnelets et un groupe de skälds accordent leurs instruments dans un coin de la salle, l’ambiance est festive. Ils n’ont que très peu à attendre avant qu’arrivent un cortège, à sa tête se trouve Marushka, vêtue de sa plus belle robe et coiffée d’une couronne de fleur, au bras de son père, le maire, qui semble beaucoup regarder ses pieds. Ils sont suivis de Ketil, plutôt aviné (comme j’ai dit, il a la tronche d’un type qui a commencé la soirée trois heures avant tout le monde) et … d’un étrange individu en vêtement de bouffon, avec un chapeau à grelots, le dos bossu et le faciès assez moche. Ansfrid qui est arrivé entre temps fera le commentaire suivant “y’a pas de doute, ça c’est du bouffon”. Wigmund arrive lui aussi, se déchargeant du tournebroche auprès d’Offron qui ne comprend pas vraiment où il veut en venir dans tout ça. Étant tous présent pour le début de la fête, chacun se retrouve avec une pinte fourrée dans la main, ce qui donne l’occasion à Ansfrid d’expliquer à l’ancien prêtre de Hela ce qu’est l’alcool tandis que la musique commence.
Ils ont dansés là dessus (J'avais bien dit y'a un an que je m'en servirai ...)
La fête commence à battre son plein, la nourriture passe d’assiette en assiette, tout le monde se prend des verres, Offron commence à être aviné, Marushka danse et passe de cavalier en cavalier, Ketil s’écroule dans un coin, rond comme une queue de pelle (une façon pratique de rappeler son existence sans avoir besoin d’incarner le personnage) et le Bouffon s’enjaille ici et là. Sigebehrt se dit que c’est le moment et s’approche doucement de lui, pour lui demander s’il est Ulfnyr Skallagrimsunu. Ce à quoi le concerné lui répond d’un pet et d’une galipette, un jet de perception assez réussi montre à notre clerc de Sigel que visiblement le nom n’évoque rien au Bouffon, et qu’accessoirement il a des yeux assez étranges … assez semblables à ceux du chevalier fey en fait. Bredouille il revient trouver Wigmund et Bedrac qui se sont affalés dans un coin à manger et surveiller le tout en même temps. Ansfrid lui se dit qu’il y a un truc bizarre avec le maire, lequel s’est assis au fond de la salle dans un fauteuil, toujours la main devant la bouche, pour le lorekeeper ça doit vouloir dire qu’il a envie de vomir. Il va donc le voir pour lui demander s’il ne voudrait pas un remède quelconque contre les aigreurs d’estomac, tout bon sire qu’il est … et en fait le maire n’a plus de dents. Nouvelle hilarité d’Até. Je reprends donc mon numéro de mec qui parle sans ses dents, ce qui fait que Louis ne comprenait que la moitié de ce que je racontais et me faisait la traduction selon sa perception, y’a eu un moment du genre “bacon oignon fromager le lundi” et autres phrases étranges qui auraient donné un orgasme à un dadaïste. Hélas, contre les dents arrachées Ansfrid n’a rien qui fait repousser l’ivoire, alchimiste à deux sous va … ayant le bonhomme sous la main il le questionne sur le Bouffon. Selon le maire ce dernier est arrivé il y a genre une semaine avec une énorme œuf de pigeon sur la tête et ne se rappelant de rien. Vu son penchant pour les farces, les jeux de mots et son apparence ils ont pensé qu’il s’agissait sûrement d’un prêtre fou de l’Inconnaissable, et vu que les démêlés précédents qu’ils ont eus, ils se sont dit qu’il était plus sage de l’accueillir paisiblement. Content de l’explication, il retourne trouver les autres et rapporter ce qu’on lui a raconté, leur conclusion est … que ça doit forcément être Grim du coup non ? Sigebehrt décide d’y retourner, cette fois c’est dit, il en aura le coeur net ! Alors qu’il s’avance, décidé à en découdre, paré tel un preu chevalier, hardi comme un champion et j’en oublie ... une main se pose sur son épaule. Et là le temps s’arrête. Non mais littéralement, il y a genre quinze secondes de silence autour de la table, Até me regarde comme si je venais de lui annoncer la mort d’un proche, les autres n’étant pas impliqué ils ne disent rien. J’ai dû le prendre par surprise ou un truc du genre parce que je l’ai vu hésiter, à chercher quoi faire à propos de cette main. Je crois que c’est Louis qui a blagué sur le fait que la personne à l’autre bout de la main devait se demander s’il avait pas fait un AVC ou un truc du genre pour rester planté comme ça. Ne voulant plus être le dindon de la farce il me demande à qui appartient cette main. Il s’agit … de Marushka. Cette dernière est toute gênée de l’aborder mais tient à le remercier du fond du cœur. En effet ce n’est que grâce à eux (j’avais écrit cette scène avec la possibilité que ça puisse être appliqué également à Ketil ou Gungir mais vu qu’ils étaient absents …) qu’elle a pu échapper au mariage voulu par son père. Et en signe de reconnaissance elle lui propose une danse à son bras, que Sigbehrt accepte. Les voici qui dansent doucement sur une douce mélodie, en l’équivalent médiéval d’un slow. Une fois celui-ci fini Marushka le complète d’une forte tendre enlaçade de notre prêtre de Sigel, lequel ne sait pas où se mettre … parce que ni Até ni moi n’avons trouvé dans les bouquins de Hellfrost si les prêtres ont le droit de se marier ou autre. Et même après avoir cherché après j’en sais toujours rien.
La valse de Sigebehrt et Marushka. J'ai hésité à mettre Scarborough Fair mais ça aurait été un tantinet abusé on va dire.
Après quelques tapes dans le dos de la part des autres et autres petits commentaires taquins (mais rien de salace, nous sommes des gentlemans) il reprend sa première initiative : aller voir le Bouffon à nouveau. Notre prêtre de Sigel attrape ce dernier et l’amène à part pour lui parler cette fois des fey. Avec un effort de mémoire il arrive à se souvenir du nom du Roi des Feuilles, espérant obtenir une réaction de la part du Bouffon. Et quelle réaction ! Quand il entend le nom du Roi des Feuilles il s’arrête net et devient complètement blanc. Et au même moment les portes et fenêtres de la salle s’ouvrent à la volée et/ou sont défoncées et dans la salle déboule une troupe de petites créatures très moches, à la peau bleue et aux longs poils blancs. Il s’agit de gobelins des glaces qui attaquent à vue. La moitié bondit sur le Bouffon tandis que l’autre attaque le groupe. C’est donc pour moi l’occasion de sortir ma super battlemap retouchable au feutre effaçable et les socles de Warhammer spécialement acheté pour servir de pions avec des étiquettes collées dessus pour indiquer qui est qui. Du matos de pro ! Pour les gobelins j’ai utilisé quasi toute ma réserve de D4 d’ailleurs. Le combat s’engage donc, avec eux acculés dans un coin de la salle tandis que le Bouffon s’enfuit vers le foyer central où plusieurs gobelins l’encerclent. Wigmund envoie une ou deux menaces et tente de trancher un gobelin, en vain. Bedrac envoie un coup de hache dans le vide tandis que Sigebehrt place sur lui une protection de Sigel et Ansfrid se protège avec une Peau de Pierre réussie avec un degré, résultat au lieu d’avoir une armure de terre sa peau est recouverte de granite. Je tiens à dire que Louis était tout extatique de ma description de celle-ci. C’est au tour des gobelins et c’est là qu’en gros la chance a commencé à les déserter : trois attaquent le Bouffon, un touche et arrivé à Secouer le Bouffon, un rate et le troisième fait un échec critique qui le fait basculer dans le foyer central. Dans lequel il se mange 2D10 de dégâts et crève aussi sec, grillé comme un poulet et empalé sur le tournebroche d’Offron pour la peine. Pendant ce temps tous leurs copains attaquent, sans aucun succès, le groupe et le Bouffon se remet sur pied. Et c’est là qu’il envoie la purée : en effet dans ses compétences il a la compétence de plaisanterie fey. C’est littéralement une blague tellement hilarante que ceux qui l’entendent doivent faire un jet ou s’écrouler à terre de rire. Et la moitié des gobelins autour du Bouffon le rate, ce qui fait qu’il n’en reste plus qu’un debout prêt de lui. Je pourrais vous faire un compte rendu détaillé de tout ce qu’il s’est passé ensuite mais ce serait inutilement détaillé parce qu’on résumer ça facilement : les gobelins se sont fait complètement marcher dessus. D’une part à cause de leurs jets absolument minables en terme d’attaque, de leurs scores misérables en parade et en résistance (5 en parade, 4 en résistance quoi …) qui les rendaient incapables de toucher et ultra simple à toucher (il n’y a que Sigebehrt qui a raté son coup et une seule fois seulement, c’est dire). On a d’ailleurs eu un autre échec critique et un autre gobelin au feu, Wein ou Até m’a dit après en blaguant qu’en fait c’était le feu le MVP de la partie. Du côté du groupe on avait quasi à chaque fois des one-hit kills, notamment en combinant les blagues du Bouffon avec les Bolt de Ansfrid, les gobelins étant des extras ils ne peuvent encaisser qu’une blessure avant d’être hors-jeu. D’ailleurs je me soupçonne d’avoir été négligent avec les jets de Louis et de ne pas avoir surveillé quand il faisait des 1 pour le Siphon. Mais c’est ma faute sur ce coup-là. Le tout s’est conclu sur une tentative de Sigebehrt de pousser un dernier gobelin dans le feu, mais ce fut un échec de sa part sur son jet de force de … 2 … opposé au 3 du gobelin. C’est donc Wigmund qui lui a porté le coup de grâce.
La battle map et les pions évoqués plus haut (avec en prime le poignet et t-shirt de Grey, le verre d'eau de Louis, le crayon de papier de Wein et la fiche de perso d'Até pour vos yeux émerveillés)
Le combat fini, le calme revient sur la salle et chacun rengaine ses armes. C’est à ce moment-là que le maire sans dents arrive et exige de savoir c’est quoi ce cirque. Sigebehrt se fait le porte-parole du groupe pour expliquer quelle est leur mission. Le Bouffon lui a fui dans un coin de la salle, recroquevillé en boule à se tenir la tête. De leur côté Bedrac et Wigmund fouillent les corps, prenant ici et là ce qui peut avoir de la valeur. Pendant leurs fouilles ils remarquent que chaque gobelin a sur lui, que ce soit sur sa peau ou sur un bout de vêtement, un symbole de chaînes se terminant par l’épine d’une ronce. Grâce à sa connaissance du folklore et d’un très solide jet, Sigebehrt arrive à se souvenir de ce qu’il a lu sur les feys : ces derniers résident dans un royaume qui leur est propre, le tout dirigé par différentes grandes cours, lesquelles changent de seigneur à la moitié de l’année (on parle de cours d’été et de cours d’hiver du coup), chacun étant l’opposé de l’autre. Et fort de cette information il se rappelle que dans l’iconographie fey, la chaîne est l’opposée de la feuille, ce qui laisse à penser que c’est l’opposé du Roi des Feuilles qui a mandé ces gobelins pour s’emparer du Bouffon. Les autres le laissent parler, après tout c’est le seul qui a investi des points en persuasion. Et c’est là que ça devient marrant parce que Até tente de persuader le Bouffon de les suivre, qu’ils veulent leur bien … et rate son jet cruellement en faisant un 1 et un 2. Du coup il paye un jeton pour relancer … et rate à nouveau en faisant deux 2. Il en met donc un deuxième jeton … encore deux 2. Il claque donc son dernier jeton … et fait un 1 et un 3, lequel est pile suffisant avec son bonus de charisme et la mention du Roi des Feuilles. Pendant tout ce temps le Bouffon supplie qu’on ne le ramène pas au Sombre Endroit. Grey a demandé si c’était un lieu ou une situation, parce qu’il faut de temps en temps une blague vaseuse pour faire le café. En tout cas notre fey égaré accepte de venir avec eux dans les bois. En partant Ansfrid voit Offron étalé par terre, avec l’air de s’être prit une énorme murge, et comme c’est une grande âme il lui promet de lui trouver de quoi faire un remède contre la gueule de bois pour le lendemain. Ils s’enfoncent donc dans les fourrés et au bout d’une vingtaine de minutes ils retrouvent la clairière où ils ont rencontré le chevalier, celui-ci apparaît peu après. Pas d’embrouilles, ils ont livré le bon bouffon, j’ai pas été bas à ce point-là. Il le charge sur sa selle et tend à chacun de nos aventuriers une bague étrange qui semble faite à la fois de tissu et de bois entremêlés. Il s’agit d’un charme fey, qui donne en gros l’équivalent d’un jeton consommable à son porteur, c’est pas honteux comme récompense quoi. Puis il s’en va, disparaissant à nouveau dès qu’il échappe à leur regard. Ça a d’ailleurs donné lieu à une blague avec Grey comme quoi s’ils le suivaient tous sans jamais cligner des yeux, ils pourraient éventuellement se retrouver à aller jusqu’au bout du monde, un peu comme quand on suit un PNJ au-delà de son script dans un jeu vidéo. Et comme un bon anari tient toujours parole, alors qu’ils rentrent au village Ansfrid fait un jet d’alchimie pour essayer de trouver quelques herbes pour aider Offron. Et parce que c’est un échec critique il se met à chercher au pied d’un arbre, mettant sans faire exprès la main dans un terrier de mouffette qui lui croque le doigt ET lui offre une giclette de parfum. Et c’est sur cette grande victoire que nous avons fini la session. Louis et Grey ont eu leur premier level up, du fait de la règle que “deux présences = une promotion”. Grey a rajouté un peu d’intellect à Bedrac tandis que Louis a augmenté ses connaissances en alchimie et ses aptitudes magiques.
Mes impressions là-dessus : Encore une bonne pioche en termes de session. Clairement plus relaxée que la précédente dans le tombeau, notamment parce qu’en terme de difficulté les gobelins étaient de la bouillie comparé à ce qu’ils ont affronté avant, mais je me dis que c’est pas trop grave de temps en temps avoir une victoire simple, qu’ils contemplent leur puissance. Mais ne vous endormez pas sur vos lauriers, la suite ne saurait être aussi simple … Je suis content aussi de la battle map et des pions, autrement plus agréables à utiliser que les bouts d’aluminium et les cartes sur papier imprimé sur la photocopieuse du boulot. Et pour vous révéler deux petits trucs : Je l’ai dit à Até, mais en un sens ses soupçons étaient justifiés, Grim aurait pu apparaitre à un certain moment du scénario si tout avait tourné trop en eau de boudin. Et puis un détail que j’ai raté de mentionner c’est que les deux statues à l’entrée du sanctuaire étaient décorées de pierres précieuses. Mais personne n’a songé à les inspecter à la partie avant le départ du Lobbyisé et Naeko et personne n’y a songé ensuite. Tant pis huhuhu.