lundi 11 novembre 2019

Too Cool to Use #8 Les orphelins de Deadlands, partie 2

J'ai hésité un petit peu à programmer les deux articles là. C'est pas toujours facile de dire au revoir. Mais Deadlands est bel et bien fini, j'ai envoyé un résumé spoiler de ce qu'on n'a pas joué au final au Lobbyisé et à Louis quand on en a causé. Il n'y aura pas de fin à l'histoire de Willy Les Deux Paires, Old Ed, Dusty Betty, Gertrude Croft et Jon Gutson. Tant pis j'imagine. Je précise un tout petit détail : les deux Too Cool To Use là sont parmi les tout tout tout premiers que j'ai écris, ils étaient prêts quasiment depuis le début du blog. Donc pardonnez le style potentiellement dégueulasse (j'ai fait des nets progrès je trouve), les répétitions de choses déjà dites ailleurs ("après" du coup même si écrit avant) et autres enfonçages de portes ouvertes. Deadlands c'est fini.

Le cuirassé

C’est presque triste de l’avoir balancé celui-là, à l’échelle de tout ce qui n’a pas survécu c’est peut être le plus travaillé et le plus cohérent. Notamment parce que là où d’autres étaient des ajouts plus ou moins artificiels à l’intrigue, ou sans grandes connections avec la tambouille (genre Worms ou Trop de Totems, deux autres scénarios dont je vais parler dans un autre article à venir) celui-là était vraiment pensé comme une suite. Enfin, une parmi d’autres, c’est aussi pour ça que ces scénarios n’ont pas eu lieu : trop de voies possibles et aucune qui ne me convenait. Je reviendrai sur ces possibles suites quand je les traiterai.

Ce scénario a été si je me souviens bien, la première grosse idée de suite que j’ai entamé, elle me paraissait logique en terme de continuité. Je m'explique : au fil de la campagne que j’ai fait joué à mon premier groupe (où sont notamment Louis et Le Lobbyisé mais sans Atégix) ils ont croisé à deux occurrences un révolutionnaire mexicain : Eduardo Mendoza, aussi connu sous le surnom de Big Eddy. Au moment où j’écris ces lignes ils ne sont pas encore arrivé à la troisième rencontre et je suis donc potentiellement en train de me baser sur un postulat faux. Ce qui est amusant à sa façon, peut être que je repasserai pour dire ce qu’il en a été exactement. Quoi qu’il en soit, ce personnage avait pour but de fournir des renseignements à un instant précis de la campagne. Et en contrepartie de ces informations il exigeait que les joueurs rendent un service à la cause. Quelle cause me demanderez vous ? Hé bien, il y a maintenant trois scénarios de cela le groupe avait fait une escale mexicaine où par un concours de circonstances ils avaient affaire avec des révolutionnaires juaristes. Ce fut un sacré nawak, avec notamment l’assassinat d’une ex-prostituée se faisant passer pour une journaliste, une cantina explosée à coup de canon et un mourant torturé avec cinq centimètres de corde … Une sacrée histoire … Quoi qu’il en soit ils ont foutu le dawa entre les troupes françaises et les révolutionnaires locaux, laissant les derniers quelque peu dans la panade. C’aurait été pour eux l’occasion de se racheter. Comment ? En volant un cuirassé ! Le contexte est important je crois : dans Deadlands la Californie s’est retrouvée réduite en de nombreux morceaux suite à un tremblement de terre aux proportions apocalyptiques. C’est du coup un Labyrinthe de canaux, d’îlots et de mesas où on mine de la roche fantôme, un minerai étrange apparu il y a peu dans l’univers. Bien entendu autant de richesses attire de nombreuses convoitises et de nombreuses factions se font la guerre sur place. L’Union, la Confédération, la théocratie des Anges Perdus, plusieurs factions chinoises, les indiens locaux et ceux qui nous intéressent plus particulièrement : L’armée mexicaine. En effet, attaché à ses anciens territoires, le Mexique entend bien récupérer la Californie, en y envoyant rien de moins de que le général Santa Anna. Leur mission aurait été d'intercepter un cuirassé faisant route à travers le Labyrinthe, lequel contenait de la roche fantôme qu’il achetait et des armes qui étaient discrètement fournies aux partisans mexicains locaux.

Une journée normale dans le Grand Labyrinthe ...
De base je n’avais que cette idée-là, qui me paraissait un bon entre-deux, et puis j’ai choisi de la développer plus loin. La première version était simple : quelque chose du genre “trouver le navire, tendre une embuscade et voler la cargaison. Au pire le couler s’il n’y a aucune autre option”. Mais à l’époque je n’avais pas trop confiance dans mes joueurs pour créer de la narration sur quelque chose d’ouvert et libre en terme de méthodes. Donc j’ai voulu qu’il y ait une suite et des à-côtés. Tout d’abord le long du chemin, il devait y avoir plusieurs rencontres, notamment les hommes de Mu-TuoKwan, un des seigneurs de guerre locaux qui a comme conseiller le personnage historique de Joshua Norton d’ailleurs. De la même façon ils devaient croiser des missionnaires des Anges Perdus qui escortaient des réfugiés. Ces deux rencontres auraient servi plus tard à leur faire découvrir un peu mieux les diverses factions du Labyrinthe, que la partie se poursuive ou non dans ces lieux, c’était pour le tour d’horizon de Deadlands. Et si jamais parmi ceux qui nous lisent connaissent un peu l’univers ils doivent rire sous cape, bande de fripons que vous êtes. Et une fois le navire capturé, il devait y avoir une attaque de morts-vivants ou de requins garous, je n’avais pas réussi à me décider en prenant mes notes. Et une fois le cuirassé capturé, il aurait été révélé que sa calle contenait une série de documents, qui étaient en gros des quêtes, soyons grossiers ce n’était rien d’autres, vers d’autres lieux de la Californie et avoir une meilleure vue d’ensemble de toute l’histoire. Chaque mission devait apporter une pièce du puzzle direction une direction et un feu d’artifice final. Je pourrais révéler un peu ce qui était disponible niveau mission mais ce sont des morceaux que j’ai emprunté à la grande campagne The Flood que j’entends faire jouer à l’avenir. Donc motus et bouche cousue. Et il y avait un deuxième but derrière tout ça : amener une grande campagne derrière, entièrement centrée sur le Mexique et ses différents mystères, factions et intrigues. J’ai préféré séparer en deux parties, pour cause de lisibilité.

La guerre civile

Oui, la fameuse suite du Cuirassé. Pour comprendre toute cette histoire par contre je vais devoir vous faire un bref cours d’histoire, ça tombe bien je voulais être prof quand j’étais plus jeune. Enfin jusqu’au moment où sont tombées les réformes Sarkozy sur l’enseignement et du coup je me suis dit que j’avais plutôt intérêt à chercher dans une autre branche. En 1876, époque où commence l’histoire de Deadlands (et elle a évolué depuis, la timeline actuelle est en 1882) le Mexique est un imbroglio redoutable. En effet le pays est divisé entre trois factions qui se le disputent : les juaristes, mené par Benito Juarez, partisans de réformes sociales et proches du peuple, les porfiristas menés par Porfirio Díaz, ancien général de l’empire mexicain, plus proche de la bourgeoisie. Et enfin, et ça pas assez de gens le savent : nous. Oui quand je dis nous c’est les français. Aussi surprenant que ce soit le Mexique a été un dominion français pendant plusieurs années, plus exactement un empire s’il vous plaît. Mené par Maximilien de Habsbourg, prince de Hongrie, lequel avait été envoyé par Napoléon III dans le but d’assurer la mainmise des intérêts français outre-Atlantique et de créer ainsi un empire chrétien catholique en Amérique, à l’époque où l’on craignait que les Etats Unis fraîchement né soit une menace du fait de leur protestantisme. Une histoire longue et compliquée mais forte intéressante, penchez-vous dessus si vous êtes curieux. Toujours est-il qu’au moment où les joueurs arrivent sur place, les trois parties se font la guerre, pas forcément de façon très équitable et eux auraient intégré le camp des juaristes. Pourquoi ? C’est sans aucun doute de la simplification historique à la truelle mais le bouquin qui détaille le Mexique et ses différentes intrigues dit grosso modo que ce sont eux les gentils. Quand je dis à la truelle je le pense vraiment. Et le fait que leur pote Big Eddy était dans cette faction-là accessoirement.

Des senioritas, des Legionnaires et des bandidos, le Mexique quoi (et j'ajoute que je suis super fan des illustrations de Paul Daly pour Deadlands)
Et à partir de là, la grande anarchie commence. Je vais procéder par points, de façon à ne pas trop m’embrouiller, il faut bien comprendre que c’était un projet de campagne qui n’a jamais été formalisé, tout ce que je vous résume là est le résultat d’un trèèèèèès long stream of consciousness (je n’ai plus le terme français en tête) étalé sur plusieurs mois et entrecoupé d’autres choses qui n’avaient aucun rapport. Pour vous dire j’ai repris plusieurs carnets personnels où j’écris tous les jours sur tout et n’importe quoi et j’ai cherché à la main tout ce que j’avais pu balancer comme pistes. Ça m’a pris deux semaines à tout recompiler et ça couvre presque six mois de notes. Le seul conseil que je peux vous donner est : essayez de raccrocher chaque chose que vous allez lire à la précédente de façon à ce que le tout fasse plus ou moins sens en tant que puzzle. Et oui, ça va être confus, même si bon, vous lisez quand même un endroit qui s’appelle Bordel de Pensées je le rappelle. Et sur ce j’ouvre le bal !

    • J’avais pris cette partie-là dans le guide de la version Reloaded qui se passe dans le “futur”, du coup l’idée d’amener ce futur à venir me paraissait intéressante. Plus tôt dans l’aventure, ils avaient fait escale dans la ville de Chihuahua, un des personnages avait hérité d’une cantina par un ami défunt, oui la même qui un plus tard sera démolie au canon. Et je me disais que réinvestir les lieux serait une bonne idée, surtout combiné à cette fameuse idée du futur que la ville allait connaître un boom industriel dû à la présence de cohorte de savants fous, offrant ainsi un terrain de jeu intéressant, surtout en relation avec leurs actions pour la cause juariste. Une base d’opération autour de laquelle aurait eu lieu diverses missions et sous-intrigues. Avec en toile de fond l’extension économique de la ville et bien entendu la guerre civile.
        • Autour de cette fameuse base d’opération j’avais prévu plusieurs choses. Dans un contexte de guerre civile et de guérilla (car les juaristes rament leurs mamans niveau ressource et matériel) une de leurs nombreuses missions auraient été de récupérer des armes, des vivres et d’entraver l’effort de guerre français. Par exemple attaquer un convoi de soldats pour les dépouiller, empoisonner des rations destinées aux français, saccager les cultures voir empoisonner les puits. Fallait que ça fasse guérilla ! Encore un moment où j’étais pas sûr de moi et de la capacité des joueurs, j’avais voulu sur-écrire comment ça pouvait se dérouler et quelles formes la chose pouvait prendre. J’étais un peu tout désemparé vis à vis de ça.
        • Parce que c’est déjà le bordel au Mexique avec toutes ces factions, il a fallu que j’en rajoute, sinon c’est pas drôle. Fut un temps je lisais beaucoup le forum de Pinnacle Entertainment, notamment les sujets où des mecs parlaient de leurs idées de personnages et autres comptes rendus de parties, j’ai trouvé El Sainto. Qui est donc ce monsieur ? Je vais devoir faire une digression explicative pour que vous compreniez. Dans Deadlands si votre personnage meurt tout n’est pas nécessairement fini. En effet il est possible que vous reveniez d’entre les morts … avec un passager spectral à bord. En effet tout personnage qui sort de terre après y avoir fait un dîner de pissenlit est possédé à temps partiel par un démon avec lequel il se dispute le contrôle de son corps. El Sainto devait un être de ces mort vivant, un déterré comme on dit dans Deadlands, qui aurait mené une vendetta contre je ne sais quel faction du Mexique, servant ainsi d'électron libre au sein de tout ce bazar. Oui, comme s’il n’y en avait pas déjà assez comme ça … Très accessoirement il n’était pas impossible qu’il se serait révélé être quelqu’un que les joueurs avaient rencontré avant et vu mourir, le tout avec une révélation au moment de la découverte, j’avais décidé qu’il portait un masque en argent pour dissimuler son visage, un peu Zorro sur les bords je l’avoue.
          Un peu dans le genre là quoi, mais avec un masque en argent et un grand manteau
            • J’aurais pu mettre cette partie-là dans le point un peu plus haut (celui avant El Sainto) mais je l’aime trop pour ne pas lui offrir sa petite place au soleil, je fais ce que je veux en plus ! Mais toujours dans cette optique de guérilla et de résistance, il y avait une cerise sur le gâteau. Au terme de plusieurs missions il allait être temps de frapper un grand coup. Et donc de prendre un fort entier des mains de la Légion Étrangère française. Comment j’aurais mis ça sur pied ? Je n’en ai absolument aucune idée. Encore une raison pour laquelle je n’ai pas réussi à mettre tout ça sur pied. Cela dit, de façon assez drôle : quelques années plus tard sortira Knights With No Armor, un scénario officiel qui reprendra le principe de Légion Étrangère retranchée dans un fort et toute la préparation autour de l’assaut. Comme quoi les grands esprits se télescopent.
              • Et à partir de ce point-là, on entre dans un très très gros bordel. Nan mais vraiment. En gros tout ce que j’ai dit avant c’est de la surface, des éléments innocents, de la gnognotte. Parce que à partir d’ici on entre dans les secrets de l’univers de Deadlands, oui rien que ça. Parce que j’ai menti en fait : il n’y a pas trois factions au Mexique. La quatrième est cachée et son nom est … L’Empire Secret ! Oui je me doute bien qu’un nom pareil doit pas franchement aider à comprendre de quoi on parle. Si vous connaissez un petit peu l’histoire du Mexique, j’imagine que vous savez qui sont les Conquistadors. Et par conséquent le passé assez sanglant du Mexique par rapport aux Aztèques. Hé bien l’Empire Secret n’est ni plus ni moins qu’une conspiration ancestrale menée par les natifs aztèques qui complotent dans l’ombre, usant d’intrigues et de sorcellerie pour reprendre le pays. Oui rien que ça. Et ils sont menés par une liche multicentenaire commandant une armée de morts. Je simplifie beaucoup mais c’est nécessaire pour que vous compreniez que pas mal de choses allaient arriver ensuite. Parce que ces fameux aztèques veulent monter tout le monde les uns contre les autres pour ensuite massacrer les survivants. Ce qui les aurait amenés à venir mettre des bâtons dans les roues des joueurs, possiblement via un agent double au sein des juaristes. Maintenant vous savez qu’ils existent, ils reviendront.
                Les Aztèques qui tirent les ficelles ! (oui c'est pas courant comme phrase)
                  • Une fois qu’ils auraient bien épuisé les alentours de Chihuahua j’avais prévu qu’ils bougent vers le Sud du pays. Comment ? En enlevant des amies à eux. Oui, le E final est important. J’ignore d’où ils piochent ça chez Pinnacle mais dans le sourcebook du Mexique on trouve une entrée sur les Taracha. Qu’est-ce donc ? Hé bien il s’agit d’une tribu d’indiens locaux, cannibales et dégénérés. Et puisque ce sont des dégénérés il leur faut des femmes pour perpétuer la tribu. Oui c’est aussi subtil et délicat que ça en a l’air … Mais en gros il y aurait un kidnapping de quelqu’un du sexe féminin qu’ils connaissaient, de façon à ce qu’ils partent en chasse. Et d’une part sauver leur(s) amie(s) et d’autre part faire la misère à une bande de consanguins dégueulasses (parce que oui, il n’y en a pas qu’au Texas). Ça se voulait une aventure de transition en gros. Une transition vers …
                      • Une carte au trésor, Camaróne et des morts vivants. Oui, je ne sais pas faire de programme simple et cette campagne, au fur et à mesure que je la résume là, en est un superbe témoin. Je sais que j’y ai pensé à voix haute, mais mes notes papiers sont très très parcellaires sur le sujet, donc je vais être approximatif. J’ai repris un personnage nommé du bouquin : un chef bandit surnommé El Escorpion (je pense que j’ai pas besoin de traduire …) qu’il fallait poursuivre. J’imaginais ça dans la continuité des Taracha, comment ? Allez savoir. Toujours est il qu’il fallait courser ce fameux Escorpion et ses gars, jusqu’à un lieu historique. Et pas n’importe lequel ! Camaróne messieurs dames. Pour ceux qui ne connaissent pas, Camaróne c’est genre le Fort Alamo des français. Le 30 avril 1863, 62 légionnaires français s’y barricadèrent contre 2000 soldats mexicains et résistent une journée entière avant que les six survivants demandent à déposer les armes pour cause de pénurie de munitions. Oui c’est tellement badass que la Légion Étrangère célèbre Camaróne chaque année. Dans Deadlands, comme partout où ça a bardé, c’est pété de zombies. Qui ont d’ailleurs la particularité de se réveiller uniquement la nuit. Pour moi c’était l’occasion parfaite de faire un scénario à la Ghosts of Mars, où ils auraient été forcés de s’associer aux criminels pour essayer de survivre face à la marée de morts. Et la carte au trésor dans tout ça ? Là c’était un gros cheveu sur la soupe, une greffe digne de Victor Frankenstein en train de fumer de l’herbe et de prendre des cachetons. Oui, à ce point-là. Mais il y avait à Camaróne une carte au trésor qui amenait sur une dernière piste de scénario. Enfin dernière … La dernière que j’avais écrite vraiment. En y repensant comme ça je me dis que ça aurait pu être un type de l’Empire Secret qui s’était retrouvé coincé lui aussi. Pourquoi et comment allez savoir.
                        Il fait à la fois couteau, MacGuffin et outil shamanique s'il vous plait
                          • La piste mentionnée un peu avant était en fait un couteau. Je venais de regarder From Dusk Till Dawn, l’adaptation en série télé du film de Robert Rodriguez. Si vous l’avez vu vous savez qu’un couteau à manche en os et à lame d’obsidienne revient souvent, quiconque s’en sert ayant des visions prophétiques et étranges. L’un d’entre eux devait trouver le couteau et être pris de vision. Le but était de faire douter le porteur de sa santé mentale, qu’il ne sache pas si ce qu’il voyait aller s’avérer vrai, s’il était en train de devenir dingue et ainsi de suite. J’avais comme idée de faire faire des jets de perception uniquement au porteur qui aurait vu, en cas de réussite, des choses étranges et flippantes. Par exemple un meurtrier aurait eu les mains couvertes de sang et un regard étrange. Ou à l’inverse il aurait pu voir des monstres et des créatures malsaines là où il n’y avait en fait que de l’obscurité et quelques têtes de bétail. Et au final ce fameux couteau devait mener au point culminant et totalement inatteignable de la campagne : Xitlan. Qui est Xitlan ? Hé bien tout simplement Le Grand Méchant du Mexique. C’est lui la fameuse liche que j’évoquais au tout début. Vieux de plus de 300 ans et pété de pouvoirs magiques ultra violent, disposant de sa fameuse armée des morts et bien décidé à déclencher une immense éruption volcanique en sacrifiant pour ça rien de moins que l’Impératrice Charlotte, l’épouse de Maximilien Ier justement. Très franchement je ne sais pas trop comment sont censés faire quatre joueurs, quand bien même ils ont une sacrée quantité de points d’xp dans les bottes, pour vaincre un machin pareil. Mais c’aurait été le point d’orgue de la campagne mexicaine. Si elle avait eu lieu ...
                            Le tournoi

                            Celui-là a été écrit à l’arrière d’une bagnole de location en Écosse alors que je me faisais suer comme un rat mort. Oui je me souviens de ce détail en particulier. Je revenais d’une randonnée pour être exact. Dans le monde de Deadlands, la Californie, dont j’ai parlé un peu pour Le Cuirassé est partagée entre plusieurs factions et peuples. Et bien entendu, les restes de San Francisco, devenu Shan Fan, est aux mains des chinois. Oui, Deadlands fait dans la grosse tambouille et donc il y a des chinois qui font du kung fu surnaturel avec leur chi. Si je vous ai déjà dit que c’était un jeu de rôle à ambiance western j’ai jamais dit que c’était un jeu subtil hein … Et forcément il y a des tournois d’arts martiaux. Vous vous imaginez bien que j’ai sauté sur l’occasion. L’histoire commençait dans un bar de Shan Fan où un des joueur était provoqué par un type un peu saoul qui se vantait d’être le plus fort et le plus rapide. Je l’imaginai comme une version asiatique de Brucie dans GTA IV pour vous donner une idée d’à quel point il devait être insupportable. Après avoir fait longtemps le coq il exigeait des joueurs que l’un d’eux lui tire dessus, vu qu’il sait rattraper les balles en pleine course (et oui, c’est un vrai pouvoir dans le jeu). Sauf que c’est bien beau le kung fu, mais complétement saoul ça ne marche pas. Le quidam fait donc un plongeon dans l’éternité et tout le bar se vide. Si j’ai écris ça comme ça, je tiens à le dire, c’est parce que je savais que ça appuierait très bien sur la fibre fier à bras d’un des personnages en jeux, lequel est incapable de ne pas relever un défi ou d'atterrir dans une bagarre. C’est toujours délectable de téléguider ses joueurs sans qu’ils ne le remarquent ...

                            Shan Fan et sa diversité (et encore du Paul Daly)

                            De la mort de cet individu démarre toute l’histoire. Alors qu’il était à peine froid les PJ devaient être arrêté par une horde de tongs armés et conduit devant les trois chefs de la Triade locale : Tam Grandes Oreilles, Ma Longues Nouilles et Hou Le Dépeceur. Pour ceux qui ne connaissent pas Deadlands, et je sais que vous êtes nombreux, ces trois-là en temps normal ne peuvent même pas se voir sans tenter de se tuer. Autrement dit les trois ensembles c’est du TRÈS sérieux. Il s’avère que le défunt était leur champion attitré pour le tournoi à venir et qu’ils ont investis énormément dedans avant sa fin tragique. Et donc c’est à eux de relever le défi à sa place, et ce n’est pas une demande, c’est un ordre. Et à partir de là un des joueurs devait faire le remplaçant tandis que les autres devaient faire leurs combines en coulisse pour s’assurer qu’ils gagneraient le tournoi. Toute la suite étant une série de combats et embrouilles avec divers adversaires que voici

                            • Le premier devait être un mandchou, exilé de son pays et extrêmement en rogne contre l’aristocratie chinoise. Oui je sais que c’est une odieuse simplification historique, si ce n’est des conneries complètes mais je m’en fous et je le vis très bien. En termes de menaces c’était l’équivalent de l'apéritif pour qu’ils aient une idée de ce qui les attendait. J’avais prévu cela dit qu’il puisse être utilisé pour autre chose. En effet un autre concurrent du tournoi était justement un aristocrate chinois et il était possible de le manipuler pour qu’il l’attaque et donc que les deux soient disqualifiés. Deux combats sur tout le tournoi auraient sauté pour eux.
                            • L’adversaire suivant était un moine de Shaolin. Oui, eux aussi sont arrivés dans l’Ouest Américain, y’a pas de raisons. Déjà sur cet adversaire là le challenge montait d’un cran vu qu’il aurait eu quelques techniques de chi à disposition. Sa faiblesse étant que de par son enseignement bouddhiste, un joueur avec un bon score d’intelligence et/ou de persuasion aurait pu le convaincre de la vacuité de s’affronter. En cas de réussite il se serait désisté du combat. Oui c’est un autre cliché et je l’assume très bien.
                            • Parce qu’il n’y a pas que l’Asie dans le Weird West, l’adversaire suivant était occidental. J’étais parti sur une autre logique : vu qu’ils avaient affronté jusque-là essentiellement des adversaires puissants et qui frappaient forts, j’ai eu envie de mettre un adversaire pas nécessairement très fort, mais très résistant. Du coup c’était un boxeur anglais opiomane avec beaucoup de points d’endurance, dur à toucher et qui ne subissait pas de malus de dégâts du fait qu’il était sous drogue. Le combat se serait vraiment joué à l’usure. Et bien entendu il aurait été possible de tricher sur son dosage pour le rendre inapte à se battre ou même qu’il meurt d’une overdose, selon les scrupules, ou leur absence, des joueurs.
                              Quand j'ai vu ça dans le bouquin j'ai su qu'il y avait du potentiel

                                • Et le clou du spectacle. Voyez-vous, Deadlands est certes un jeu western pas très subtil, mais il inclut aussi … du steampunk ! C’est clairement pas ma partie favorite de l’univers donc je n’en mets pas souvent, c’est sans doute pour ça que je ne l’ai pas évoqué jusqu’à maintenant. Mais toujours est-il que les développeurs sont assez loin, à tel point qu’il existe l’équivalent de prothèses cybernétiques … à vapeurs ! Et vous l’avez bien deviné, l’adversaire final était un mec qui faisait du kung fu avec un énorme bras à vapeur qui lui servait à mettre des patates dignes de Hulk. Et je tiens à le préciser : il y avait tout un historique derrière pour justifier ça, ce n’était pas - totalement - gratuit. Pour celui-là je ne voyais pas de victoire possible autrement qu’en trichant. Ce qui aurait été faisable soit en droguant sa nourriture (via quelques jets pour s’infiltrer dans ses quartiers et y glisser un “assaisonnement”) ou alors via un sort que le huckster du groupe pouvait apprendre. Lequel sert à … faire déconner les machines, jusqu’à possiblement tout faire exploser. Vous imaginez bien l’utilité de la chose. Et pour ceux qui connaissent un peu, c’était le champion de Kang de la Iron Dragon. Avec un surnom bien cliché/classieux que je n’ai pas retrouvé dans mes papiers, je me souviens que c’était un truc genre “les Crocs du Tigre Blanc”.
                                  Deadlands et le kung-fu en une image. What else ?
                                  Au final il est retombé dans les cartons pour plusieurs raisons. Je ne voyais pas comment rendre de longues séances de combat intéressantes pour tout le monde et pas seulement le compétiteur. Certes il y aurait eu les à-côtés avec la triche, se protéger de la triche des autres et tout le roleplay autour, mais ça en amenait forcément un plus que les autres sous les feux de la rampe et je redoutais que ça puisse frustrer. Et dernièrement je bloquais sur la “continuité”. Que ce soit en cas de défaite, ce qu’il se serait passé (c’est le gros souci des menaces de mort, avoir les épaules assez solides pour les exécuter) et pareil en cas de victoire. Une fois passée la douche de billets je ne voyais rien qui aurait pu suivre. Voulant éviter le cul de sac scénaristique, j’ai laissé tomber.

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