lundi 1 juin 2020

Mashup

On pourrait avoir un très long débat sur à qui appartient la musique et l’art à l’ère d’internet. A partir du moment où le public s’est emparé d’une œuvre, est-ce que cette dernière est la même que ce que son auteur avait pondu avant que quiconque y pose le regard ? Ça me rappelle la terminale tout ça, que ce soit les cours de philo ou de littérature. J’ai eu des notes de merde aux deux d’ailleurs. Donc je ne répondrai pas à la question ici, pas plus que je ne ferai un plan en trois parties et une conclusion. Par contre je peux vous dire un truc : internet s’en tape et met la main sur tout et n’importe quoi pour en faire tout et n’importe quoi. Et un excellent exemple de ça c’est les kilos de mashup qu’on trouve sur youtube. Pour ceux du fond qui ne suivent pas, un mashup c’est tout connement prendre deux morceaux différents, synchroniser les deux ensembles et, si on a un quelconque don pour le mixage, garder tel ou tel bout qui nous intéresse dans l’un et l’autre et obtenir un tout autre morceau au final. Et comme on se fait souvent des soirées mashup sur Discord (même si ceux avec Down With The Sickness de Disturbed ont été officiellement banni) voilà pour vos petits yeux une sélection de quelques uns de mes préférés.

Mike Doer (Pendulum/Linkin Park) - New Witchcraft

Soyons tout à fait honnête, quand bien même il ne faut dire du mal des morts : Minutes to Midnight est un album de merde. Pas le pire de Linkin Park, parce qu’il y a eu One More Light des années après mais c’est pas parce qu’on a la lèpre qu’il faut s'estimer heureux d’avoir esquivé la peste bubonique. Et pour continuer à gratter le fond, ils ont décidé de faire un truc pour la BO de Transformers 2. A sa façon c’était peut-être la meilleure façon de clouer le cercueil pour leurs fans et faire leur fameux “autre chose”. A l’inverse, Immersion est l’album qui a amené un retour fracassant pour Pendulum, notamment du fait de la richesse de l’album et de l’improbabilité de certains feats dedans (genre les mecs de In Flames …). D’ailleurs je l’avoue : j’aurais pu faire un article entier rien qu’avec des mashup à base de Pendulum tellement il y a de quoi faire. Mais je me suis dit que c’était facile et qu’il fallait me bouger un peu. Et du coup ce mashup ! On y garde l’instrumental de Witchcraft, ultra efficace et autrement plus dynamique que celle de New Divide donc tant mieux, sur lesquels sont ajoutés les vocaux de Chester Bennington. Avec la légère différence qu’ils ont été un poil accéléré et vocodé, ce qui donne une couleur bien plus électronique au tout. Et le résultat donne un morceau de drum’n’bass ultra patate qui donne envie de faire des drifts dans Need For Speed. C’est quand même autrement plus cool que la chiantise profonde de Minutes to Midnight.

Bill McClintock (Metalica/The Who/Megadeth) - Eminence of Holy Wars and Creeping Death

Oui, trois groupes. Rien que ça. C’est le compadre Skoeldpadda (toujours dans les bons coups celui-là) qui m’a fait découvrir ce morceau et par extension la chaîne du sieur McClintock (est-ce son vrai nom ou un hommage caché à Steve Jobs ? bien malin qui pourrait le dire). Sur le papier ça sonne complètement improbable, les Who, soit le rock “à l’ancienne”, Metallica et Megadeth (le second vous dira d’ailleurs que tout est de la faute du premier). Comment on peut faire un morceau cohérent voir agréable avec un mix pareil ? Ça aurait pu être un objet dégueulasse où tout est rentré à la truelle à base de guitares distordues empilées les unes sur les autres comme des squatteurs dans un 15m². Et … pas du tout. En utilisant l’instru de Eminence Front des Who, on part sur un truc ultra funk avec par dessus un mix très harmonieux de Holy Wars et Creeping Death. Et ça marche nom de Dieu ! Me souviens avoir fait tourner ça au boulot, les gens ne me croyaient pas quand je disais que c’était un mashup, c’est dire. J’aurais très honnêtement pu faire cet article entier juste avec les morceaux venant de cette chaîne. Mais je ne suis pas comme ça, je fais des efforts vous avez vu ?

BotanicSage (Lil’ Jon/Jojo’s Bizzare Adventure Soundtrack)- Turn down for Whammu

Jojo’s Bizarre Adventure est un manga … plutôt unique on va dire. En même temps le nom est indicatif, sinon ça se serait appelé comment ? Jojo’s Lame Adventure ? Et si vous ne connaissez pas, allez regarder c’est fort cool. En l'occurrence ici on plonge dans la bande originale de la deuxième partie. Qui sert de thème aux antagonistes que sont les Pillars Men (homme du pilier si vous voulez franciser, mais j’aime mieux en anglais, parce que). Lesquels débarquent sur un mélange extrêmement chelou de dubstep avec des voix de rai et une sirène G-Funk qui semble sortie d’une pub pour Lamborghini dans les années 90. Déjà c’est plutôt unique, il faut bien le dire. Et vous savez ce qu’il y a de plus bizarre combiné ? Du Lil’ Jon pardi ! Ouais, le padre du crunk d’Atlanta, avec ses gimmicks à base de hurlements en boucle et ses paroles qui tiennent sur un timbre poste déchiré en deux et ses beats à base de TR 808. J’aurais jamais pensé que l’alliance des deux puissent marcher, comme pour tous les autres morceaux évoqués en amont en effet. Et ça donne un banger de club absolument démentiel, qui donne envie de sauter dans tous les sens, et qui fait pousser des dreadlocks rien que le fait de l’entendre. Et des muscles saillants, parce que les Pillars Men sont des vampires aztèques bodybuildés en pagne. Je vous avais bien dit que Jojo était unique !

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