Le monde de la musique est vaste. Et à la longue, à force de pérégrinations et autres arrêts on finit par trouver encore plus de clips qui attirent l’œil. Et du coup, pour être très original j’ai décidé de me répéter et de vous offrir une autre séance de marade visuelle. Preuve qu’on peut faire de la bonne musique et se fendre la poire en même temps.
Né sous la plume de l’illustrateur finlandais J.P. Anohen (et je n’ai hélas pas pu en apprendre beaucoup plus, la faute au fait que la plupart des gens qui en parle le font en finlandais) Belzebubs était à l’origine une série de webcomics qui furent fusionnés en une BD éditée et vendue de façon légitime (est-ce que ça en fait le Sunstone du metal ?). Et forcément il y a eu l’album qui va avec. Un petit peu comme un Deathklok pour le death metal, tous les codes du genre sont présents et poussés à l’extrême et au ridicule par la même occasion. Mais exactement comme Deathklok on sent que les types qui font ça (d’ailleurs on ne sait pas trop qui sont les musiciens, ce qui en fait aussi le Gorillaz du black metal) le font en ayant compris les codes et en aimant le genre. C’est une plaisanterie prise très au sérieux si je puis dire. Et honnêtement la première fois que j’ai vu ce clip, j’y ai cru. Jusqu’à la moitié environ. L’esthétique faisait très Darkest Dungeon ou encore diverses illustrations de Jakub Rebelka, ce que j’appelle le “cartoon angoissant”. Un parti prit risqué vu l'étroitesse d’esprit qui peut sévir dans la scène black mais pourquoi pas. Et puis la chose craque, et c’est parti pour la marade intégrale. Surtout dans le sens où les personnages in univers sont témoins que ce qui se passe devient prodigieusement idiot et c’est encore meilleur. Et en plus, si le black est votre tasse de thé, le morceau claque bien. Un petit peu entre un Dimmu Borgir époque Enthrone Darkness Triumphant et du Craddle of Filth sans Dani le nain nerveux.
C’est très ridicule à dire, mais avant de me le prendre sur le coin du nez, je n’aurais jamais cru qu’il existait du rap italien. Ce qui est stupide en fait. Pourquoi il n’y en aurait qu’aux US et en France hein ? Il y a fallu que je tombe sur le morceau Blood Shake des hollandais de Dope D.O.D. pour réaliser ça. J’ai eu aussi un flashback de mes années Vampire : La Mascarade avec le clip, mais ça c’est une autre histoire. J’ai donc voulu savoir qui était ce type et sa carrière, et mine de rien j’ai trouvé une jolie mine d’or. Si vous êtes curieux cherchez du côté de son crew Machete Records, et ses divers acolytes, il y a de quoi faire. Mais pour revenir à l’individu Salmo lui même, le type a pas mal de cordes à son arc, hormis le côté gore/références cinéma trash (qui a dû jouer dans la connexion avec D.O.D., c’est leur truc aussi) le mec a un côté fan de pop culture et de faire le mariole costumé assez amusant. J’aurais pu parler du clip de Don Medellín ou de 1984 mais il y avait soit un peu trop de sérieux soit de références à ses albums passés donc ça ne collait pas. Alors que Space Invaders est pile comme il faut. Bourré de références, très drôle à regarder, bien rappé et assez “pertinent” sur la façon dont a évolué le cinéma dans la représentation des extraterrestres, des soucoupes volantes en aluminium, en passant par les monstres en latex, les reptiliens, les marques dans les champs de maïs et les robots géants qui cassent tout. Je pense franchement qu’ils ont dû se taper une énorme barre à pitcher tout ça.
Army of The Pharaohs est un peu le groupe qu’on pourrait renommer Rappers Underground Hors de New York All Stars. Fondé par Vinnie Paz de Jedi Mind Tricks, lequel vient de Pennsylvanie, avec Ceph Tilted (de Floride), Crypt the Warchild (Pennsylvanie), Esoteric (du Massachusetts), Planetary (de Pennsylvanie aussi, Vinnie a fait croquer les copains) et Apathy (du Connecticut) la grosse pomme est bien loin. Pour être tout à fait honnête ça n’est pas un groupe extraordinaire, la faute au fait que … ça manque justement d'une énergie de groupe. Ils l’ont dit plusieurs fois en interview : les albums sont enregistrés dans divers studios et chacun envoie ses couplets par mail, s’ils se croisent activement c’est par groupe de deux ou trois et mine de rien ça se ressent. C’est très classique en terme de composition de morceau, chacun fait son couplet, de temps en temps il y a même le refrain qui décide d’aller pisser en laissant tout le monde en plan. Et du fait qu’il y a peu de contacts j’ai pas l’impression qu’ils fassent vraiment de morceaux à thèmes hormis les classiques égotrips du rap à base de patate dans la bouche, de concurrence qui se pisse dessus et ainsi de suite, pas non plus aidé par des prods assez génériques la plupart du temps. Et puis il y a Terrorstorm. A nouveau je ne sais pas qui a eu l’idée du clip, mais le résultat est juste hilarant. Le concept du crew de rappeur converti en une bande de catcheurs vénères qui se frittent contre une vraie équipe de catch. Ouais vous avez bien lu, les types masqués du clip c’est Chikara, un crew de catcheurs avec une certaine réputation dans le milieu. Le tout assaisonné de tricherie en tout genre et autre jeu d’acteur … expressionniste dirons nous. Moi ça me fait marrer.