lundi 10 août 2020

La foire aux mochetés : cette fois c’est joli

Oui du coup ça en fait un titre mensonger, mais je le vis bien. Parce que répandre la négativité ça n’est jamais une bonne chose, il y en a bien assez comme ça en ce bas monde pour ne pas en rajouter. Donc je me suis dit que c’était l’occasion de parler d’illustrations rôlistiques que j’aime bien, qui me parlent, que je trouve porteuses du jeu ou de l’idée qu’elles sont censées représenter. Forcément je risque d’être beaucoup moins caustiques et il y aura peut être des déçus, je ne m’excuserai pas, il faut du beau en ce monde.

Pathfinder - Book of the Damned

Wayne Reynolds aux pinceaux. Le type a fait ses débuts chez Wizard of the Coast puis chez Games Workshop avant de devenir LE monsieur derrière la ligne visuelle de Pathfinder. Honnêtement c’est pas le type le plus technique, ou le plus “fin” qui existe. Sur certains aspects son travail peut être un peu brouillon ou biscornu (ça par exemple, j’y connais rien en anatomie mais les cous ne ressemblent pas à ça !). Mais il y a un truc “chaud” dans son trait qui me parle et me donne envie de m’immerger dans son univers. C’est porteur tout simplement. J’ai hésité à mettre la couverture de Ultimates Intrigues pendant un moment, notamment pour le dynamisme qu’il y a dedans mais au final j’ai choisi celle de Book of Damned. Peut-être parce qu’il y a une succube à moitié nue qui fait un sourire plein de promesses ? En partie oui, mais pas pour les raisons que vous pensez. Book of The Damned est le livre officiel sur tout ce qui veut bouffer votre âme et qui porte des cornes maléfiques dans les diverses régions des enfers. À savoir les diables, les démons et les daemons. De premier abord ça peut sembler confus, j’en conviens. Et c’est aussi pour ça que j’aime bien ce dessin. Les trois personnages représentés sont un spécimen de chaque espèce : Le gros rouge c’est Dispater, un diable majeur et geôlier de l’enfer. Les diables étant le genre qui propose des pactes et qui aiment l’autorité, sa posture droite et sa main tendue, combinée au rouge et au sceptre colle très bien avec l’idée du mal organisée que défendent les diables. Puis vient la demoiselle, Nocticula de son p’tit nom. Seigneur démone de la luxure et des ténèbres rien de moins. Le but des démons est la débauche d’émotions, négatives bien entendu sinon ça ne serait pas des démons. Et en terme d’imagerie tout est là pour le suggérer, entre le physique de succube, la pose lascive, le petit sourire en coin et la main posée sur le lutrin en signe d’invitation, pour qui sait c’est évident. Et enfin le vieux. Charon, cavalier de l’Apocalypse et l’un des quatre Archideamon. Il est la personnification de la mort et de la décrépitude. A nouveau son charadesign parle pour lui, entre le visage vieilli, la toge trouée, le bâton qui ressemble à une canne et surtout la grande barbe. Tout chez lui hurle la mort, ce qui est le but des daemons : l’annihilation totale de toute chose. Je dois admettre que j’aime beaucoup cette couverture. C’est juste con que le père Reynolds ait changé son style pour la deuxième édition de Pathfinder en quelque chose … que j’aime beaucoup moins.

7éme Mer - Livre de base, 2ème édition

J’ai cherché pendant environ deux heures sans succès qui était l’auteur de cette illustration. Malheureusement la deuxième édition de 7ème Mer c’est trois quarts d’illustrateurs qui n’ont même pas de site internet, de blog ou de page Artstation donc ça a pas été évident. Les candidats les plus probables sont soit Shen Fei ou Giorgio Baroni. Mais vu que je n’ai pas pu trouver un quelconque aperçu du style des autres, je suis peut être complètement à côté de la plaque. Y’a même pas un petit sigle ou autre dans un coin de page pour m’aiguiller dans mes recherches. Si jamais la personne qui a illustré ça me lit, qu’il se manifeste … Ce n’est pas la meilleure illustration du monde sur le plan technique. J’ignore pourquoi, sur plusieurs dessins de 7ème Mer il y a cet effet un peu comme ça si on avait brossé la peinture alors qu’elle était à moitié fraîche. Peut-être est-ce une tentative de donner un côté d’époque aux illustrations. Ou alors le responsable des maquettes a fait un boulot de dégueulasse ? Quoi qu’il en soit, cette illustration est la première en double page qu’offre le bouquin, et elle est géniale pour ce qui est de poser le ton. 7ème Mer c’est la mer, le parfum d’aventure, l’identité des différents pays et des peuples qui en viennent et les personnages hauts en couleurs. L’aventure et la mer c’est juste toute ce qui est représentée dans la partie droite du dessin avec le navire et le ciel bleu sans aucun autre personnage, juste du décors pour faire sentir l’appel de l’aventure. Et à gauche les personnages, chacun identifiable avec leurs petits détails (que ce soit la jambe de bois de la demoiselle à gauche, la toque de fourrure de celle en rouge ou le combo barbe-manteau brodé du grand roux). Il n’y a même pas besoin de connaître les différents pays du jeu pour deviner qui vient d’où et projeter son imagination. C’est pour moi une des meilleures cartes de visite en intro de manuel que l’on peut proposer pour un joueur qui ouvre le livre et veut découvrir ce que le jeu a à proposer (et en plus la nouvelle d’intro de cette édition est l’une des meilleurs fictions d’ouverture que j’ai vu dans un bouquin de JDR ces dernières années.)

Numenera

J’ai pas mal hésité pour celle-là. Il y avait celle-ci (dont j’ignore qui est l’artiste) et celle de la page 100 de Numenera Discovery par Federico Musetti. Mais au final je me suis rendu compte que le dessin qui parlait le mieux de ce jeu … c’était tout bêtement sa couverture. Illustrée par Kieran J. Yanner, qui a pas mal bossé pour Donjons & Dragons 4éme Edition et pour Pathfinder, preuve que le monde est petit. Pour vendre l’univers assez unique qu’est Numenera (j’en parlais ici) je crois que cette couverture aurait difficilement pu être mieux. D’abord par la multiplicité des profils représentés, entre le type avec son bouc et son casque qui ressemble à celui d’un elfe du Seigneur des Anneaux de Peter Jackson, la demoiselle avec ses implants cybernétiques dans le front et les tempes, le dragon qui course un type en overboard, le mur de glace au pied du désert qui sert de fond et surtout l’obélisque qui occupe le centre de l’image. C’est d’ailleurs pas pour rien qu’il fait l’objet de la nouvelle d’intro du bouquin, histoire de renforcer l’intérêt du lecteur, sous le doux nom de Monolithe d’Ambre. Avec un nom pareil c’est obligé de vouloir en savoir plus sur la question non ? Avec ses tons chauds et son orange ultra marqué, cette couverture m’a tout de suite interpellé et fasciné. J’ai jamais pris le temps de finir de lire le bouquin, la faute à plein de projets et de manque de curiosité par moment quand j’ai le temps. Mais pour vous offrir un peu de behind the scene, c’est l’une des premières idées qui m’est venu quand j’ai voulu lancer ce projet d’articles. Et je l’ai fait.

Deadlands

En trois ou quatre ans de Deadlands (j’avoue que j’ai un poil dans la main pour compter), je crois qu’aucune image ne remplacera celle-ci en termes d’iconicité pour dire que ce qu’est Deadlands. Illustré par le légendaire Ron Spencer, cette couverture fut la toute première de la gamme Deadlands. Pour l’anecdote elle fut commandée facilement un an avant que quoi que ce soit ne soit finalisé au sein de l’univers, Shane Lacy Hensley avait cette image du cowboy à la peau desséchée avec deux colts et un regard d’affreux alors même qu’il couchait les premières notes d’univers. Jasper Stone de son nom, un personnage iconique et quelque peu menaçant du setting. En un sens il cristallise tout Deadlands : c’est un cowboy, ce qui est logique vu qu’on est dans un univers western, sa tête de cadavre montre bien que c’est un mort vivant, ce qui le relie à l’aspect surnaturel de l’univers, pour qui s'intéresse au sieur au dela du visuel il mettra forcément le nez dans le metaplot de l’univers et verra pourquoi c’est un JDR des 90’s malheureusement. Mais même avec le temps qui passe, je me perds encore à la regarder et à la savourer. Et je ne suis pas le seul parce qu’absolument toutes les éditions ont utilisés cette jaquette. Que ce soit la première édition, la version Révisée en 1998, la version D20 un an après, la version Reloaded dont j’ai parlé plusieurs fois ici. C’est presque l’ADN du jeu cette image !

Loup Garou : L'Apocalypse - Version 20ème anniversaire

Et voici de nouveau Ron Spencer ! Qui a pas mal bossé dans le milieu, notamment sur beaucoup de cartes Magic ainsi que plusieurs covers iconiques de Loup-Garou : L’Apocalypse. Notamment celle du Livre du Ver et de Time of Judgement. Autrement dit du sale, du musclé, du bien gore et viscéral. Je me souviens qu’il avait illustré pas mal de cartes noires pour Magic, notamment celle de Terreur dont rétrospectivement je me suis rendu compte que j’avais reconnu le style dans les couvertures de Garou. En un sens c’est ce qui rend cette illustration encore plus unique, parce qu’elle porte la patte (huhu) de Spencer sans aller dans le gore et le frontal. Plutôt l’inverse même, c’est une des illustrations qui représente la tribu la plus pacifique et calme de tout l’univers de Loup-Garou. Et ça se ressent, que ce soit par les couleurs très chaudes et claires avec le blanc et le jaune, l’aspect très doux de la silhouette du loup, la présence des fleurs et papillons à droite de l’image qui complètement le lien à la nature du personnage. Si on me demande c’est une des illustrations qui représentent le mieux Loup-Garou, avec une autre que j’ai sur un t-shirt mais dont je n’ai pas envie de parler. Des mauvais souvenirs que j’ai pas encore réussi à laver. Peut-être une autre fois …

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