J’ai mit assez longtemps à m’intéresser à tout ce qui était
musiques électroniques. J’en avais parlé brièvement dans mon article sur les claviers. Sans doute parce qu’il faut que les goûts arrivent à maturité, qu’on
doit prendre un peu de bouteille avant de se rendre compte qu’il n’y a vraiment
que les idiots qui ne changent pas d’avis. Je pense que ça doit dater de 2019
le fait que je rattrape plus ou moins mon retard dans le domaine. Je pense que
ce qu’il me manquait pour apprécier était le fait que je cherchais quelque
chose dedans que le genre n’essayait pas de faire et que je lui reprochais de
ne pas avoir. Pendant longtemps il fallait que la musique que j’écoute “fasse
du bruit” et c’est pas nécessairement ce qu’on va avoir avec de la drum’n’bass
ou de la trance par exemple. Ho bien sûr il y a des branches qui donnent dans
un style plus énergique et/ou agressifs, Pendulum est le premier exemple qui me
vient en tête, des morceaux comme Slam ou Blood Sugar ça envoie méchamment.
Néanmoins ce n’est pas ce dont j’ai envie de parler aujourd’hui. Aujourd’hui
j’ai envie de parler d’un aspect plus “doux” de la chose, plus “profond”, plus
spirituel presque. En tout cas c’est comme ça que la chose s’est articulé dans
mon esprit au fur et à mesure que je collectais les morceaux qui la
composaient.
EDDIE - Still Healing
Je suis tombé sur ce morceau dans un playlist au pif. Sur le
thème du Cyberpunk. Et au sein des Misanthropix, Celldweller, Hyper et autre
KMFDM (et beaucoup de Judas Priest pour une raison qui m’échappe) j’aurais
honnêtement pas pensé y trouver des trucs qui collent à ma thématique actuelle.
Comme quoi la vie est faite de surprises. Vous ne serez pas surpris, je pense,
si je vous dis que j’ai rien trouvé sur l’interessé·e. Essayez de taper EDDIE
sur google et on verra. Hormis le fait que le gugusse bleu visible sur la vidéo
semble être sa mascotte. Pourquoi pas après tout … Quoiqu’il en soit, dès la
première écoute ce morceau m’est resté en tête. Que ce soit avec ses grosses
drums très “graves” à défaut de meilleur terme, combiné à tous les effets qui
sonnent comme une des beats d’eurodance, et surtout surtout surtout cette voix
féminine qui sonne comme une mélopée de fantôme. Dés que j’écoute ça j’ai
l’impression soit de faire un long voyage méditatif au sein de moi même,
propulsé par le cosmos … ou de finir dans un rituel sexuel tantrique pour
atteindre l’élévation. Après tout le kamasutra est un ouvrage religieux sur
l’union avec le divin. Ma toute petite déception étant que j’ai pas retrouvé la
même magie sur les autres titres produits
Raise Spirit - The Temple
Je ne le savais pas encore à ce moment là, mais c’est le
morceau qui m’a fait aimer la drum’n’bass. Je l’ai dit il y a quelques temps,
ma découverte du genre est assez récente. Un an seulement quand j’écris ces
lignes. J’aurais dit moins et nom de dieu ce que le temps passe vite … C’était
avec cette compilation qui tournait en fond alors que j’étais à l’autre bout de
la France. Compilation qui n’est pas parfaite, elle enchaîne un peu trop vite
les morceaux et ne leur laisse pas nécessairement trop le temps de briller
individuellement, même si je dois admettre que le type qui a mixé a des doigts
de fées pour les transitions. Quoiqu’il en soit ça tourne en fond … et quelque
chose accroche mon oreille, un son qui me fascine et me donne envie d’en découvrir
plus, là où je me foutais comme pas deux de l’existence de la drum’n’bass et
que j’étais même prêt à ricaner de celui qui avait mit ça. Je jette donc un œil
à l’écran pour voir ce qui passe. En accord avec le timecode c’était Say To Me
de T & Sugah. Parce que comme je l’ai dit : le type qui a fait cette
playlist ne laisse que trop peu de temps aux morceaux individuels. J’ai noté le
nom sur mon téléphone et n’ai pas pensé plus loin. Et puis un jour j’ai remis
le nez dans cette compile … et je me suis rendu compte de mon erreur. J’adore
ce morceau, tant pour son clip qui ressemble à une version zen des espèces de
spirales que produisaient aléatoirement Windows Media Player que pour ses
sonorités. C’est aérien et reposant comme pas deux. Je l’ai déjà utilisé
quelques fois pour me détendre avant de méditer d’ailleurs. Et … j’ai pas grand
chose de plus à dire, ça se ressent plus que ça ne se décrit.
Solar Fields - Mirror’s Edge Menu Theme
“La perfection est atteinte, non pas lorsqu'il n'y a plus
rien à ajouter, mais lorsqu'il n'y a plus rien à retirer.” Ainsi parlait
Saint-Exupéry. Je ne serais pas aussi absolu que lui sur la question, mais il y
a une part de vrai. Le dénuement et le minimalisme peuvent être des qualités
d’une œuvre. En l’occurrence on parle ici de la BO de Mirror’s Edge. Un jeu
fort chouette dont, pour être tout à fait honnête, je ne me souviens pas de la
musique tant j’étais occupé à courir et bondir partout. Ce qui prouve qu’elle
fait très bien son boulot ou qu’ils ont estimé qu’elle était moins importante
que tout le travail sur les bruits du personnage et ses déplacements. Allez
savoir. Quoi qu’il en soit, la tâche de composer tout ça est revenue à un
dénommé Solar Fields, Magnus Birgersson de son vrai nom. Lequel bosse
essentiellement sur sa carrière électro, et n’a quasi composé que pour DICE en
jeu vidéo. Je serai curieux de voir ce qui les a motivé à choisir ce type en
particulier plutôt qu’un autre, je suis sûr que le processus de pensée a été
intéressant. Et je vous met ici le thème du menu principal. Extrêmement calme
et minimaliste, surtout comparé au chaos effréné qu’est le jeu dès que l’action
pointe ne serait-ce que le bout de son nez. C’est “juste” une longue plage de
synthétiseur et quelques discrètes notes et touches ici et là. Et pour moi ça
marche du tonnerre. Et comme j’évoquais la perfection au tout début, la
méditation se veut l’état où on est en paix parfaite avec soi même et le monde
qui nous entoure. Est-ce qu’au final c’est pas un état où tout est égalisé et
rien ne semble dépasser ? Un peu comme ce morceau.