Gerru :
J’en vois deux comme ça en fait. La première est assez
simple : elle vient de mon pote belge. Fin 2015, alors que Shadowrun bat son
plein (et sans qu’on le sache, un peu ses dernières heures de gloire) je parle
pas mal de JDR avec d’autres potes d’autres horizons. Notamment parmi un
dénommé Machallan pour ne citer que son pseudo. Et puis lui aussi me met à me
raconter ses diverses anecdotes, comment il a fait voler un manoir à son
personnage, puis comment en tant que MJ dans le même jeu il a fait une aventure
entière où les persos étaient coursés par un wendigo en plein hiver canadien.
Y’a un côté assez fascinant à ce qu’il me raconte, donc je lui demande de me
montrer son jeu et de m’en parler en détail.
Je me retrouve face à cette jaquette dont j’ai déjà vu
l’illustration passer un millier de fois dans divers copier-coller et autres
montages dégueulasses du net. Alors je me met à lire un peu, vite fait. Pis
j’abandonne, lire des règles en fait ça me saoule un peu. Pis j’y reviens parce
que la fiction d’intro avait une gueule assez sympa dans ce qu’elle racontait
niveau concept. Alors j’ai persisté un minimum, en skippant la partie sur les
combats, vraiment trop relou ça. Et puis quelqu’un est venu mettre son nez là-dedans.
Et ça a été le début d’une sacrée aventure. Tout ça à cause d’un envoi de PDF
suite à une discussion.
L’autre expérience importante pour moi c’est celle qui m’a
donné envie de jouer tout court, et elle date de … bien longtemps en arrière,
j’étais gamin ça c’est sûr. Elle me vient de mon père, je pense que ça date
d’avant ma naissance et peut-être même avant qu’il rencontre ma mère, les dates
sont flous. A l’époque ça joue à Donjons & Dragons forcément, on doit être
en 1980 je pense, voir avant. Quoi qu’il en soit, il est plutôt tard, je pense
que minuit est passé, ça joue depuis un moment et la partie a été arrosée au
passage de quelques, voir plus, bières pour se rafraîchir le gosier et s’ouvrir
l’imagination. C’est mon père qui maîtrise, et comme souvent, la bande
d’aventuriers explore un donjon, et au détour d’une pièce ils entrent dans ce
qui ressemble à une chapelle. Au centre de celle-ci se trouve un piédestal, et
sur celui-ci est posé … un entonnoir en or. Oui, sans déconner. Un joueur s’en
empare et se met à l’inspecter, je crois que mon père parlait d’un dénommé
Christian, mais je peux mal me souvenir je lui ai pas demandé de me la
re-raconter alors que j’écris ça. Puis il décide, ayant vu qu’il est en or avec
rien de marqué dessus de le poser sur sa tête. Pas de bol, l’entonnoir n’est
rien d’autre que maudit et décide de ne plus bouger. Le fameux Christian,
quelque peu aviné décide d’aller piller la cuisine et revient triomphalement
avec un vrai entonnoir posé sur son crâne. Ça continue à jouer encore … et puis
Christian décide qu’il en a marre, il a l’air con avec cet entonnoir, en tant
que clerc il va faire appel à son dieu ! Je me souviens précisément que le nom
du dieu était Tido, j’ai rien retrouvé sur le net à son sujet donc je dois
présumer à une création paternelle. Mon paternel lui qu’il va devoir prier fort
pour être entendu, sans doute pour signifier un sacré jet. Ce qu’il prend
particulièrement à cœur et lui dit “tu vas voir comment je vais prier moi !”.
Il se lève, ouvre grand la porte de la maison d’un coup de pompe et se met à
prier à genou dehors … en plein milieu de la route, à 1h du matin, avec un
entonnoir sur la tête. Parce que. Cette histoire m’a fasciné quand j’étais
gamin et je me suis dit à l’époque que je voudrais tester un jeu qui permet de
faire des trucs pareils. Ce que je fais aujourd’hui, grâce à mon paternel qui
m’a semé la graine dans le cerveau.
Atégix :
Je vais commencer par celui qui incarne le Marshall Lefèvre dans mon groupe. Qui est aussi MJ sur Metal Adventures, Night Prowler, Warhammer, Naheulbeuk, Les lames du cardinal, 7ème mer, j'en oublie...Son éventail de mastering est quand même très large. Mais c'est surtout un rôliste qui marche à l'epicness, autrement dit un MJ qui vous fera vivre des moments grandioses et un PJ extrêmement enthousiaste pendant les moments de bravoure, avec sa manière bien à lui d'imaginer les scènes.
Sans compter le nombre de running gags qu'on s'est crée, le "Marshall Lefèvre !" étant le plus récurrent. Mais quelques-uns qu'on a inventé à l'arrache ont finalement prit vie grâce à sa folie créatrice. Il y a des moments pendant les cours où on finit par s'emmerder, du coup juste pour se marrer on a cherché des significations pour les divers sigles qu'on trouvait dans nos polys de cours. A un moment j'ai trouvé le sigle "TCP", et quelques secondes plus tard je balance "Templier du Crépuscule Polaire !". Ce bon vieux Mr. Lefèvre a trouvé ça tellement stylé qu'il l'a marqué dans son carnet à concepts (j'étais sur le cul à ce moment-là), puis de là s'est enchainé une suite de délires sur ce à quoi pouvait ressembler le TCP, puis imaginer son histoire en impro totale, en retenant surtout les "TCS" (comme TCP, mais Solaire), un peuple complètement inventé pour l'occasion et diamétralement opposé au premier. Je pensais que le délire était juste passager, et 6-7 mois plus tard, je reçois un fichier Word avec l'histoire de ce personnage et sa fiche. Au final, le TCP est devenu un personnage de Shadowrun, plus précisément un adepte spécialisé dans le combat à mains nues.
On est parti vraiment de rien, et on est arrivé avec un véritable perso avec son histoire, une quête tout à fait digne d'intérêt avec un terreau de péripéties, et jusque-là c'est la seule personne avec qui j'ai poussé le délire aussi loin.
L'autre joueur pour qui j'ai de la gratitude, tout connement, c'est Gerru. De toute façon ça se sentait venir, c'est lui qui m'a initié au JdR, pendant quasiment tout le RPGaDay j'ai à moitié pompé ses réponses, et d'une certaine façon, on a toujours marché ensemble aussi bien dans la vie que dans le jeu. On a les mêmes délires, les même goûts en règle générale, mais il y a 2 points qui m'inspirent fortement chez lui :
Sa manière de masteriser. Les scénarios, le RP qui fait qu'on a jamais l'impression de voir le même perso, les dialogues improvisés qui font mouches. Tout ce genre de choses font partie de ce tout que je n'ai pas encore acquis en tant qu'apprenti MJ, et parmi les différents MJ que j'ai cotoyé, c'est surtout lui que je retiens, car c'est le plus à même à rendre une scène vivante.
Si ça tenait qu'à ça, ce serait déjà pas mal, mais ce qui le met à un autre niveau, c'est sa faim de livres. Le genre de gars qui peut te balancer au calme qu'il n'a lu que 50 livres pendant cette année et qu'il a fait moitié moins que ce qu'il espérait. Vous l'avez compris, c'est un bon vieux lecteur de la vieille comme on n'en fait plus, et qui a torché tous les manuels de Deadlands. Tous...Sans exception. D'où ma démarche de conserver une bonne part d'impro dans mes scénars, car si je sortais un truc tout droit des bouquins, il l'aurait certainement remarqué, ce qui est un bon exercice, quand on y réfléchit.
En conclusion, je me dis que j'ai quand même du bol d'être bien entouré, que je pourrais faire une liste éneurme des personnes qui ont ma gratitude, mais il y en a une bonne partie dans la question suivante.
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