samedi 6 octobre 2018

RPGaDay2018 : #6 Comment les joueurs font que le monde paraît réel ?

Gerru :

C’est une très très bonne question, à laquelle je n’ai sans doute pas la réponse. J’ai essayé de faire ça dans Deadlands, en rajoutant des détails historiques et en m’assurant que je ne racontais pas n’importe quoi par rapport à la période où l’histoire se passe. Un fellow MJ, Sig lui m’a un jour dit qu’il avait poussé le truc jusqu’à faire des recherches sur les gonds au Moyen Âge, ce qui est à mes yeux est peut-être un peu excessif mais bon … Je pense que le fait de rendre le tout vraisemblable par l’inclusion de l’ordinaire est important. Que ce soit par de petits événements (Hellfrost va avoir de ça aussi, je suis en train de lire avec soin le livres sur les différents cultes et j’entends bien inclure divers festivals et cérémonies religieuses). Mais en disant ça je parle beaucoup de ma perspective de MJ. En ce qui concerne les joueurs … j’ai envie de dire “jouer”, et pas que balancer des dés et botter des culs. Avoir une vie, faire profiter votre perso de petits choses, y compris certaines qui n’ont pas de sens sur le plan logique, après tous les gens ne sont pas toujours logiques. Par exemple dans Shadowrun mon perso, Ink, avait des vues sur une fixeuse qu’on avait rencontré et si on avait continué à jouer j’aurais sûrement tenter une approche. Un autre exemple qui me vient, que je n’ai pas pu faire, la faute à pas de temps, c’est dans Deadlands masterisé par Até. Suite à une discussion un peu houleuse où un joueur avait attaqué mon perso sur le fait que c’était une fille, je lui ai troué son chapeau d’une balle sur un coup de tête (et un joli jet de dé). Et mine de rien je m’en suis voulu a posteriori et je pensais vraiment lui en racheter un à l’occasion, qui soit beau et pas troué. Malheureusement on n’a jamais eu l’occasion de poursuivre, mais je pense que ça aurait apporté du liant et du bon roleplay. Je me dis aussi que je devrais faire un truc sur les anniversaires de personnage. C’est tout con mais un moment “offert” à untel ou untel ça peut donner une petite bulle de RP tout à fait sympa. Pareil pour les fêtes genre Noël ou autre. Doit bien y avoir des crêpes à la Chandeleur même dans un monde cyberpunk non ?

Un autre truc qui me paraît très utile c’est les historiques des joueurs. J’y ai repensé bien après et j’ai tout de suite repris cet article pour l’ajouter. On n’a pas encore commencé de jeux utilisant Savage Worlds, comme Deadlands Reloaded ou Hellfrost. Mais les règles natives proposent quelque chose de très intéressants : les interludes. A un instant T de la session, souvent pendant un vide narratif (genre un trajet) le MJ déclare un interlude, chaque joueur tire une carte d’un deck et doit raconter une histoire d’un type différent selon la couleur tirée. Ça va de la tragédie personnelle à la victoire épique en passant par l’histoire d’amour et les désirs du personnage. C’est pour moi une très bonne idée vu que les joueurs amènent directement leur background écrit dans le jeu de façon organique et faire de la contextualisation via des petites histoires ou autre, sans devoir sortir du jeu pour offrir à chacun des explications sur quoi est quoi. On verra quand on y sera, mais je pense que ça va arriver plusieurs fois dans mes parties sur Savage Worlds


Un moment au coin du feu et une histoire, que demande le peuple ?
Atégix :

Il leur suffit d’agir comme dans la vraie vie. Évidemment, il ne s’agit pas de recopier trait pour trait ce qu’il s’y passe, mais de garder à l’esprit certains principes de base de la vie peu importe le personnage qu’ils incarnent. Il faut se battre, certes, mais des fois il faut bouffer, il faut pioncer, et quelquefois les moments de lenteur sont le bienvenu pour laisser le temps au PJ de développer leur histoire ou leur relation, d’où l’intérêt de préparer un minimum de background pour les persos.

Également, le monde paraît réel lorsque les joueurs planifient leur chemin de vie sur le moyen/long terme et adaptent leur ressources en conséquence. L’aspect de “survie” dans un univers aide grandement à ça, je ne m’en suis pas rendu compte immédiatement mais la vie dans Shadowrun est un bon exercice pour l’illustrer : Avoir un chez soi, savoir qu’on a la thune pour le loyer pour quelques mois mais pas plus....Ou même ne pas avoir de chez soi du tout et se démerder dans ce foutoir que constitue les Barrens, sans parler du fait d’avoir un véhicule ou non, s’occuper de son équipement, et par dessus tout, garder le contact avec les fixers et être en bon terme avec ceux qui vous embauchent, sinon Shadowrun ne se serait pas appelé ainsi.

1 commentaire:

  1. Encore une fois je vais parler de Garou, car c'est mon cheval de bataille. En lisant les livres de Loup-Garou : L'Apocalypse, et Gerru sera d'accord avec moi, il y a un côté daily life qui doit être exploité. Et c'est pour moi une bonne manière pour les joueurs de rendre le jeu plus immersif, et certains jeux comme ceux de la gamme du Monde des Ténèbres l'ont bien compris. Si dans un temps morts, les membres de la meute décident de se faire une soirée au bar, tout en roleplay, ça sera source d eliant pour le groupe, pour les joueurs eux mêmes, et sources de mini péripéties, ou le statut de "héros" (ici celui de créature surnaturelle) va être en conflits avec ce monde de tout les jours. Dans les jeux classless comme Deadland, ça l'est encore plus : les PJ sont des gens du cru, et ont donc des préoccupations de gens normaux. En somme, pour que les joueurs rendent le truc plus immersif, plus réel, il faut selon moi insérer des moments de la vie quotidienne.

    RépondreSupprimer

L'état des lieux

Je vais annoncer quelque chose de choquant : à la grande déception de beaucoup ... je ne suis pas mort. Trois ans que ce machin prend la pou...