Le terme “art” est chiant, sans doute parce que la
définition même du mot est casse-bonbons. En la lisant je me suis demandé si on
me demandait de parler de tableaux qui m’inspiraient et auquel cas la réponse
aurait été : absolument aucun. Du coup je me suis dit qu’il valait mieux viser
large et éviter de faire de la philosophie.
Donc oui, j’avoue pas mal nourrir mes histoires de
littérature et de cinéma. En terme de bouquin, c’est un truc que je partage pas
mal avec Le Lobbyisé, on se pose, on cause bouquin et on finit invariablement
par dire que tel ou tel perso de livre ferait, ou non, un bon perso de JDR et
quel trait il serait cool de prendre dedans. Les Héros de Joe Abbercrombie a
été un assez bon terreau à pillage ces derniers temps je dois dire. Très
souvent j’aime bien piocher un détail, voler une référence, m’emparer d’un
élément innocent mais qui fait son petit bout de chemin. J’ai brièvement
mentionné Golden Teeth Louis, PNJ de Deadlands adoré de certains. A la base son
dentier en or vient d’une scène du magnifique Vieux qui lisait des romans
d’amour de Luis Sepulveda où un personnage se fait arracher la mâchoire entière
pour remplacer le tout par des pépites d’or. L’histoire du personnage est un
chouilla différente, en l'occurrence ce sont tous ses gains à un tournoi de
poker qu’il a fait convertir en “palpable” mais c’est pour vous donner l’idée.
Il m’arrive aussi des fois d’aller dans “le sens inverse”. Autrement dit j’ai
un jeu de rôle dans les mains et je me mets à chercher tout un tas de bouquins
ou sources qui pourraient m’offrir des choses à piquer. Un bon exemple de ça
c’est Fils des Brumes de Brandon Sanderson, je l’ai lu en voyant le postulat
parce que je me suis dit que ça m’aiderait à avoir des pistes si jamais je me
lance dans Blades in the Dark (j’en parlerai plus tard de celui-là) et je sais
que c’est pour ça que je vais continuer la série des Salauds Gentilshommes de
Scott Lynch. Et c’est la même raison qui fait que je me suis enfilé 70 romans
sur Warhammer 40 000 quand je pensais que j’allais commencer Dark Heresy (mon
papier sur Dan Abnett ne vient pas de nulle part). Un auteur que j’aime
beaucoup, Dan Fante, disait qu’il fallait nourrir son écriture de lectures. Et
si y’a eu des trucs à chier dans le lot, je n’ai pas la prétention de vous dire
que je suis un Grand Lecteur, je considère que tout mérite qu’on s’y attarde
pour en tirer ce qu’il y a à prendre. Suffit juste d’être curieux.
En terme de cinéma, je vais enfoncer une porte ouverte :
Deadlands = western. Je me suis fait un paquet de vieux trucs, que ce soit des
machins plutôt neo-western avec des pick-up à la place des chevaux (genre RedHill) aux trucs plus classiques, que ce soit du spagh à l’ancienne (Leone c’est
trop facile, je vous parle de Solima et Corbucci moi) ou de l’américain (grosse
faiblesse pour Impitoyable, j’ai des kilos de trucs à dire là-dessus). Après le
piège du cinéma est que si on pique un truc, faut pas se faire caler. Y’a des
kilos de bouquins plus ou moins confidentiels et de toute façon personne ne lit
plus aujourd’hui. Les classiques du genre par contre … Si vous faites Le Bon,
La Brute et le Truand vous allez êtes calé direct. Moi je me suis fait plaisir
avec Le Grand Silence et tout le monde n’y a vu que du feu jusqu’au moment où
j’ai révélé la supercherie. Hormis ça j’avoue que j’ai pas d’exemples précis en
tête, je suis quasi sûr qu’il y en a d’autres mais j’imagine que le temps fait
des ravages malgré tout.
Atégix :
Je suis comme tout le monde : je me sers un peu de tout du moment que c'est bien présenté et que ça me plait.
Pour Deadlands, il y a le ciné avec les grands classiques que tout le monde connaît. Il y a le JV aussi, avec une grosse recommandation pour Call of Juarez : Gunslinger qui en plus de bien nous mettre dans l'ambiance, le fait avec un style de narration vraiment mémorable. J'aurai pu dire Red Dead Redemption, mais il est suffisamment plébiscité par les joueurs, et mon avis de diffère pas vraiment de l'opinion générale. Et enfin, Fallout New Vegas, dans lequel on peut choisir le trait "Terres sauvages", qui je l'avoue, m'inspire pas mal pour les différents évènements qui arrivent dans mes scénars.
Pour Shadowrun, je m'inspire surtout des films de sci-fi qui se déroulent dans un futur à peu près similaire. En général, les JdR futuristes sont relativement souples quant au background qu'on peut insérer. En terme de jeu, il y a évidemment l'éponyme que Gerru a déjà torché et qui permet de se faire une bonne idée de l'univers.
Ces temps-ci, la hype tourne pas mal autour de CyberPunk 2077. Vu que Shadowrun se passe en 2072, il y a gros à parier que ce soit une source d'inspiration pour MJs un peu flemmards, ce qui se comprend tout à fait. Il faut juste garder en tête que dans Shadowrun, il faut encore rajouter la fantasy par-dessus.
Ces sont les 2 JdR que je connais le mieux. Pour les autres, je n'y joue pas en tant que MJ, donc je préfère passer.
Je pense que mentionner la littérature est un des premiers trucs à faire : après tout le JDR c'est un loisir à la racine littéraire, et y'a peux de chance que vous soyez passionné de JDR si vous n'aimez pas lire.
RépondreSupprimerEnsuite je dirais également le cinéma. Je suis très versé dans l'épique, et je pense que le JDR est un bon média pour se sentir Fort et Important si on le veux. C'est pour cela que je tente dans mes descriptions d'être cinématographique, autant en combat que dans une scène plus calme. Je me pose bien souvent la question en écrivant mes scénarios et en préparant mes descriptions : Est-ce que je trouverais ce décor / cette scène cool ou intéressante dans un film ?