Gerru :
Le terme de la question en anglais est “game” ce qui est un
peu flou pour savoir s’il s’agit d’une partie jouée ou d’un jeu dans son
entièreté. Je vais commencer par une partie, parce que j’en ai une dans le
style qui est restée dans ma mémoire pour l’improbabilité totale de ce qui s’y
est passé. Et après une anecdote sur un jeu
Replaçons le contexte : on doit être genre en février 2016,
et ça fait dans les deux ou trois mois qu’on ne s’est pas réuni et on commence
à être bien en chien. A l’époque on jouait encore à Shadowrun sous la houlette
de Mister W avec moi, Até et Dwarframe. Je dégaine donc le téléphone portable
(ce bon vieux Nokia) et j’envoie des sms à tout le monde. Et là on se rend
compte qu’on n’a absolument pas calé nos emplois du temps vu que Dwarf est à
l’autre bout de la France et qu’on n’a qu’une seule plage pour faire les choses
avant un max. Bon, je dis merde, on le fait quand même, et je me retrousse les
manches pour trouver un type de plus histoire que le groupe soit un minimum
épais. Je fais le tour de mes potes ici et là, personne, faut dire aussi que
j’avais coupé pas mal de ponts, j’avais mon emploi depuis pas hyper longtemps
et pas trop le temps d’aller entretenir mes rapports sociaux. J’en suis arrivé
à … traîner un de mes collègues à notre table. Je précise qu’il était
consentant et curieux, je ne l’ai pas kidnappé, j’ai juste insisté pour qu’il
sorte de sa zone de confort et essaye. Et pendant ce temps Até et moi faisons
des persos le plus vite possible, ce qui est un exploit avec Shadowrun sachez-le.
Pour mon perso je pars dans ce que j’aime le plus dans Shadowrun : les gangs,
les bandanas et les shamans. D’où SilverGreen, une shaman salishe ex-membre de
gang dotée d’un sale tempérament et adepte du totem du requin, avec un
historique de gamine des rues ayant utilisé ses pouvoirs pour gagner du fric
comme hôtesse. Pas ma meilleure création je dois bien avouer mais vu les
circonstances j’avais fait de mon mieux. Até lui était parti dans un concept de
nerd des MMO qui s’était senti pousser assez de testostérone pour devenir un
shadowruner, donc voilà. Jusque-là, vous me direz qu’il n’y a rien de bien
surprenant, c’est juste une partie à l’improviste avec des persos un peu Pieds
Nickelés. De premier abord oui. Et puis on s’est mis à jouer et là … D’abord
Mister W nous explique qu’il est arrivé les mains dans les poches et qu’il a
écrit son scénario sur un ticket de transport en commun qui l’amenait chez moi,
en soi ça ne veut rien dire mais ça donne déjà une idée. Et arrive la première
scène, je vais pas mentir : j’avais pensé mon perso pour une campagne dans les
rues, règlement de comptes et autres trucs de petites frappes, et on se
retrouve … dans l’espace ! Recrutés de force par un type un peu louche (qui
était un antagoniste dans l’histoire du groupe principal) on est envoyé sur
Mars pour voir pourquoi une base secrète ne donne plus de nouvelles. Oui, on
est passé de Shadowrun à Doom en cinq secondes. On arrive donc dans un
environnement où on doit gérer nos réserves d’oxygènes, peuplé de bestioles
dignes de Dead Space qui sortent des conduits de ventilation, et du gore
partout, visiblement ce qui a tué tout le monde ne l’a pas fait proprement. Je
passe en vitesse sur les détails de la partie, mais au bout d’un moment on se
fait tirer dessus à la mini-roquette et je récolte un trou dans l’abdomen. On
se cache dans une réserve où on trouve de quoi me rafistoler et surtout … un
très gros flingue. Bas les masques : nous sommes dans un scénario cross-over !
Oui, Shadowrun et Warhammer 40 000, rien que ça. Il s’est avéré qu’on avait mis
les pieds dans une faille Warp, que la base avait été investie par des Space
Marines de Khorne qui cultivaient des œufs de Genestealer pour s’amuser.
L’écart de puissance et d’échelle entre les deux univers a donné un truc assez
étrange, presque absurde par moment quand on voyait la quantité de dés que les
adversaires lançaient comparé à nous. Ça a notamment donné une séance entière
de combat contre un Genestealer adulte dans un vaisseau spatial qui faisait
route vers la Terre, combat qui a inclut un ascenseur, une thermo de café, un lance-roquette,
une transformation en vampire, une possession et de la télékinésie.
On a eu droit à ça quoi
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C’est aussi une séance où j’ai jamais eu autant la poisse et
mon perso n’a pas arrêté d’en prendre plein la gueule, j’en parlerai sûrement
plus en détail un jour. Et le final de la partie a été encore plus étrange.
Pour résumer on avait demandé une base d’opération en compensation pour tout ce
qu’on avait dégusté dans la face, ce qu’on a eu. Un énorme avion furtif à la
pointe de la technologie, avec équipage et troupes à notre service à bord. Et
d’une certaine façon, avoir tout ça “tue” Shadowrun puisqu’on avait en théorie
plus aucune raison de faire des runs avec ça à portée de main. Ça a donné une
dernière demi-heure où on était presque gêné d’avancer des idées et
possibilités de quoi faire avec un truc pareil entre les mains. Je me souviens
avoir dit que si on devait rejouer je le cracherai à la première occasion.
Je crois qu’en terme de partie surprenante celle-ci décroche
la palme.
Un autre souvenir de surprise c’est Vampire : La Mascarade
y’a peut-être huit ans de ça. Si ce n’est plus mais là n’est pas la question.
Je sortais d’années complètes de Donjons & Dragons via notamment le support
vidéoludique (Baldur’s Gate et Neverwinter Nights en tête de liste) et je me
met à feuilleter le bouquin. Je vois la fiche, je regarde les compétences, les
disciplines, les clans et puis je m’arrête. Il y a un truc qui m’interloque. Un
truc manquant. Il n’y a pas de classes ! C’est tout con mais ça m’a fait ultra
étrange sur le moment. J’avais toujours codifié ma façon de voir les choses
comme ça et d’un coup boum ! Changement ! On pouvait donc faire un personnage
bon en tout, ou spécialisé en rien ! Ça prête à sourire quand j’y repense
aujourd’hui, mais à l’époque ça m’a révolutionné le cerveau.
Atégix :
Un jeu qui m’a surpris, c’est Metal Adventures. Un jeu qui se passe en 50 000 après J.C où on joue des pirates de l’espace (chantez le générique d’Albator si vous voulez, après tout vous êtes chez vous) dans une galaxie séparée en différentes factions qui pèsent chacune leur TRÈS LOURD poids en clichés. Si je vous dis “empire galactique”, vous pensez à quoi ? Et ben c’est totalement le cas du début à la fin. Tout n’est que clichés ambulants dans ce jeu, et pourtant ça fait partie intégrante de l’ambiance sans problème quand on est dedans. Déjà rien que le fait d’incarner un pirate de l’espace qui se paume au beau milieu de la galaxie, perso ça me fait rêver. Aller dans les planètes que tu veux, te joindre ou devenir ennemi avec telle faction, faire des bastons de bar à Havana, ou même faire des putains de batailles dans l’espace ! Comme dans Albator, je vous dis !
Il y a aussi les mécaniques de jeu de MA, qui se basent sur Shadowrun, soit un certain nombre de D6 qu’on jette pour en avoir le plus possible supérieurs ou égaux à une valeur seuil appelée “réussite”. Au premier abord, on pourrait penser à un “Shadowrun du pauvre” étant donné que la grille de stats est moins complexe, mais là ou MA se démarque, c’est surtout avec ses modificateurs. Là où Shadowrun se contente seulement le modifier la réserve de dés en fonction de la situation, MA permet en plus de ça de modifier la valeur nécessaire d’une réussite pour un dé, donne la possibilité de relancer des dés en échec pour les changer en réussite lors d’un avantage (et inversement si désavantage)...Ca donne lieu à des mécaniques bien plus diversifiées juste avec des D6, et c’est cool.
Quand j’ai découvert Metal Adventures, au-delà de tous les clichés qu’il véhicule, je l’ai vu comme très sobre avec toutefois la crainte qu’il soit trop sobre pour tenir sur le long terme. Au final, c’est un jeu qui exploite très bien ses possibilités, et ça m’a fait rendre compte que ça sert à rien de complexifier un système dans tous les sens pour l’enrichir. Par ailleurs c’est un bon exemple de JdR à faire tester pour des nouveaux venus.
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