jeudi 4 octobre 2018

RPGaDay2018 : #4 Le PNJ le plus mémorable ?

Gerru :

Question ultra technique ça. Qu’est-ce qui fait qu’un PNJ est réellement mémorable ? Une histoire de style ? De moment bien précis ? Ou est-ce ce fameux quelque chose ? A noter que le quelque chose est sans doute le pire truc du monde à expliquer, sinon ça ferait longtemps qu’il aurait un vrai nom. Surtout que chacun ne retient pas la même chose. Je sais que si je posais cette question au Lobbyisé il me répondrait aussi sec Golden Teeth Louis de Deadlands, un huckster joueur de poker dont la mâchoire est entièrement faite de dents en or. C’était un de mes persos à moi quand j’ai découvert Deadlands et que je voulais être joueur. Vu que personne ne voulait prendre le flambeau j’ai laissé l’idée dans un carton et j’ai pris la houlette de MJ … avant de faire réapparaitre mon perso en tant que PNJ dans la prison où ils commençaient l’aventure. Un PNJ qui a eu la particularité de les rouler de A à Z dans la farine. Mais en tant que tel, pour moi, c’était juste un perso parmi d’autres dans ma galerie. En terme de mémorable j’en vois deux. Un allié et un ennemi.

 Avec ça le ton est donné

On va commencer par parler des copains : donc l’adjoint Parish. Le personnage n’est pas de moi, il vient du scénario Night Train, scénario officiel dont on a parlé à l’occasion du premier Mythes et Légendes, le bouquin le décrit comme un jeunot complètement perdu qui a lu trop de romans à deux sous et déchante de voir que l’Ouest n’est pas si héroïque et brillant que ça. Et il est complétement dépassé par la situation où les personnages arrivent, à savoir un dangereux criminel sous les verrous et une émeute qui se prépare dehors pour lyncher le concerné. En gros son but dans le scénario est de demander aux joueurs de faire son boulot parce qu’il a les chocottes et … c’est tout. Dans les faits ça n’a pas été tout à fait ça. Bon les joueurs se sont chargé de l’émeute, en l’occurrence la gamine de Mister W, qui a fait un jet de charisme de 50 points avec un D12. Et puis est arrivé la seconde partie du scénario, le fameux Night Train, qui est un convoi de wagons remplis de vampires qui déferlent sur la ville pour se faire un casse-croûte. En gros on passe du service d’ordre local au survival horror. Aussi sec la défense s’organise, autrement dit tout le monde s’en va se planquer en courant dans le bureau du sheriff après avoir vu que les balles ne marchaient pas franchement (enfin à part Até qui avait un truc un peu plus patate que les autres) pendant que les vampires font leur récolte. Et forcément, arrive le moment où leur planque se fait envahir. J’étais assez fier de l’aspect ultra cinématographique de la chose, je leur décris des griffes qui s’attaquent aux portes et fenêtres qu’ils ont barricadés à la va vite et des crocs qui se détachent dans la nuit. Et puis leurs défenses craquent et ça se déverse à l’intérieur. Et là miracle en Alabama. Parish qui se pissait dessus depuis le début attrape son fusil à pompe … et explose aussi sec la tête d’un des affreux qui était en train de vouloir grignoter le personnage de Louis, retapissant le plafond au passage. Les autres arrivent ensuite à se débarrasser de leur nosferatu attitré (j’ai pas été méchant, j’en ai mis un par personne) et un plan est rapidement établi. Ils décident de courser le train qui est en train de partir avec les villageois à son bord. Et là encore Parish fait fort, il bondit sur un chariot et cravache pour courser le train … il fait un jet en défausse avec 3D6, sachant qu’il doit faire neuf et que son résultat final sera divisé par deux. Au final, après division il a fait 15, autrement dit son chariot fonce plus vite que Sonic, laissant derrière ce pauvre Louis et son cheval. Et une fois le train rattrapé ce fut une série de tirs à la tête et de coups critiques de sa part, Até le décrira dans un compte rendu écrit ensuite comme touché par la puissance du Shonen. Ce fut une soirée mémorable dont il y a bien d’autres choses à dire. Mais Parish à jamais dans nos cœurs.

Mais il n’y a pas que des gens sympas dans le Weird West, et je me vois mal ne pas parler de la seule défaite qu’ils ont essuyés depuis qu’on joue ensemble. Sachant qu’ils n’ont pas réussi à obtenir toutes les clefs dans ce scénario, je vais devoir être chiche en détails, ne m’en voulez pas. Je vais vous parler de … La Bête ! Oui ce n’est pas parlant comme nom mais c’était son p’tit nom. La Bête est apparue pendant un scénario qui avait lieu dans le Dakota, et plus précisément dans la ville de Deadwood, le groupe composé de Dwarfram, Até et Louis enquêtaient sur un type en cavale. Et après une longue partie dédiée entièrement à se frotter aux locaux, dont quelques anecdotes pas piquées des vers qu’on vous racontera une autre fois, ils finissent par découvrir que le type a quitté les lieux en direction de la campagne et lui emboîtent, tant qu’ils peuvent, le pas. Et c’est là qu’ils ont vu pour la première fois La Bête. Au détour d’une garde de nuit, sans feu de camp pour ne pas se faire remarquer des patrouilles indiennes de la région, voilà que le personnage de Louis voit un truc bouger dans les sous-bois. Ni une ni deux il réveille tout le monde et fonce voir ce qui a bougé. Sur place … rien ! A part des empreintes de pas qui semblent être animales mais bien trop larges pour correspondre à une bestiole ordinaire, surtout qu’elles vont seulement par paires et pas par quatre comme pour un quadrupède normal, et surtout surtout : une énorme marque de griffes sur un tronc d’arbre, chaque griffe ayant la taille d’un couteau. Autant dire qu’ils n’étaient pas rassurés et que les nuits suivantes, les tours de garde ont été traités avec beaucoup de sérieux. Et puis elle est réapparue, et c’est devenu étrange. C’était encore un tour de garde de Louis (je vous jure que je ne fais pas exprès) où ils campaient cette fois dans une grotte où ils avaient maille à partir avec des chinois (une longue histoire) dont les cadavres étaient empilés dans un coin. Par un raisonnement qui est le sien, Louis s’est dit qu’il allait attirer La Bête avec et a lancé un macchabé. Ouais … Il espérait que ça fasse un bon appât mais peine perdue. La Bête s’est contentée de rester à la lisière du bois, et même les yeux perçants du personnage de Até n’ont réussi à voir qu’une gueule pleine de crocs et deux yeux rouges pas très engageants. Ce qui ne les a pas empêchés de retourner dormir … après avoir cela dit barricadé l’entrée de la grotte avec un chariot quand même. La dernière apparition de La Bête fut néanmoins la plus importante et c’est pour celle-ci qu’elle reste en mémoire. Ils venaient de revenir à Deadwood et d’y régler leurs dernières affaires avant de se préparer à prendre un train pour repartir quand, sur le quai de gare … La Bête déboule, visible à la lueur du jour. Et c’est un énorme loup bipède de deux mètres cinquante de haut avec des énormes griffes et une gueule plein de crocs. Oui autrement dit un loup-garou mais ça c’est du méta-jeu de le dire. Et le combat qui a suivi a été leur première vraie défaite, Louis s’est escrimé en vain à essayer de la blesser, Dwarfram a été la victime d’un tireur caché qu’il n’arrivait pas à débusquer et qui a fini par lui arracher son arme des mains, tandis que Até était au corps à corps avec et se recevait une pluie de coups de griffes qui ont eu vite fait de le mettre à terre. Et là c’est la panique totale vu que le personnage de Até est la force de frappe majeure du groupe. Je garde encore en tête leurs expressions paniquées et les “on fait quoi ? On fait quoi ? Oh merde …” alors que ça tournait à l’eau de boudin. Une expérience assez unique je dois dire, et rien que pour ça La Bête fut importante pour l’histoire du groupe, pour leur avoir appris le goût de la défaite.

Atégix :

Le PNJ le plus mémorable à mes yeux en tant que PJ, c’est Lars Gutson. Un fier danois qui a pris l’habitude de se prendre le chou avec le pistolero/duelliste de Dwarfram car il aurait “baisé sa femme”. Mais attention, il ne veut pas sa mort, mais il veut que la plèbe retienne que “cet homme est un païen !”. Si je trouve ce personnage mémorable, c’est parce que chacune de ses interventions sont dignes des pétages de câbles d’un gamin de 13 ans, et vu qu’on aime l’humour de gamin, ça nous fait bien marrer. Ce qui est génial, c’est que le personnage de Dwarfram a le handicap revanchard, donc il se sent obligé de lui faire une bonne correction et donner des occasions de goleri encore plus fort. En particulier ce passage lorsque le groupe était de sortie mais que le pistolero se prend une boule de neige mélangée à du crottin de cheval par ce fameux Lars Gutson, et de là s’en est suivi un grosse embrouille qui se finit en patate dans les bijoux de famille par Dwarfram. Preuve que lorsqu’on joue un personnage revanchard, le respect est à prendre ou à enterrer. Ce n’était qu’une intervention parmi d’autres mais elle permet de bien mettre en évidence la relation entre ces 2 personnages : des adultes qui retombent en crise d’ado quand ils se croisent, et bordel qu’est-ce qu’on se marre.

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