mardi 2 octobre 2018

RPGaDay2018 : #2 Que cherchez vous dans un JDR ?

Gerru :

Si j’ai fait mes armes avec Donjons & Dragons, plus le temps passe et moins j’aime les classes. Je crois que c’est limite une de mes priorités : la possibilité de faire n’importe quoi de mon personnage, avec, il est vrai, l’éventuel ratage intégrale de celui-ci. Je n’aime pas l’idée qu’on me dise “t’es le clerc, tu fais ça et puis c’est tout”, sans partir dans toutes les conneries du genre “oui mon personnage est un vrai individu dans son monde et il devrait être comme tout vrai individu défini par plusieurs traits et pas une classe parce que tu vois c’est pas RP blablabla” j’ai envie de pouvoir avoir mes idées et ne pas raboter parce que tel ou tel élément ne rentre pas dans le cadre imposé.

Un autre élément important pour moi, plus le temps passe, c’est le système de combat. Pas pour le fait de sa profondeur ou un truc du style. Plutôt l’inverse presque : j’ai besoin de légèreté et de rapidité. J’aime beaucoup Deadlands mais on perd un temps de malade à tirer les localisations, le nombre de blessure, les tranches de tailles, les malus à la touche et autre jet d’encaissement. Plus temps passe et plus ça me gonfle tant ça ruine la spontanéité qu’on peut avoir à jouer. Si chaque attaque demande cinq jets, où est la nervosité du combat quoi ? Sans compter que je suis une bille en math alors faut toujours que Até me fasse les divisions pour les niveaux de blessure par rapport aux tailles comparées aux points de dégâts.

Par rapport à cette histoire de combat, il y a un autre élément important pour moi, c’est le sentiment de progression du personnage. J’ai besoin de voir que ce que je fais dans la partie m’amène plus loin et que le personnage se développe. C’est notamment pour ça que j’ai une certaine réticence face aux systèmes avec des brouettes de points d’xp comme Donjons & Dragons ou Warhammer (quoique Warhammer gère ça un peu mieux quand même) où il faut accumuler comme Picsou avant de pouvoir avoir droit à la croquette alléchante qu’est la montée en niveau et repartir pour un tour de plus en plus long à regarder les grains de sable s'empiler. Il faut que ce soit tangible et effectif, à la fois sur le court et le long terme. Et si possible j’aime bien que le MJ me laisse la possibilité de contempler ma puissance. Parce que j’ai un énorme égo.

Le dernier point c’est un univers qui me parle. Je ne demande pas une révolution à chaque instant, je l’ai dit plus d’une fois : j’aime Donjons & Dragons bordel. Donc les elfes, les nains, les trolls et les magiciens barbus vous pouvez envoyer, moi je prends tout. De toute façon, à trop vouloir être original souvent on finit par ne plus rien avoir à dire et c’est con. Il me faut juste un truc qui me parle. Genre Deadlands et son mix d’horreur et de western, Shadowrun qui est l’un des plus gros terreaux d’imagination que je connaisse. Par contre si l’idée ne me parle pas, quand bien même je la trouve valable j’aurais juste pas envie de tester. Ça inclut notamment tous les trucs de super-héros ou apparenté avec des énormes échelles de pouvoirs : Aberrant, Exalted, Anima : Beyond Fantasy et j’en oublie. Je crois que la démesure ne me sied guère. Pareil si c’est un JDR comique, je considère que l’humour est une chose ultra compliquée à faire, donc il est impossible d’être drôle tout du long donc forcément à un moment j’ai le sentiment que ça va me gonfler. Hormis ça je veux bien m'intéresser à tout.

Atégix :

Au début, j’aurai globalement les mêmes réponses que Gerru, mais j’ai quand même mon grain à ajouter.

Je préfère largement les systèmes “classless”. Tout simplement car si on joue à des vieux JDR, la classe va déterminer presque ⅔ des facettes de notre perso, autrement dit sa fonction dans le groupe, son comportement, son équipement et ses pouvoirs s’il en a. Avec tout ce beau monde déjà préconfiguré, il reste plus grand-chose pour s’exprimer. Alors je sais que c’est un exemple assez exagéré, mais pour avoir tenté des concepts assez chelous et eu écho de certains concepts de persos du Lobbyisé, il vaudrait mieux ne pas faire de classes. Je sais qu’en tant que bons français que nous sommes, on aime bien tout mettre dans des cases, mais ce serait un peu chiant à terme.

Je suis également d’accord avec Gerru concernant les systèmes de combat qui ne soient pas trop lourds. Et Deadlands est notre cible commune avec tous les jets à faire juste pour un tir de flingue ou un coup de latte. On en arrive à un point où on passe 20 minutes pour jouer un round de combat qui in-game dure 5 secondes...La spontanéité qu’on vous disait. Néanmoins, pour rattraper le coup, il faut dire que tous ces jets ont un sens : ils permettent de faire une description précise de ce qu’il se passe quand il y a de l’action, là où dans la majorité des jeux on laisse le choix des détails au MJ. Un mal pour un bien donc, même si on aurait envie que les batailles se passent plus vite, surtout quand on sait que Deadlands ne gère pas les combats de masse…

Néanmoins, je suis également partisan d’un système de combat équilibré en terme de jets de dés. Et pour cela, je sors le gros canon scié sa mère pour tirer en double coup sur Shadowrun et son putain de monde matriciel. Chaque PJ dans un groupe à son mot à dire, tout aussi bien dans son roleplay que dans ses jets de dés. Cela dit, Gerru et moi avons joué une session de Shadowrun en compagnie d’un hacker technomancien. Alors non, c’était très loin d’être un mauvais bougre, il nous a apporté une aide décisive pour notre mission. Cependant...Il a dû monopoliser quasiment la moitié du total des jets du groupe pendant la mission alors qu’on était 4 PJs. Parce que c’est un technomancien, donc il doit faire des jets pour pas prendre de dégâts de drain, il doit faire masse de jets pour chaque objet qu’il veut hacker, en sachant que le temps passe 3 fois plus vite dans la matrice, donc il peut faire 3 actions pendant que les autres dans le monde physique ne peuvent en faire qu’une...On aurait dit Bob Lennon dans son groupe de joyeux lurons d’Aventures : Un mec qui devient au fil du temps bavard, puis grande gueule, puis à mute d’urgence parce qu’il s’arrête plus.

En effet ça ressemble plus à une dénonciation plutôt qu’une vraie réponse à la question mais il fallait vraiment que j’en parle.
Pour le reste, Gerru a déjà parlé du sentiment de progression et d’univers qui parle, et nos avis convergent là-dessus.

1 commentaire:

  1. Je rejoins encore les deux zigotos, un système lourd, c'est... ben lourd en fait. Ca peut paraître étrange de ma part, vu que je vais leur faire manger du Loup-Garou : L'Apocalypse, le Monde des Ténèbres c'est pas le système le plus limpide du monde, surtout dans Garou. Quoi que ?
    En fait le système du MDT, si il est bien gérer et expliqué par le MJ, il est clair pour les joueurs, et nébuleux pour le MJ. Mais il est assez plaisant, et ça c'est un truc que je cherche avec le JDR : que le système soit agréable. Agréable ne veux pas forcément dire simpliste. On a testé Savage Worlds, système ultra simple, fluide rapide, ça fait plaisir. Mais dans Garou, quand on cumule plusieurs bonus pour porter un coup de griffe vengeur au mutant qui a osé attaquer un de vos frères de meute... et qu'on se retrouve à avoir plus d'une dizaine de dés dans sa main... et ben on contemple un peu sa propre puissance, c'est satisfaisant !
    Ensuite, bien évidemment, il faut que l'univers soit parlant, que l'on puisse s'y projeter. Et ça c'est subjectif. Quand Gerru ou mon vieux pote Sig me parle de Mage : L'Ascension... ben je baille, ça ne me branche pas, tout simplement. Quand Gerru me dit "vient jouer à Hellfrost, y'a des vikings" là je dis banco. Quand je parle de Rippers à Jess et que je dis "Tu vois Penny Dreadfull ? Ben pareil" elle a les yeux qui brillent. Parce que ça lui parle, tout simplement.

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