Celui-là aussi j’ai pas eu de mal à trouver. En général quand on se foire on aime oublier … sauf quand la foirade est tellement cataclysmique que c’est gravé dans le marbre de la mémoire pour l’éternité. Et là je pense que je vais vous raconter la partie la plus désespérée que j’ai joué.
Il faut remonter à l’époque de Pathfinder avec Louis et Telos pour ça. J’en avais un peu parlé ici, mais je me sens le besoin de tout détailler par le menu. Déjà on a joué dans un cadre assez peu habituel. D’ordinaire on se mettait chez moi ou chez Jules. Sauf que là on avait décidé, je ne sais pourquoi, de jouer chez Telos. Et a à ma grande surprise on n'investit pas la table du salon ou autre, non non. Il nous fait monter dans sa chambre, qui était d’une taille correcte pour une personne seule … sauf qu’on est quatre. Voilà donc que Jules prend la chaise de bureau, Louis et Telos s’assoient sur le bord du lit (dont la moitié est occupée … par une énorme peluche de lionne blanche), moi j’ai eu du pot, je récupère un tabouret de jardin pliable, que je colle contre le mur pour m’en servir comme dossier. Le tout avec Jules qui a son ordinateur portable sur les genoux tout du long, parce que s’il le posait sur le bureau on aurait tous vu ses notes de MJ. On n’a pas non plus de table ou autre, donc en guise de piste de dé on se passe de main en main un petit plateau à café où le dé claque d’un bruit insupportable à chaque fois qu’on l’y lance. Accessoirement on est à la mi-juillet et il fait une chaleur assez redoutable. Autrement dit, rien qu’avec le cadre cette partie s'annonçait bien roots. Et bon dieu qu’est-ce que la suite a été à la hauteur … On en était donc à explorer la région et à enquêter sur des disparitions de paysans locaux. Après avoir exploré un monastère en ruines qui servait de lieu de rave party pour des satyres festifs, un peu belliqueux mais relativement accueillant une fois passé leurs mœurs, on s’était rencardé sur une tour abandonnée plus loin dans les montagnes. Qu’à cela ne tienne, on y va. La tour en elle-même … est dans un état passable, la porte tient sur ses gonds mais n’est pas fermée, il y a quelques trucs qui trainent, preuve que visiblement quelqu’un est passé par là il y a peu, mais rien de plus. Sauf qu’il y a un souterrain, et on décide de s’y enfoncer. Au bout d’un escalier en colimaçon on arrive dans une vaste cave où résident de curieuses créatures. Jules nous les décrit comme mi-homme, mi-chèvres, plus ou moins difformes et qui s’expriment dans une langue qu’on ne comprend pas. Je crois que c’est Telos qui a essayé de se faire comprendre par langue des signes mais en vain. Parce qu’ils se sont mis à nous foncer dessus, et ils étaient nombreux et armés les salauds. De ce que je m’en souviens nous étions trois contre … six ou sept je dirais. Dont plusieurs nous canardaient avec des frondes, avec un sol accidenté, ce qui faisait qu’on avait des malus de déplacement et qu’ils nous attaquaient à la lance, ce qui nous forçait à prendre des attaques d'opportunités pour s’approcher d’eux (d’ailleurs pour avoir lu en détail les règles de Pathfinder cette année c’était un peu injuste cette histoire : vu qu’ils avaient des armes à allonge certes leur attaque était justifié, mais une fois au corps à corps avec nous il y aurait fallu qu’ils se dégagent pour pouvoir s’en servir et donc nous donner à nous aussi des attaques, ce qui n’a pas été le cas) et pour ne rien arranger ils étaient résistants aux armes normales, seul l’argent leur faisait des dégâts complets. Ce qui n’était pas trop compliqué pour moi et Telos, j’avais une épée courte et lui une hache en argent, mais Louis … n’avait peut être qu’une poignée de flèches en argent qu’il avait payé les yeux de la tête et le fait que c’était le seul humain dans le noir rendait ses jets d’attaque à distance plutôt compliqués. Et comme des branques on se sépare, chacun essayant de tuer des adversaires de son côté, ce qui fait qu’on se retrouve tous pris en tenaille et pas franchement efficaces à tuer les divers packs d’hommes chèvres. On a dû en avoir … deux ou trois peut-être avant que Telos se fasse envoyer au tapis. Et là c’est l’angoisse totale, vu que c’est notre clerc et le seul membre du groupe qui a à peu près de quoi se défendre. Illico presto Louis et moi improvisons un plan : remonter en surface, se planquer et venir récupérer Telos. Ce qu’on fait, sauf que je rate mon jet de dissimulation et me fait griller. Je prends donc sur moi de partir en courant vers l’extérieur pour les attirer au loin, me faisant caillasser à l’article de la mort pour ma peine. Louis en profite pour repartir dans les profondeurs de la tour et faire boire toutes les potions qu’on a à Telos pour le remettre sur pied, Jules nous faisant explicitement une fleur quand on lui a demandé si, à tout hasard, les hommes chèvres morts n’avaient pas des potions de soins sur eux. Comme par hasard c’était le cas. Et un tout petit peu après voilà que les locaux reviennent. S’en est suivi une demi-heure si ce n’est plus de siège dans un escalier, avec Telos qui bloquait les chèvres qui essayaient de descendre avec son bouclier tandis que Louis fléchait par-dessus son épaule avec des dégâts divisés par deux à chaque fois vu qu’il n’avait plus de flèches en argent. Tout le monde était inquiet à mort, on se bouffait les ongles, notamment moi parce que je me demandais sincèrement si mon personnage allait être encore vivant quand ils remonteraient. Sans déconner, à la fin de la session la pièce empestait la sueur aigre, celle qu’on a quand on est nerveux et sans échappatoire avec des auréoles bien crades.
Une vraie calamité quoi.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire